La Meuse est un fleuve de près de mille kilomètres de long qui prend sa source en France en Haute-Marne et se jette dans la Mer du Nord après avoir traversé la France, la Belgique et la Hollande. Son parcours du Sud au Nord en fait une barrière naturelle avancée dans le cas où l’Allemagne choisit d’envahir la France par ses frontières Nord, c’est à dire en traversant la Belgique…
Historique
Au cours de la Seconde Guerre mondiale en Europe, la Meuse joue un rôle majeur dans les plans des différents belligérants. Pour les Allemands, son franchissement rapide est essentiel pour dérouler son plan d’invasion (Fall Gelb). Pour les Belges, c’est une ligne de défense naturelle mais elle les conduit à abandonner une partie de leurs terres. Pour les Français, la Meuse leur permet de constituer un front continu en avant de leur frontière et de protéger ainsi le territoire national. C’est pourquoi, la manœuvre Dyle consiste à la rallier au plus vite pour recueillir les éléments de l’armée belge qui doivent s’y replier après avoir retardé l’avance allemande.
Le 10 mai 1940, l’Allemagne déclenche son attaque et met fin à la Drôle de Guerre en envahissant la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Conformément aux plans établis, Français et Britanniques pénètrent à leur tour en Belgique et au Luxembourg pour se porter jusqu’en Hollande (Manœuvre Dyle-Breda). Côté allemand, plusieurs opérations spéciales sont menées pour faciliter la progression vers l’Ouest et surtout permettre un franchissement rapide de la Meuse.
De Nimègue à Maaseik, la Meuse coule à quelques kilomètres le long de la frontière entre l’Allemagne et la Hollande. Alors que les parachutistes allemands sautent sur la Hollande, des commandos s’attaquent à plusieurs ponts sur le fleuve ou sur le canal Juliana qui le longe : Stein, Urmond, Berg-aan-de-Maas, Obbicht, Born, Roosteren, Maaseik, Venlo, Gennep, Beugen, Mill, Heumen, Hatert et Mook. Menée par des éléments du Baulehr-Bataillon zbV. 800, de la 19. Infanterie-Division, de la 254. Infanterie-Division et de la 256. Infanterie-Division. L’opération est globalement un succès malgré quelques échecs locaux.
Bibliographie
Livres
- Vincent ARABARETIER, Sedan 1940, l’école de la guerre ou la faillite du système de commandement français [Economica, 2012]
- Henry BIDOU, La bataille de France (10 mai – 25 juin 1940) [Editions du milieu du monde, 1941]
- Bruno CHAIX, En mai 1940, fallait-il entrer en Belgique ? Décisions stratégiques et plans opérationnels de la campagne de France [Economica, 2000]
- Jean-Robert GORCE, La ruée des Panzers des Ardennes à la mer [Heimdal, 1997]
Magazines et périodiques
- Loïc BECKER, Le sacrifice des B1 Bis, Flavion, 1940 [Batailles & Blindés n°103 (Caraktère, 2021)]
- Loïc BECKER, Stonne mai 1940, échec à la Großdeutschland [Ligne de Front n°80 (Caraktère, 2019)]
- Yves BUFFETAUT, Mai 1940, les chars français au combat [Militaria hors-série n°96 (Histoire & Collections, 2015)]
- Jean-Robert GORCE, Montcornet, réalité et mythe de l’attaque de la 4e DCR [Histoire de Guerre n°24 (Edipol, 2002)]
- Vincent GRECIET, La bataille de Sedan de l’Armée de l’Air, 13-16 mai 1940 [39/45 Magazine n°50 (Heimdal, 1990)]
- Dominique LORMIER, L’offensive allemande [Champs de bataille Seconde Guerre mondiale thématique hors-série n°4 (Conflits & Stratégie, 2010)]
- Yann MAHE, Des croiseurs sur la Meuse, vie et mort des Fokker T.V (2ème partie) [Aérojournal n°86 (Caraktère, 2022)]
- Yann MAHE, Objectif Meuse ! Le sacrifice des bombardiers légers et moyens alliés (1ère partie) [Aérojournal n°75 (Caraktère, 2020)]
- Michel RENARD, A travers la fenêtre du plancher, mémoires d’un pilote de Stuka [Aérojournal n°87 (Caraktère, 2022)]
- Philippe SAINTES, Mai-juin 1940, la chasse allemande à l’Ouest [Aérojournal hors-série n°43 (Caraktère, 2023)]
- François VAUVILLIER, L’escadron H35 du 1er RAM [GBM n°145 (Histoire & Collections, 2023)] : historique du régiment affecté à 1a 1ère Division Légère de Cavalerie (DLC) avec ses Hotchkiss H35 engagé dans les Ardennes lors de la couverture de la Meuse dans le cadre de la manœuvre Dyle-Breda à Dinant et son anéantissement dans le secteur de Philippeville (10 pages)