Premier numéro de l’année 2024, Batailles & Blindés n°118 propose un sommaire exclusivement tourné sur la Seconde Guerre mondiale en Europe à l’exception des rubriques d’actualités. Barbarossa, Leningrad, Budapest, Finlande et Normandie sont au menu…
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Table des matières
Présentation
Recension
A part celui consacré à la victoire française à Narvik, pas vraiment innovant pour les connaisseurs, ce numéro propose un éventail d’articles sur des thématiques plutôt originales. Sur le plan des grandes opérations militaires, Nicolas PONTIC poursuit ainsi son survol des contre-attaques soviétiques lors des toutes premières semaines de l’opération Barbarossa tandis que Jacques WIACEK présente l’offensive soviétique qui dégage Leningrad de l’étau allemand (une bonne introduction aux articles parus dans Ligne de Front n°105 et 106 consacrés aux combats de Narva).
Loïc BECKER revient sur un affrontement pour le moins inconnu entre Allemands et Finlandais quand ce derniers changent de camp en 1944. De son côté, Didier LAUGIER tente de comparer les récits issus des archives soviétiques et allemandes des combats sur l’investissement de Budapest.
Camille VARGAS propose un court mais très pertinent article sur le choix des tourelles monoplaces des chars français. Si en 1940 la grande majorité des chars mis en ligne par les Allemands proposent une configuration similaire, ce sont les choix faits pour les projets futurs qui interrogent. Ainsi les Panzer III et Panzer IV adoptent la tourelle à trois places qui devient un véritable standard du côté de la Wehrmacht. Or, les Français semblent s’accrocher au concept d’une tourelle aux capacités limitées. Un choix qui n’est cependant pas synonyme d’aveuglement stupide, mais bien un choix délibéré d’opter une protection renforcée en privilégiant le blindage à l’espace intérieur. Le titre sur le « non-sens » n’est donc pas tout à fait approprié. Un compromis finalement malheureux d’un point de vue ergonomique mais qui aura ensuite d’autres conséquences pour les Allemands ayant fait l’objet d’une tourelle plus spacieuse mais moins bien protégée. Bref, rien n’est toujours tout blanc ou tout noir !
Sommaire et contenu
Jordan PROUST, Le fin programmée du MGCS, retour sur un fiasco franco-allemand (5 pages)
- Rappel de quelques exemples de coopérations internationales avortées (dont le MBT-70)
- Programme MGCS
- Programme FMBT
Actualités
- Lockheed-Martin va présenter une version améliorée du M142 Himars à l’Allemagne
- La Bundeswehr n’a pas les moyens de déployer une brigade en Lituanie
Actualité du livre
- Maréchal Foch, De la guerre
- La nouvelle fortification (1800-1870)
- Bob Denard, grand mercenaire du XXe siècle
- La Jeep dans l’armée française, tome 1
- Les généraux russes contre Napoléon
- Les guerres de religion
Nicolas PONTIC, Barbarossa, l’Armée rouge contre-attaque, opérations utiles ou futiles ? (2ème partie) (12 pages)
- Les contre-attaques soviétiques durant l’opération Barbarossa dans les secteurs de la Heeresgruppe Mitte et de la Heeresgruppe Süd
- Grodno (éléments du Front de l’Ouest contre 256. Infanterie-Division)
- Borisov (20ème Armée soviétique contre LVII. Armee-Korps (mot.) avec les 7. Panzer-Division, 17. Panzer-Division et 12. Panzer-Division)
- Bobrouïsk (21ème Armée soviétique contre XXIV. Armee-Korps (mot.) dans le cadre plus général des combats pour Smolensk, Moguilev et Roslavl
- Smolensk (Front de l’Ouest avec les 29ème, 30ème, 24ème, 28ème et le groupement commandé par ROKOSSOVSKY contre la Panzergruppe 2)
- Ielnia (19ème Armée soviétique contre 10. Panzer-Division, SS-Division Das Reich et 23. Infanterie-Division)
- Doubno, Rovno, Brody (Front du Sud-Ouest contre Panzergruppe 1)
- Conclusion : l’Armée rouge enraye l’avance allemande
- Profils couleurs : Panzer 38(t) Ausf. F (20. Panzer-Division), Panzer 38(t) Ausf. F (7. Panzer-Division), Panzer II Ausf. C (7. Panzer-Division), BT-7M, T-26 modèle 1933, KV-1, T-26 modèle 1939, Panzer II Ausf. C (18. Panzer-Division)
- Cartes : Grodno / Bialystok, Borissov, Smolensk
Loïc BECKER, Narvik, la première défaite allemande (10 pages)
- Norvège, Narvik
- Weserübung
- 342ème Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC), 13ème DBLE
- Profils couleurs : Hotchkiss H39 (342ème Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC))
- Carte : débarquements des chars de la 342ème Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC)
Jacques WIACEK, Desserrer l’étau allemand, l’opération Leningrad-Novgorod (10 pages)
- Siège de Leningrad
- Situation de la Heeresgruppe Nord, du Front de Leningrad et du Front du Volkhov début 1944
- Offensive Leningrad-Novgorod
- Attaque des 2ème Armée de choc et de la 59ème Armée soviétiques
- Reflux de la 18. Armee devant Leningrad
- Perte de Novgorod par la 28. Jäger-Division
- MODEL remplace von KÜCHLER
- Le renfort de la 12. Panzer-Division
- La 67ème Armee s’empare de Louga aux dépens de la 16. Armee
- Profils couleurs : Infantry Tank Mk IV Churchill (A22) (49ème Régiment de chars lourds de la Garde soviétique), Medium Tank M4A2 Sherman, Panzer VI Ausf. E Tiger (schwere Panzer-Abteilung 502), T-34/76 modèle 1943
- Carte : Offensive Leningrad-Novgorod
Loïc BECKER, T-26 contre Beute, la dernière bataille de chars en Finlande (10 pages)
- Repli de la 20. Gebirgs-Armee de Finlande
- Bataille de Tornio
- Affrontement Panzer 38H 735(f) versus T-26
- Profils couleurs : Panzer 35S 739(f) (Panzer-Abteilung 211), Panzer 38H 735(f) (Panzer-Abteilung 211), T-26 modèle 1933 (armée finlandaise), T-26 modèle 1939 (armée finlandaise)
- Carte : Affrontements autour de Tornio, 1er au 6 octobre 1944
Didier LAUGIER, Sus à Attila, la « Feldherrnhalle » face à l’Armée rouge, Budapest, décembre 1944 (14 pages)
- Forces en présence devant Budapest après le franchissement soviétique du Danube
- Actions des 13. Panzer-Division et Panzergrenadier-Division Feldherrnhalle
- Profils couleurs : T-34/85 (capturé et remis en service par les Allemands), Jagdpanzer 38(t) (16. Rohamtüzér Osztaly), Jagdpanzer 38(t) (20. Rohamtüzér Osztaly), Panzer IV/70 (Panzergrenadier-Division Feldherrnhalle), JS-2 (30ème Régiment soviétique de chars lourds de la Garde)
- Cartes : situation au 10 décembre 1944 à Budapest (lignes défensives Attila), offensive du 11 décembre 1944
Camille VARGAS, La tourelle monoplace, un non-sens français (4 pages)
- Le Renault FT, précurseur avec sa tourelle rotative
- Chars Renault R35, FCM 2C, B1 Ter
- Le contre-exemple de l’AMC 35
- Profils couleurs : Hotchkiss H35 (1ère Division Légère Mécanique (DLM), AMC 35 (1er Groupe franc de cavalerie)
Loïc BECKER, « Ma chance tiendra-t-elle ? », un tankiste britannique dans l’enfer normand (6 pages)
- Opération Bluecoat, Cahagnes, Ondefontaine
- Témoignage d’un vétéran de la 8th Armoured Brigade
- Profil couleurs : Medium Tank M4A1 (8th Armoured Brigade)
Bilan et place dans l’historiographie
Les articles concernant la Seconde Guerre mondiale représentent assurément l’atout de ce numéro en levant le voile sur des épisodes par forcément très connus. Reprendre le témoignage d’un vétéran britanniques de l’opération Bluecoat lors de la bataille de Normandie relève également d’une bonne idée qui change des habituelles reprises de textes de soldats allemands et dans une moindre mesure américains.
L’équipe de rédaction fait un effort appréciable d’équilibrage de l’iconographie en répartissant ses profils couleurs sur chacun des articles, même si tous ne sont pas originaux. Le soin éditorial concerne également la cartographie, même si dans le détail, tous les schémas n’apportent pas toujours beaucoup de valeur ajoutée car trop globaux ou pas assez séquentiels (notamment ceux de l’article sur Barbarossa). Mention spéciale cependant à la carte qui présente les lieux de débarquement des Hotchkiss H39 de la 342ème Compagnie Autonome de Chars de Combat (CACC) avec les immatriculations des engins concernés (avec un style GBM).
Reste cependant les références et les sources, soit inexistantes (trop souvent le cas avec Nicolas PONTIC), soit trop limitées alors que nombre de sujets représentent des incitations à creuser plus loin pour ceux qui le souhaitent. En lisant dans le détail, l’identification des unités dont il est question et de leur rattachement ainsi que la compréhension dans l’espace et le temps des opérations peuvent s’avérer parfois fastidieux.
Alors que la couverture met en avant la Feldherrnhalle à Budapest, l’article en question se concentre en fait davantage sur le récit soviétique des opérations et parle assez peu de ladite division allemande.
Concernant l’actualité, hormis la synthèse de Jordan PROUST sur la fin programmée du MGCS, la reproduction de billets du blog Zone militaire représente toujours une source de frustration. Outre le fait que le contenu est disponible gratuitement en ligne, il ne correspond pas vraiment à la ligne éditoriale du magazine. Il s’ajoute aussi aux trois pages d’auto publicités pour l’éditeur en fin de magazine et donne un peu trop l’impression d’un remplissage facile. Même si l’Histoire se construit en direct, de vrais articles sur les conflits actuels apporteraient cependant un vrai plus et colleraient davantage à l’esprit de la revue qui n’est ni Trucks & Tanks Magazine, ni DSI, ni la version papier payante d’un blog gratuit. A condition bien sûr de choisir avec discernement les auteurs et les sources…
Caractéristiques
- Nombre de pages : 82
- Langue : Français
- Couverture : souple
- Reliure : agrafée
- Dimensions : 21 x 29,7 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : 7,80 €
Autres recensions et présentations
- Présentation de l’éditeur
- Batailles & Blindés n°118. Magazine. (Bir-Hacheim, le rombier)
Historique de la page
- Dernière mise à jour : 25/02/2024
- Création : 31/01/2024