Poursuivant l’élaboration de son encyclopédie des engins et véhicules militaires de la Seconde Guerre mondiale, le magazine Trucks & Tanks des Editions Caraktère s’attaque ici aux blindés des pays alliés du III. Reich : Espagne, Slovaquie, Hongrie, Finlande, Croatie, Italie, Irak, Bulgarie, Roumanie et Thaïlande. Une notice replace le contexte de chaque pays. Si le choix de présenter l’Irak peut se concevoir, celui de la Thaïlande est plus iconoclaste car plus proche du Japon que de l’Allemagne. Au passage, cela démontre, s’il en était encore besoin, la complexité des intérêts de chacun au cours de la Seconde Guerre mondiale et rappelle à nos yeux contemporains que la géopolitique et le jeu des alliances ne sont jamais écrits d’avance…
Chaque numéro est richement illustré de photos d’archives, de profils couleurs et de plans. Cette encyclopédie est indispensable pour tout amateur de la période 1939/1945, des blindés et des chars. Elle se compose des numéros suivants :
– Laurent TIRONE, La famille Armata, les blindés russes font leur révolution !, in Trucks & Tanks Magazine n°50, Editions Caraktère, juillet 2015, texte, photos couleurs [Armée russe, Matériels, Chars, Chars russes, Blindés, Blindés russes]
Avec ce numéro, et en attendant une formule entièrement nouvelle, le magazine Batailles revient à son positionnement de ses tous débuts, à savoir « l’histoire militaire du XXème siècle ». Le sommaire reste encore exclusivement consacré à la Seconde Guerre mondiale mais dépasse le strict cadre du Jour-J à la Victoire. La maquette est celle inaugurée lors du transfert du magazine des Editions Histoire & Collections à Ysec Médias. Toujours très classique, épurée et très aérée.
Le menu allie sujets classiques et aspects inédits ou peu connus.
Dans le domaine ultra classique, ce numéro de Batailles passe en revue les Panzer de l’automne 1944, à savoir Le PzKpfw VI Ausf. B Tiger II, le PzKpfw V Panther, le PzKpfw IV, le PzKpfw IV/70 (A), les différentes versions de chasseurs de chars, de chars antiaériens (Flakpanzer) et les blindés d’accompagnement comme les SdKfz 250 et 251 ainsi que SdKfz 234/2 Puma. Rien de bien nouveau dans l’article qui décrit les principaux matériels mais ne fait qu’effleurer les contraintes industrielles, technologiques et opérationnelles.
Tout aussi classique, mais bien moins abordé quand même dans la presse, un article présente six des plus grands as de la U-Bootwaffe, l’arme sous-marine allemande. Les informations sont cependant désormais assez accessibles sur le Web.
Idem pour l’article sur la bataille de la libération de Saint-Malo.
Plus originaux, trois articles abordent les armées françaises, soviétiques et américaines. Le premier est le second volet sur la renaissance des forces tricolores après la défaite de 1940 et la montée en puissance de FFL. A noter le chiffre des 33 000 évadés par l’Espagne, dont les deux tiers s’engagent et plus de 40% donnent leur vie pour la Patrie au cours des combats de la Libération. Le second article balaye les principales caractéristiques de l’Armée Rouge et son évolution des purges staliniennes à la victoire : concept de bataille en profondeur, pragmatisme, attaque, forcement des rivières, infanterie, chars et artillerie. Le contenu demeure très général, basé sur des notes alliées de 1944. Le sujet mériterait d’être creusé, car l’Armée Rouge reste encore un sujet à découvrir. Le troisième se concentre sur l’appui tactique aérien de la 3rd US Army de Patton au débouché de la Normandie en août 1944. A une présentation raide succède une chronologie des principaux évènements qui lie à la fois les opérations terrestres, aériennes et logistiques.
Bien plus originale, une étude sur la T Force britannique présente cette unité ad hoc, contribution de la Grande-Bretagne à la récupération du savoir-faire et des technologies mises en oeuvre par le III. Reich. Créée tardivement, les prises n’ont pas été aussi célèbres que celles de leurs homologues américains. Mais cette initiative méritait d’être mise en lumière !
Le numéro contient quelques profils couleurs et un organigramme sommaire des chars d’un régiment d’une brigade blindée indépendante de l’Armée Rouge.
Sur la même étagère… :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !
En dépit d’une couverture très accrocheuse et très « Seconde Guerre mondiale », ce numéro de Trucks & Tanks Magazine consacre la mue qu’opère progressivement cette revue en mettant davantage l’accent sur les matériels militaires modernes ou en tout cas post 1945. Les pivots de cette évolution sont les rubriques « voilures tournantes » (ici dédiée au MI-28 soviétique) et « actu » où il est question du porteur Scania P340 qui équipe la logistique française en ce début de XXIème siècle. Le VBCI fait l’objet d’une étude approfondie avec les standards habituels de la revue, à la différence que les photos sont intégralement en couleurs. La Guerre Froide envahit le traditionnel comparatif qui oppose deux blindés s’étant opposés ou ayant pu s’opposer sur un champ de bataille avec le duel AMX-30B et T-55AM.
Etablissant une sorte de filiation entre engins de la Seconde Guerre mondiale et les blindés de l’après guerre, ce numéro aborde le Panzerjäger G13 de l’armée suisse, trop souvent assimilé à un simple Hetzer. C’est en fait un « faux jumeau » qui bénéficie de plusieurs améliorations qui lui permettent de rester en ligne jusqu’en…1973 !
Que les aficionados de la période 1939-1945 se rassurent, leur période de prédilection reste toujours bien présente. Effectivement, la couverture donne le ton en proposant un comparatif entre « Tiger » et « Panther » avec la question de savoir pourquoi le Reich a-t-il continué à produire un char lourd complexe et coûteux dès lors qu’il avait à sa disposition un système de combat polyvalent, homogène et doté d’une plateforme de tir supérieure à ses adversaires. La conclusion de l’étude est originale et loin des sentiers battus. Paradoxalement et contrairement aux idées reçues, le Tiger est plus polyvalent que le Panther spécialisé dans le combat antichar. L’article étudie successivement plusieurs aspects techniques : mobilité, protection, capacité de combat. Dommage que l’étude se limite aux aspects techniques et délaisse les aspects industriels et opérationnels.
La rubrique « camouflage » s’attarde sur les chars de l’armée nationaliste espagnole. De quoi réaliser que les guerres et opérations pré-1939 sont encore trop méconnues et peuvent donner matière à de très intéressants articles originaux.
Ce numéro met également en avant une pièce antichar conçue et développée par les usines tchèques de Skoda : le 6,6 cm Pak. Ce projet reste sans suite, le calibre étant trop éloigné du standard de la Wehrmacht.
Trop peu étudiée et souvent victime de préjugés, l’armée italienne bénéficie également de l’attention de ce numéro avec une belle étude du camion Lancia 3Ro avec en support du texte profils couleurs, plans filaires et bien entendu photos N&B. Le profil d’un Lancia 3Ro avec sa remorque Viberti contenant un char léger Fiat-Ansaldo M11/39 couvre deux pages !
Pour terminer, ce numéro propose les deux pages manquantes de l’article du numéro 37 sur les char de défense antiaérienne « Wirbelwind » et « Ostwind », erreur de conception rare chez les Editions Caraktère mais ici rattrapée.
« France d’abord ! » La couverture de Batailles & Blindés n°55 met à l’honneur la 5ème Division Blindée française dans les combats en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’article que consacre Pierre DUFOUR, grand amoureux de l’armée française et auteur prolifique d’ouvrages rendant hommage à ses hommes et ses traditions, nous procure un récit haletant de cette chevauchée qui met un point final à la revanche de 1940. En plus des habituels clichés d’époque et des profils couleurs, il faut apprécier l’ordre de bataille stylisé avec les silhouettes de véhicules.
Un autre article aborde aussi les combats en Allemagne à la fin de la guerre. Cette fois-ci, Stéphane MANTOUX revient sur la chute de Cologne et s’intéresse plus précisément sur le duel entre un « Pershing » fraîchement arrivé en Europe et un PzKpfw V « Panther ». Le récit de cet engagement tactique est particulièrement réussi et très bien illustré avec quelques photos prises juste avant l’engagement qui sera fatal au char de la 9. Panzer-Division.
Sur deux sujets qui peuvent apparaître « classiques » et déjà « ressassés », Batailles & Blindés démontre qu’il est possible d’apporter du neuf. Traduisant très bien le brouillard de la bataille, un article présente les combats menés par la schwere Panzer-Abteilung 502 d’Otto CARIUS sous les ordres de Hyacinth Graf STRACHWITZ près de Narva en avril 1944. Seul regret, une carte aurait été bien venue… Les profils couleurs sont comme d’habitude splendides et bien intégrés dans la mise en page. L’autre article détaille le pivotement de l’armée de PATTON pour intervenir dans les Ardennes et la contre-attaque qui permet de rompre l’encerclement de Bastogne. Au-delà du récit des opérations militaires, l’article s’attarde sur le rôle décisif de PATTON et sur la performance des Armored Divisions américaines engagées. L’improvisation a été la règle et a été parfois coûteuse. Ces deux exemples démontrent que tout engagement militaire ne pas écrit à l’avance et que la victoire est la conjonction de plusieurs facteurs pas totalement maîtrisables.
La fin des « Chroniques africaines » ne signifie pas que Batailles & Blindés a quitté les sables nord-africains. Quatre pages évoquent l’exploit de Günter HALM à El Mreir en juillet 1942 dont le canon antichar d’origine soviétique met à mal les blindés britanniques.
Côté guerres contemporaines, ce numéro présente l’évolution des unités de reconnaissance blindées américaines et britanniques dans les conflits d’Irak et d’Afghanistan.
Le rituel blindorama est consacré à la Roumanie, parent particulièrement pauvre des alliés du Reich qui ne peut qu’utiliser et reconvertir des chars d’origine française et tchèque avant de pouvoir mettre en ligne quelques engins allemands livrés à compte goutte.
La dispersion de la collection des objets recueillis par William THEFFO dans la région de Falaise est l’occasion pour le magazine Uniformes de publier le hors-série n°32. Intitulé « La bataille de Falaise ».
La mise en page est très bien faite et les pages se feuillettent avec plaisir. Les reproductions couleurs des objets d’époque alternent avec des photos N&B provenant des archives officielles.
Le texte est aussi agréable à parcourir, il se lit presque comme un roman. Mais il ne faut pas rechercher une étude historique minutieuse des opérations militaires qui aboutirent à la poche de Falaise et à la libération de la ville de Guillaume le Conquérant. La narration se concentre sur quelques faits marquants que l’Histoire a retenu et n’aborde que les combats au nord de l’encerclement où s’affrontent Allemands, Britanniques, Canadiens et Polonais. Seulement quelques lignes sur les pointes américaines et françaises qui ferment la poche par le sud…
En bref, ce numéro est plus un support promotionnel à la vente des 1er et 2 juin 2013 qu’une véritable étude historique.
Sa qualité esthétique est son seul atout et la collection de William THEFFO est véritablement exceptionnelle. Deux bonnes raisons de se laisser quand même tenter malgré le prix…
Le numéro 35 du bimestriel « TNT » ouvre ses pages aux pages couleurs en « 3D » qui ont déjà fait l’apparition dans la revue « LOS ! » également des Editions Caraktère.
En effet, dans le cadre de son étude sur les engins de siège de l’armée allemande, TNT offre neuf pages de vues couleurs en « 3D » en complément des habituels profils couleurs. Au-delà des illustrations, l’article replace le développement des canons de très gros calibres parfois décriés pour leur inutilité. La revue tente donc d’éviter de juger facilement en connaissant le dénouement. Comme les Editions Caraktère le proposent déjà pour les profils couleurs « 3D » de LOS !, il est possible d’acheter des tirages de dix planches grand format (A3) du 80cm Kanone (E) schwerer Gustav.
Suite du précédent numéro, la seconde partie de la revue des véhicules légers de la Wehrmacht apporte une vision à la fois claire et complète de l’inventaire à rallonge utilisé par les forces armées du III. Reich. Sont à l’honneur les productions des constructeurs BMW, Daimler-Benz, Horch, Steyr, Volkswagen. Les textes sont accompagnés de plans et profils couleurs du Steyr 1500. Des profils illustrent également un Horch.
L’analyse technique d’un véhicule s’attarde dans ce numéro sur M3A1 Scout Car, hybride de Jeep et de Half-track.
Le tradtionnel comparatif oppose cette fois-ci le T26E3 américain au PzKpfw VI « Tiger ». Malgré son « âge », le « Tiger » fait encore bonne figure face au dernier char lourd de l’US Army… Mais en 1945, les dés sont déjà jetés.
Les articles consacrés à la Seconde Guerre mondiale comprennent également une étude sur les camouflages des chars transformant les chars en fauve à l’aide de peintures pour le moins « mordantes » !
Confirmant une transition entamée déjà il y a quelques numéros, la première livraison de TNT de l’année 2013 poursuit son exploration des voilures tournantes avec l’hélicoptère soviétique Mi-24 « Hind » ainsi qu’une photoscopie futuriste du projet de robot en forme de chien de l’US Army.
Original, un article présente les « Chaffee » accordés par les Etats-Unis à la Norvège après la Seconde Guerre mondiale.
Un numéro de qualité, dans la lignée des précédents.
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www.3945km.com, l’accès aux sources d’information de la Seconde Guerre mondiale !