Trucks & Tanks Magazine n°38 (Editions Caraktère, juillet / août 2013)

tnt038En dépit d’une couverture très accrocheuse et très « Seconde Guerre mondiale », ce numéro de Trucks & Tanks Magazine consacre la mue qu’opère progressivement cette revue en mettant davantage l’accent sur les matériels militaires modernes ou en tout cas post 1945. Les pivots de cette évolution sont les rubriques « voilures tournantes » (ici dédiée au MI-28 soviétique) et « actu » où il est question du porteur Scania P340 qui équipe la logistique française en ce début de XXIème siècle. Le VBCI fait l’objet d’une étude approfondie avec les standards habituels de la revue, à la différence que les photos sont intégralement en couleurs. La Guerre Froide envahit le traditionnel comparatif qui oppose deux blindés s’étant opposés ou ayant pu s’opposer sur un champ de bataille avec le duel AMX-30B et T-55AM.

Etablissant une sorte de filiation entre engins de la Seconde Guerre mondiale et les blindés de l’après guerre, ce numéro aborde le Panzerjäger G13 de l’armée suisse, trop souvent assimilé à un simple Hetzer. C’est en fait un « faux jumeau » qui bénéficie de plusieurs améliorations qui lui permettent de rester en ligne jusqu’en…1973 !

Que les aficionados de la période 1939-1945 se rassurent, leur période de prédilection reste toujours bien présente. Effectivement, la couverture donne le ton en proposant un comparatif entre « Tiger » et « Panther » avec la question de savoir pourquoi le Reich a-t-il continué à produire un char lourd complexe et coûteux dès lors qu’il avait à sa disposition un système de combat polyvalent, homogène et doté d’une plateforme de tir supérieure à ses adversaires. La conclusion de l’étude est originale et loin des sentiers battus. Paradoxalement et contrairement aux idées reçues, le Tiger est plus polyvalent que le Panther spécialisé dans le combat antichar. L’article étudie successivement plusieurs aspects techniques : mobilité, protection, capacité de combat. Dommage que l’étude se limite aux aspects techniques et délaisse les aspects industriels et opérationnels.

La rubrique « camouflage » s’attarde sur les chars de l’armée nationaliste espagnole. De quoi réaliser que les guerres et opérations pré-1939 sont encore trop méconnues et peuvent donner matière à de très intéressants articles originaux.

Ce numéro met également en avant une pièce antichar conçue et développée par les usines tchèques de Skoda : le 6,6 cm Pak. Ce projet reste sans suite, le calibre étant trop éloigné du standard de la Wehrmacht.

Trop peu étudiée et souvent victime de préjugés, l’armée italienne bénéficie également de l’attention de ce numéro avec une belle étude du camion Lancia 3Ro avec en support du texte profils couleurs, plans filaires et bien entendu photos N&B. Le profil d’un Lancia 3Ro avec sa remorque Viberti contenant un char léger Fiat-Ansaldo M11/39 couvre deux pages !

Pour terminer, ce numéro propose les deux pages manquantes de l’article du numéro 37 sur les char de défense antiaérienne « Wirbelwind » et « Ostwind », erreur de conception rare chez les Editions Caraktère mais ici rattrapée.

=> Sommaire détaillé…

*****************************************

www.3945km.com, l’accès aux sources d’information de la Seconde Guerre mondiale !

– Interviews – Objets d’époque – Livres d’occasion – Revues – Livres – Modélisme – Jeux – Dictionnaire historique – Kiosque

Batailles & Blindés Hors-Série n°22 (Editions Caraktère, juin / juillet 2013)

bataillesetblindeshs22Intitulé « Duels dans le bocage », ce numéro hors-série du magazine Batailles & Blindés cible en effet le parcours de quelques divisions américaines lors de la « Bataille des Haies » en Normandie à l’été 1944 et tente d’en dégager quelques enseignements tactiques. Ce numéro ne constitue pas un historique exhaustif des combats des Américains dans l’enfer des haies.

L’étude est donc essentiellement basée sur des archives et des documents provenant de l’US Army.

Les photos sont issues des archives officielles américaines et sont généralement assez connues. Le plus iconographie de ce numéro est constitué de quelques schémas tactiques en couleurs et d’organigrammes dessinés véhicule par véhicule (US Armored Infantry Battalion, US Tank Battalion, US Tank Destroyer Battalion) ainsi que plusieurs profils couleurs d’armes collectives (mitrailleuses), de chars et véhicules blindés allemands et américains.

Quelques focus sont intégrés dans les chapitres comme la guerre des haies vue par les cadres américains, les US Tank Battalions indépendants engagés en Normandie, l’odyssée de Rudi Brasche l’un des « Panzerknacker » (tueur de chars) de la 130. Panzer-Lehr-Division ou encore la création des « Tanks Dozer », chars américains équipés d’une lame à l’avant capable de couper les haies en les attaquant à la base.

En résumé, ce numéro est une bonne synthèse de documents et de livres déjà édités en anglais dont la liste est d’ailleurs honnêtement fournie. Ses points forts sont son iconographie et une mise en page très agréable à consulter. Des planches d’uniformes ou des dessins couleurs auraient été bienvenus, les combats ne s’arrêtant pas aux seuls véhicules. Néanmoins, ce sujet aurait mérité une présentation plus équilibrée en abordant également le point de vue allemand mais aussi britannique. Les Allemands ne fréquentent pas uniquement le bocage dans une situation défensive mais tentent à plusieurs reprises de lancer des attaques contre les forces américaines qui seront toutes arrêtées (Pont-Saint-Hébert, Mortain) et les Anglais sont également confrontés aux haies dans certains secteurs même si dans une bien moins grande mesure que leurs alliés américains.

=> Sommaire détaillé…

*****************************************

www.3945km.com, l’accès aux sources d’information de la Seconde Guerre mondiale !

– Interviews – Objets d’époque – Livres d’occasion – Revues – Livres – Modélisme – Jeux – Dictionnaire historique –

GBM Hitsoire de Guerre, Blindés, Matériel n°104 (Editions Histoire & Collections, avril / mai / juin 2013)

gbm104Le numéro 104 du trimestriel GBM dédié à l’armée française de 1914 à 1940 est toujours aussi intéressant, plein de sujets inédits et de surprises.

La structure des articles est en phase avec les précédents numéros et ne désorientera pas les lecteurs fidèles.

Dans la rubrique « Images de l’armée française », ce numéro détaille la composition de la compagnie d’infanterie de 1914 après avoir présenté les évolutions qui se sont succédées les années précédentes. Tout est passé en revue: les hommes, l’armement, les différents postes nécessaires au bon fonctionnement de la compagnie, munitions et paquetage, les premiers mais rares moyens locomotion.

Dans ce numéro, l’artillerie est très présente avec trois articles qui lui sont consacrés. Deux concernent la Première Guerre mondiale (les canons de montagne Schneider, le canon Archer destiné aux tranchées qui illustre parfaitement les inconvénients de l’irruption de considérations civiles dans le développement de matériels militaires), un la Seconde. Ce dernier traite des canons de DCA Bofors utilisés pour la Défense Aérienne du Territoire et qui ne trouvent leur heure de gloire que lors des derniers mouvements de repli en juin 1940. Le sous-titre de l’article est un résumé de ce qui caractérise malheureusement l’armée française : « un matériel idéal, dans un contre-emploi parfait ». Très appréciable est la colonne de repli de la 190ème Batterie en juin 1940 dessinée véhicule par véhicule, canon par canon.

Côté technique, ce numéro poursuit l’analyse des transmissions et de la radio dans les chars français en s’attardant cette fois-ci sur les réseaux de commandement des bataillons de Char D.

S’il fallait en trouver un, l’article le plus étonnant est celui qui concerne la naissance de l’arme blindée tricolore et de l’artillerie d’assaut. En effet, s’appuyant sur des chars agricoles américains à chenilles, une équipe réunit par les circonstances de la guerre réalise le premier char d’assaut français. Cet article, première partie seulement d’une étude particulièrement originale, mérite à lui seul l’acquisition de ce numéro de GBM. Près d’un siècle après, que de sujets encore non connus du public ou à explorer par les historiens et passionnés !

ses évolutions dans les années avant-guerre. Ce numéro comprend la première partie d’une étude sur l’action du 1er RDP de la 2ème DLM dans la bataille d’Hannut / Gembloux durant laquelle le Corps de Cavalerie français s’oppose notamment aux 3. et 4. Panzer-Division.

Un article est consacré au 8ème BCC en action sur l’Oise qui perd vingt-deux chars en quatre jours. Comme toujours, GBM essaye d’identifier le sort de chaque char et procure un ordre de bataille char par char tous identifiés avec presque chacun des membres d’équipage répertorié.

En conclusion, GBM est une revue incontournable, écrite par des passionnés également très professionnels. Il faut apprécier l’effort d’identification des véhicules des unités abordées, de leurs équipages, la recherche des faits… Qu’il serait bon d’avoir de semblables revues sur les autres armées engagées dans la Seconde Guerre mondiale !

=> Sommaire détaillé…

*****************************************

www.3945km.com, l’accès aux sources d’information de la Seconde Guerre mondiale !

– Interviews – Objets d’époque – Livres d’occasion – Revues – Livres – Modélisme – Jeux – Dictionnaire historique –

Batailles & Blindés n°55 (Editions Caraktère, juin / juillet 2013)

bataillesetblindes055« France d’abord ! » La couverture de Batailles & Blindés n°55 met à l’honneur la 5ème Division Blindée française dans les combats en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’article que consacre Pierre DUFOUR, grand amoureux de l’armée française et auteur prolifique d’ouvrages rendant hommage à ses hommes et ses traditions, nous procure un récit haletant de cette chevauchée qui met un point final à la revanche de 1940. En plus des habituels clichés d’époque et des profils couleurs, il faut apprécier l’ordre de bataille stylisé avec les silhouettes de véhicules.

Un autre article aborde aussi les combats en Allemagne à la fin de la guerre. Cette fois-ci, Stéphane MANTOUX  revient sur la chute de Cologne et s’intéresse plus précisément sur le duel entre un « Pershing » fraîchement arrivé en Europe et un PzKpfw V « Panther ». Le récit de cet engagement tactique est particulièrement réussi et très bien illustré avec quelques photos prises juste avant l’engagement qui sera fatal au char de la 9. Panzer-Division.

Sur deux sujets qui peuvent apparaître « classiques » et déjà « ressassés », Batailles & Blindés démontre qu’il est possible d’apporter du neuf. Traduisant très bien le brouillard de la bataille, un article présente les combats menés par la schwere Panzer-Abteilung 502 d’Otto CARIUS sous les ordres de Hyacinth Graf STRACHWITZ près de Narva en avril 1944. Seul regret, une carte aurait été bien venue… Les profils couleurs sont comme d’habitude splendides et bien intégrés dans la mise en page. L’autre article détaille le pivotement de l’armée de PATTON pour intervenir dans les Ardennes et la contre-attaque qui permet de rompre l’encerclement de Bastogne. Au-delà du récit des opérations militaires, l’article s’attarde sur le rôle décisif de PATTON et sur la performance des Armored Divisions américaines engagées. L’improvisation a été la règle et a été parfois coûteuse. Ces deux exemples démontrent que tout engagement militaire ne pas écrit à l’avance et que la victoire est la conjonction de plusieurs facteurs pas totalement maîtrisables.

La fin des « Chroniques africaines » ne signifie pas que Batailles & Blindés a quitté les sables nord-africains. Quatre pages évoquent l’exploit de Günter HALM à El Mreir en juillet 1942 dont le canon antichar d’origine soviétique met à mal les blindés britanniques.

Côté guerres contemporaines, ce numéro présente l’évolution des unités de reconnaissance blindées américaines et britanniques dans les conflits d’Irak et d’Afghanistan.

Le rituel blindorama est consacré à la Roumanie, parent particulièrement pauvre des alliés du Reich qui ne peut qu’utiliser et reconvertir des chars d’origine française et tchèque avant de pouvoir mettre en ligne quelques engins allemands livrés à compte goutte.

=> Sommaire détaillé…

*****************************************

www.3945km.com, l’accès aux sources d’information de la Seconde Guerre mondiale !

– Interviews – Objets d’époque – Livres d’occasion – Revues – Livres – Modélisme – Jeux – Dictionnaire historique –

39/45 Magazine n°312 (Heimdal, 2013)

3945magazine312Dans son numéro 312, 39/45 Magazine démontre une nouvelle fois à quel point la Seconde Guerre mondiale regorge de sujets inédits qui peuvent être étudiés et mis à la disposition d’un public pas forcément expert.

Tout d’abord, deux articles traitent du même lieu alors que les occupants changent en fonction de l’évolution de la guerre. Le domaine de Pignerolle à Angers héberge dès la fin 1939 les représentants polonais qui ont choisi de poursuivre la lutte contre le Reich. Ainsi Angers devient pour quelques mois « la capitale de la Pologne ». La défaite de mai / juin 1940 force les Polonais à s’exiler en Grande-Bretagne pour continuer la lutte jusqu’à la victoire. Malheureusement, ce gouvernement ne sera jamais reconnu par l’URSS et l’exil continuera jusqu’au décès de ses représentant ou à la chute de l’Empire soviétique en 1989 quand le dernier exilé pourra rejoindre sa Pologne natale avec les insignes présidentiels qui avaient échappés à l’invasion allemande de septembre 1939.

Le domaine de Pignerolle héberge ensuite le Grossadmiral DÖNITZ qui y installe son quartier-général à la suite du raid britannique sur Saint-Nazaire qui montre que la côte est trop exposée pour y abriter des installations sensibles et non indispensables. Le domaine est donc aménagé et plusieurs bunkers et baraquements sont construits. Certains d’entre eux seront ensuite utilisés par les services du château et visibles encore aujourd’hui.

Ces deux articles, les photos prises à différentes époques montrent que les hommes et le temps passent, mais que l’environnement reste, témoigne du passé et transmet son héritage. Ces vestiges démontrent à quel point, sans que l’on s’en rende compte toujours, la Seconde Guerre mondiale a imprimé sa marque dans notre environnement aussi bien physique que politique, économique et culturel.

Deux biographies sont également proposées. La première retrace la carrière du général britannique Richard N. GALE, célèbre pour avoir commandé la 6th Airborne Division lors du Débarquement. La seconde revient sur un pilote français des FFL que la guerre a physiquement marqué. La guerre, au-delà des opérations, des mouvements de troupes, du terrain conquis ou perdu, c’est avant tout l’histoire d’hommes et de femmes qui vivent une expérience extrême et de « leaders » qui forcent le destin dans un sens ou dans l’autre.

L’article sur les volontaires français anciens de LVF qui servent dans le NSKK en Italie pour assurer la logistique arrière allemande de la Luftwaffe est aussi très intéressant. Les photos qui illustrent le texte sont également de grande qualité et montrent un aspect différent des scènes habituelles de combat mais tout aussi intéressant.

Côté opérations militaires, ce numéro comprend également la troisième partie de l’étude sur les Marines américains à Tarawa lors de la reconquête du Pacifique et un article sur le drame de Mers-el-Kébir.

L’archéologie est également présente au sommaire de ce numéro avec la recherche de l’épave d’un sous-marin soviétique disparu en Mer Noire. L’occasion de rappeler que les opérations navales liées au Front de l’Est sont très largement méconnues mais pas inexistantes. C’est certainement là aussi une piste historique à défricher…

En conclusion, c’est vraiment un très bon numéro qui renouvelle les sujets abordés voire qui les instaure. La qualité des textes et des illustrations est également très appréciable.

=> Acheter des numéros de 39/45 Magazine