Militaria hors-série n°96 (Histoire & Collections, 2015)

En mai 1940, les chars français sont partout ! C’est en tout cas une impression bien réelle qui ressort de ce numéro hors-série de Militaria Magazine et d’une analyse un peu fin des engagements en mai 1940. En effet, dès le 10 mai 1940, chacun des belligérants met en action les forces blindées développées durant l’Entre-Deux-Guerres.

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Développement parallèle de chaque côté du Rhin

Avec la Grande-Bretagne, la France innove dans le développement et l’utilisation des chars au cours de la Première Guerre mondiale. Le Renault FT est le premier char à être produit en masse. L’héritage pèse dans le développement de l’Entre-Deux-Guerres, mais quand les hostilités s’ouvrent à l’Ouest le 10 mai 1940, la France met en ligne un nombre très conséquents de chars. Bridée par le Traité de Versailles, l’armée allemande part d’une double feuille presque blanche. Premièrement, elle ne réalise que très tardivement l’intérêt du char et l’emploi de son A7V est presqu’anedoctique. Deuxièmement, malgré des stratagèmes pour échapper aux interdictions, elle n’expérimente que sur le tard le développement et la production de chars ainsi que leur doctrine d’emploi. Cependant, contrairement à l’armée française, elle bénéficie d’un certain nombre d’expériences réelles comme la guerre d’Espagne, l’entrée en Autriche ou en Tchécoslovaquie. L’expérience de Pologne permet de corriger les principaux défauts et de roder les unités. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, la France n’a plus l’avantage de l’expérience opérationnelle et elle ne sait pas vraiment tirer les enseignements des engagements de son ennemi.

La perception du développement des armes blindées en France et en Allemagne demeure largement influencée par le récit a posteriori qu’en font Charles de GAULLE d’un côté et Heinz GUDERIAN de l’autre. La réalité est un peu plus complexe et des acteurs bien moins connus jouent pourtant des rôles bien plus effectifs.

L’arme blindée française, contrairement à son adversaire, reste cependant très hétérogène. Précurseur en la matière, la cavalerie possède ses propres unités au travers des Divisions Légères Mécanisées (DLM) et ses Division Légères de Cavalerie (DLC) qui sont des hybrides entre cavalerie et motorisation. Issues de l’infanterie, les Divisions Cuirassées (DCR) sont de création récente. Par contre, plusieurs dizaines de Bataillons de Chars de Combat (BCC) sont présents. Le fait qu’ils ne soient majoritairement pas endivisionnés est souvent critiqué, mais les Sturmgeschütz-Abteilungen et les US Tank Battalions rappelleront l’utilité de fournir un appui blindé aux unités d’infanterie.

Les chars français à la manœuvre dès le 10 mai 1940

La manœuvre Dyle-Breda fait la part belle aux Divisions Légères Mécanisées (DLM) et aux Divisions Légères de Cavalerie (DLC) au Luxembourg et en Belgique que ce soit dans les plaines ou dans les Ardennes.

Quand les Allemands crèvent le front français sur la Meuse de Dinant à Sedan, les Bataillons de Chars de Combat (BCC) puis les Divisions Cuirassées (DCR) portent la responsabilité de rétablir la situation.

Une vision introductive d’ensemble

Bien loin donc des idées reçues, ce numéro montre l’importance de l’arme blindée française dans les tous premiers jours des opérations à l’Ouest, que ce soit en Belgique, au Luxembourg ou en France. Le sort des armes lui est cruel. Mais il est définitivement faux d’affirmer que la France ne possédait pas d’arme blindée, ni ne l’a utilisée.

Richement illustré, bénéficiant de quelques profils couleurs, ce numéro dresse un panorama général de la situation et constitue une excellente introduction à ce vaste sujet que représente l’arme blindée française en 1940.

Résumé :

Yves BUFFETAUT, Mai 1940, les chars français au combat, in Militaria hors-série n°96 (Histoire & Collections, 2015) : numéro de quatre-vingt pages les évolutions des armes blindées françaises et allemandes durant l’Entre-Deux-Guerres, la situation des chars français et allemands à la veille du déclenchement de l’opération Fall Gelb à l’Ouest, l’emploi des Divisions Légères Mécaniques dans la manœuvre Dyle-Breda en Belgique (1ère DLM, bataille d’Hannut/Gembloux avec les 2ème et 3ème DLM du Corps de Cavalerie), les Divisions Légères de Cavalerie dans les Ardennes (1ère, 4ème et 5ème DLC), 4ème et 7ème BCC à Sedan et Stonne, le passage de la Meuse à Dinant et Houx, la 1ère Division Cuirassée à Flavion, l’éparpillement de la 2ème Division Cuirassée, la 3ème Division Cuirassée à Stonne, la 4ème Division Cuirassée à Montcornet et Crécy-sur-Serre – Photos, cartes, profils couleurs.

Sommaire :

  • Des chars sans vision tactique
  • Des Panzer résolument offensifs
  • Les DLM entrent en Belgique
  • Tonnerre dans l’armée belge
  • Les DCR sont impuissantes
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