Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les armées du III. Reich révolutionnent incontestablement l’utilisation de l’arme blindée. Tout d’abord en repensant le concept d’emploi des chars et leur interaction avec les autres armes, notamment l’aviation, puis en développant la notion de char de bataille (« Main Battle Tank ») qui préfigure les futures générations de tanks. Présents en petit nombre lors des opérations de mai et juin 1940, le canon d’assaut (« Sturmgeschütz ») voit son emploi de plus en plus élargi au point de devenir une partie intégrante des Panzer-Divisionen à la fin du conflit. De concurrent, le Sturmgeschütz s’est hissé au rang de meilleur allié du Panzer.
En fait, les deux engins sont complémentaires et en fonction de la situation et des terrains, l’un ou l’autre est plus approprié. En milieu urbain ou des compartiments de combat très cloisonnés comme le bocage normand ou les routes étroites et enlacées des Ardennes enneigées, le Sturmgeschütz est plus à son aise. Dans les grandes plaines, les steppes ou le désert, le Panzer est davantage dans son élément surtout s’il possède une excellent puissance de feu et une allonge de tir avantageuse, qui plus est servie par une optique dernier cri.
Le débat n’est pas d’opposer l’un à l’autre mais de comprendre que la victoire, ou a contrario la défaite, dépend certes de la qualité intrinsèque des engins employés, mais surtout de l’environnement dans lequel ils évoluent. L’économie de moyens n’est pas seulement de libérer un maximum de forces au « Schwerpunkt », mais aussi de dégager les « bonnes » forces.
En poussant le raisonnement un peu plus loin, la Wehrmacht aurait été mieux inspirée de déployer davantage d’unités de Sturmgeschütz en Normandie en 1944 pour libérer ses précieuses Panzer-Divisionen à l’Est ou les garder en réserve pour les utiliser dans de meilleures conditions géographiques.
L’article paru dans le magazine Batailles & Blindés n°65 (février/mars 2015) des Editions Caraktère invite le lecteur à mieux connaître ces blindés qui semblent être en apparence des Panzer atrophiés mais dont les Allemands eux-mêmes n’ont pas su tirer pleinement les avantages d’une telle idée, pourtant géniale, et d’un concept d’emploi transformé par les combats, les impératifs économiques et industriels qui en firent un Panzer comme un autre et non plus une seule arme de soutien de l’infanterie…
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