Panzer ! Le mot même symbolise la Seconde Guerre mondiale en Europe au point qu’une grande partie de l’historiographie s’y consacre exclusivement. Pourtant la genèse de l’arme blindée allemande et les raisons de ses victoires dans les premières années du conflit restent mal appréhendées. Nombre de légendes continuent même de prospérer dans des écrits reproduits sans cesse et sans réel esprit critique. Heureusement, le travail de certains historiens et auteurs, une plus grande distanciation par rapport aux évènements, permettent d’y voir désormais plus clair. L’éditorial de Yannis KADARI témoigne ainsi de cette évolution bénéfique quand il parle des Panzer de 1940 : ressources limitées, pénurie de cadres et de formateurs, matériels disparates et peu puissants, chars qui n’ont rien d’exceptionnels par rapport à leurs adversaires, présence encore limitée de la radio dans les engins… Les fadaises anciennes sur la supériorité numérique et qualitative absolue allemande en chars semblent désormais bien appartenir au passé !
Étiquette : 1ère Division Cuirassée de Réserve (DCR)
Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
Un très beau numéro du magazine Histoire de Guerre qui donne une autre image de l’armée française en mai et juin 1940 que celle communément admise. Deux légendes en prennent pour leur grade. La première et l’absence de l’aviation française. Si les scores de la chasse et le rôle des bombardier contre les points de passage allemands sur la Meuse représentent l’engagement et le scrifice méconnus des ailes françaises, la reconnaissance n’est pas en reste ! En témoigne le repérage des colonnes allemandes dans les Ardennes. L’autre légende est l’absence des chars français ou de leur faible engagement. Or, force est de constater qu’ils sont quotidiennement sur la brèche. C’est encore vrai dans les heures et jours qui suivent le déclenchement de l’opération Fall Rot sur la Somme le 5 juin 1940. Tous les blindés de la 7ème Armée donnent le maximum pour tenter l’impossible : contenir l’assaut allemand.
Sont ainsi engagées les unités suivantes : 1ère Division Cuirassée (DCR) (reconstituée avec les 24ème Bataillon de Chars de Combat (BCC), 25ème Bataillon de Chars de Combat (BCC), 28ème Bataillon de Chars de Combat (BCC) et 34ème Bataillon de Chars de Combat (BCC)) et le 1er Bataillon de Chars de Combat (BCC). Roye, Noyon, Saint-Just-en-Chaussée, Clermont sont autant de lieux qui méritent d’être aussi connu que ceux de Hannut/Gembloux, Flavion, Montcornet, Crécy-sur-Serre ou Abbeville. L’article comporte de nombreux témoignages et plusieurs cartes détaillées.
Autre drame méconnu, celui de l’ouvrage de Villy- La Ferté. A découvrir dans le détail des faits et des installations.
Symbole quasi légendaire de la bataille de France en 1940, le Junker Ju 87 Stuka n’est déjà pas loin de passer en correctionnel…
A ne pas rater, une étude passionnante de l’industrie française engagée dans l’effort d’armement qui se retrouve un enjeu de négociation entre Allemands et Français dans le cadre de l’Armistice… Un volet sous-estimé des pourparlers.
Sommaire :
- Patrick TOUSSAINT, Le Stuka dans la campagne à l’Ouest, le temps de la gloire, in Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
- Michel TRUTTMANN, La Ferté, naissance et mort d’un ouvrage et de son équipage, in Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
- Erik BARBANSON et Régis POTIE, Picardie, juin 1940, les chars de la 7ème Armée dans la tourmente, in Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
- Jean-Robert GORCE, 12 mai 1940, la “reco” française a vu les Panzer dans les Ardennes, in Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
- Patrick VEYRET, Les débuts de la collaboration d’Etat entre Vichy et le III. Reich, l’exemple des industries de guerre (juin-octobre 1940), in Histoire de Guerre n°15 (Edipol, 2001)
- Vous nous avez écrit
- L’Histoire sur le web
- Lu et vu pour vous
Militaria hors-série n°96 (Histoire & Collections, 2015)
En mai 1940, les chars français sont partout ! C’est en tout cas une impression bien réelle qui ressort de ce numéro hors-série de Militaria Magazine et d’une analyse un peu fin des engagements en mai 1940. En effet, dès le 10 mai 1940, chacun des belligérants met en action les forces blindées développées durant l’Entre-Deux-Guerres.
Lire la suite “Militaria hors-série n°96 (Histoire & Collections, 2015)”Batailles & Blindés n°94 (Caraktère, 2019)
Plus de seize ans d’âge et un art consommé de se renouveler en restant fidèle à son ADN. C’est ainsi que ce numéro de Batailles & Blindés propose un sommaire varié capable de satisfaire les passionnés aux longues heures de lecture et ceux plus récents qui découvrent la richesse qui peut être celle des sujets sur la Seconde Guerre mondiale. Lire la suite “Batailles & Blindés n°94 (Caraktère, 2019)”
L’Arme Blindée française, tome 1 , mai-juin 1940, les blindés français dans la tourmente (Economica, 1998)
A la fin des années 1990, deux ouvrages renouvellent la connaissance des opérations à l’Ouest en 1940 et plus particulièrement de la bataille de France. Le premier est allemand et écrit par Karl-Heinz FRIESER. Sorti en version originale en 1995, traduit en Français et publié en 2003 chez Belin, il laisse entrevoir que la victoire allemande est la résultante d’un certain nombre de facteurs, mais qu’elle est loin d’être écrite à l’avance.
GBM n°127 (Histoire & Collections, 2019)
Les hommes qui ont combattu ou qui ont commandé en 1940 sont véritablement à l’honneur de ce numéro de GBM, toujours portée sur la dimension humaine et personnelle aussi bien technique comme l’illustre à merveille ce numéro. Le portrait du sous-lieutenant du 41ème Bataillon de Chars de Combat (BCC) illumine de son regard à la fois juvénile, serein et assuré la couverture, magnifique. Il accompagne la première partie de l’historique de ce bataillon créé ex-nihilo fin 1939. Celui-ci permet de découvrir les difficultés humaines, matérielles, logistiques de la constitution d’une telle unité. Affecté temporairement à la 1ère Division Cuirassée puis ensuite à la tout juste formée 3ème Division Cuirassée, ses hommes sont confrontés aux errements du commandement français dans les premiers jours qui suivent le déclenchement de l’attaque allemande et la traversée de la Meuse à Sedan. De longues heures d’inaction passent alors que les adversaires ne s’embarrassent pas de telles hésitations. Au-delà de la l’histoire propre du bataillon, cet article fait prendre conscience que la défaite française n’est pas écrite d’avance et que des opportunités de renverser la tendance existent… Lire la suite “GBM n°127 (Histoire & Collections, 2019)”
Batailles n°82 (Ysec, 2018)
Ce numéro du magazine Batailles édité par Ysec possède un sommaire très teinté 1940 avec des articles qui retiennent l’attention.
Assez peu abordé en détail dans la littérature spécialisé, le projet d’invasion avortée de la Grande-Bretagne par le III. Reich (opération Seelöwe) est ici assez bien décrit. L’article entre dans le détail des différentes options possibles et sur les antagonismes qui existent entre les forces terrestres, maritimes et aériennes de l’armée allemande. Les débats ne sont pas sans rappeler ceux qui agiteront ensuite le commandement allié quant au Débarquement allié en Normandie… L’importance de la neutralisation préalable de la Royal Air Force (RAF) est évidente. Méconnus, sont aussi les effets des raids aériens britanniques sur les concentrations allemandes d’embarcations dans l’attente d’un hypothétique feu vert. Là aussi, ces sont des questions qui se poseront plus tard aux Alliés. Ils réussiront à dénier tout accès à la Luftwaffe à leurs zones de concentration. Dans la littérature consacrée au Débarquement allié, il y a certes les enseignements tirés des précédentes opérations aéronavales alliées, mais il y aussi l’analyse de l’échec de l’opération Seelöwe et des moyens déployés pour entraver les Allemands qui a été source d’enseignements… Et dont n’ont pas su tirer partie les Allemands.
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Devoir de mémoire. Ce concept qui cimente une Nation et qui permet de ne pas oublier ceux qui se sont dévoués, parfois jusqu’au sacrifice, pour le pays dans lequel ils vivent est au cœur de GBM depuis sa reprise par Histoire & Collections. En témoigne ainsi l’actualité du Centenaire de la La Malmaison (1917-2017), bataille au cours de laquelle l’armée française engageant des chars Schneider et Saint-Chamond reprend aux Allemands le fort du même nom. Reconstitutions (histoire vivante diront certains) et cérémonies officielles sont ainsi relatées, donnant un relais supplémentaire à ces belles et indispensables initiatives, par nature éphémères.
Conformément à la ligne éditoriale du magazine, ce numéro continue d’explorer l’armée française de la première moitié du XXème siècle avec un éclairage original sur les voitures de cantinières et les engins de tranchée de faible puissance (principalement : Canon 37 mm modèle 1885 TR, Canon 47 mm modèle 1885 TR, Canon de 37 mm modèle 1916 TR).
Passionnant, l’article sur l’introduction de porteurs pour le Renault FT présente les différentes solutions techniques destinées à donner davantage de mobilité à ce petit char. Et c’est vrai que les dimensions réduites de l’engin autorisent de nombreuses innovations, que ce soit un transport sur camion ou sur engin chenillé. Au-delà de la technique, c’est l’innovation doctrinale sous-jacente à ces solutions de transport qui transpire. La recherche de mobilité est indissociable à celle de puissance. Devant une telle avance, il est d’autant plus dommage que la France ait totalement sclérosé sa pensée stratégique, opérationnelle et tactique après la Victoire de 1918, ce qui aboutira un peu plus de vingt ans plus tard à l’une des plus graves défaite du pays… Lire la suite “GBM n°123 (Histoire & Collections, 2018)”
39/45 Magazine n°342 (Heimdal, 2017)
Ce numéro de 39/45 Magazine s’ouvre sur la première partie d’une étude consacrée au raid sur Dieppe. Il ne s’agit pas d’un récit des combats, mais l’exploration de collections conservées au Canada. Plusieurs reproductions couleurs d’objets sont présentées. Il y a bien entendu des pièces d’uniformes, mais surtout des documents rédigés à l’époque (plans des défenses allemandes, feuillets de retranscriptions de communications radio).
Les moteurs à piston étant à la mode avec le décollage d’AceS, la nouvelle revue des Editions Heimdal consacrée à ces appareils, deux articles sont dédiées aux avions. Le premier concerne le Vought F4U “Corsair” et évoque un des combats aériens de l’ace amériacin Ira KEPFORD. Le second présente les hydravions et les bateaux de Luftwaffe avec notamment un éclarage sur les opérations de secours en mer des pilotes abatuus ou en difficulté. Celui-ci montre toute la panoplie d’appareils ainsi développés et évoque la contribution de l’industrie aéronautique française à l’effort de guerre du III. Reich avec ses usines réquisitionnées par l’Occupant. Est également abordé la destinée du seul porte-avions allemand en construction mais jamais terminé, le “Graf Zeppelin”. Les deux articles sont magnifiquement illustrés. Lire la suite “39/45 Magazine n°342 (Heimdal, 2017)”
Rommel en pointe du Blitzkrieg de l’Ardenne à la Manche (Weyrich, 2016)
L’odyssée de la 7. Panzer-Division durant l’offensive à l’Ouest en 1940 fait partie des symboles de la campagne. Soigneusement mis en avant par ses propres écrits, les exploits militaires d’Erwin ROMMEL éclipsent ceux de ses semblables. Heinz GUDERIAN, lui aussi mis en valeur par ses propres textes (voir Souvenirs d’un soldat), représente aux yeux du grand public l’autre célébrité parmi les vainqueurs. Le dynamisme, la posture et la satisfaction d’un travail brillamment accompli les caractérisent à la différences de leurs adversaires vaincus que les clichés d’époque mettent peu en valeur.