Pologne 1939

L’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 par les forces militaires du III. Reich d’un commun accord avec l’URSS suite au pacte germano-soviétique marque officiellement le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Elle entraine l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne et de la France tenues par leur alliance avec la Pologne. C’est dans ce cadre qu’intervient la timide offensive en Sarre qui est plus symbolique que réellement une menace. Les deux puissances occidentales restent passives et n’ont jamais réellement l’intention de venir concrètement en aide à leur allié…

Historique

Tout bascule au tournant des années 1920-1930. La France se replie derrière la ligne Maginot ; l’industrialisation de l’URSS, lancée avec le premier plan quinquennal, en 1928, accouche d’une puissante Armée rouge ; l’arrivée au pouvoir d’Hitler, en 1933, aboutit à la naissance d’une Wehrmacht qui se réarme rapidement. La Pologne se retrouve prise en sandwich entre deux colosses militaires.

Jean LOPEZ, La Wehrmacht, la fin d’un mythe [Perrin, 2023], page 64 et 65.

Dès le début de son offensive, le mythe d’une Wehrmacht propre vole en éclat : bombardements de civils, meurtres et massacres ne sont pas l’apanage des seuls nazis.

L’armée polonaise offre une belle résistance malgré l’avantage géographique que possède le III. Reich. L’invasion soviétique en application des clauses secrètes du pacte signé avec l’Allemagne conclut le travail de dépeçage.

Sans faire entrer en compte chars et avions, la Wehrmacht était déjà certaine de l’emporter pour une raison fort classique, qui n’a rien à voir avec la Blitzkrieg : elle peut concentrer ses forces où elle veut quand l’adversaire émiette les siennes.

Jean LOPEZ, La Wehrmacht, la fin d’un mythe [Perrin, 2023], page 66.

Le pacte des diables (Buchet Chastel, 2020)

A l’Est, III. Reich et URSS se font désormais face. La ligne de partage entre les deux dictatures servira de base de départ à l’opération Barbarossa moins de deux ans plus tard.

L’armée allemande a utilisé pour la première fois de façon combinées ses forces terrestres, aériennes et maritimes. L’existence opérationnelle du binôme char / avion commence, même si de nombreux aspects restent à améliorer tant d’un point de vue matériel que tactique, ce qui sera fait au cours de la Drôle de Guerre, pour réussir les prochaines opérations à l’Ouest…

La Wehrmacht a gagné en un mois. Est-ce une performance ? Oui, si l’on pense que les Polonais espéraient tenir trois fois plus longtemps. Non, si l’on songe qu’en 1916, en à peine plus de deux mois, von Mackensen avait détruit l’armée roumaine sans une seule division rapide et avec un massif montagneux à franchir dans les pires conditions. Non encore, si l’on songe à l’impossible position géopolitique des Polonais, aux innombrables lacunes techniques de leur armée, à l’indigence de leur aviation ainsi qu’aux fautes de leur état-major général qui n’a pas su ordonner la retraite à temps.

Jean LOPEZ, La Wehrmacht, la fin d’un mythe [Perrin, 2023], page 69.

Voir aussi…

• Article Campagne de Pologne (1939) de Wikipédia en français

Bibliographie

Livres

Magazines et périodiques

• Georges BERNAGE, Le séisme historique du pacte germano-soviétique (1ère partie) [39/45 Magazine n°366 (Heimdal, 2021)]
• Georges BERNAGE, 1er septembre 1939, la guerre, “mourir pour Dantzig” ? [39/45 Magazine n°363 (Heimdal, 2020)]
• Chris GOSS, Le mal-aimé, Dornier Do 17 (1ère partie), du crayon volant à la morue [Aérojournal n°73 (Caraktère, 2019)]
• Matthieu LONGUE, SS-Hauptscharführer Hans Siptrott (2ème partie), mitrailleur dans la Leibstandarte SS Adolf Hitler (1939-1940) [39/45 Magazine n°368 (Heimdal, 2021)]
• Nicolas PONTIC, Campagne de Pologne, premières batailles de chars [Batailles hors-série n°11 (Ysec, 2021)]
• Laurent TIRONE, Comment la Panzerwaffe a perdu la guerre, l’illusion de la supériorité technologique, in [Trucks & Tanks Magazine n°55 (Caraktère, 2016)]
• Jacques WIACEK, Introduction à la campagne de Pologne [Batailles n°87 (Ysec, 2019)]