Canal Albert 1940

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Historique

Le canal Albert relie Liège à Anvers. Il revêt une importance stratégique dans les plans belges, alliés et allemands lors de la Seconde Guerre mondiale en Europe quand débutent les opérations à l’Ouest en 1940. En effet, au niveau de Maastricht, il double la Meuse pour créer une double coupure naturelle. Les Belges construisent différents éléments défensifs pour le protéger dont le fort d’Eben-Emael considéré alors comme le plus puissant d’Europe. Français et Britanniques comptent sur cette ligne de défense naturelle pour que les Belges retardent suffisamment les Allemands afin qu’ils puissent s’installer sur les positions définies dans le cadre de la manœuvre Dyle-Breda au cas où la Belgique serait attaquée malgré sa neutralité affichée.

La prise des ponts intacts sur le canal représente un objectif majeur des toutes premières heures de l’opération Fall Gelb. Il s’agit en effet de forcer le plus rapidement le passage de la Meuse puis du canal à la hauteur de Maastricht pour s’engouffrer en direction de Gembloux, empêcher les Belges de constituer une ligne de défense et les Français de venir à leur secours.

Pour y parvenir, les états-majors allemands conçoivent plusieurs opérations spéciales. La première consiste à s’emparer des ponts de Maastricht pour permettre aux unités s’élançant de la frontière allemande d’avancer le plus rapidement possible en direction du canal. La seconde est une combinaison de quatre coups de main pour neutraliser le fort d’Eben-Emael et s’emparer des ponts de Kanne, Vroenhoven et de Veldwezelt. La 7. Flieger-Division se charge de la mise en oeuvre de ces opérations combinant assauts à l’aide de planeurs et parachutages.

Le 10 mai 1940, les actions des commandos en charge de s’emparer intact des ponts de Maastricht échouent. Les ponts de Vroenhoven et de Veldwezelt sont capturés et tenus jusqu’à l’arrivée des renforts venant de Maastricht. Les Belges parviennent à détruire celui de Kanne mais ses débris restent sous le contrôle des Allemands qui peuvent ensuite facilement établir un passage. Le fort d’Eben-Emael est également neutralisé, ses derniers défenseurs se rendent le 11 mai 1940.

Toutes les tentatives de détruire les ponts par les aviations belge, britannique et française échouent ensuite.

Au-delà des résultats strictement militaires, le retentissement du succès des parachutistes est énorme dans le monde entier. Il donne l’illusion de la force imbattable du III. Reich pourtant insuffisamment préparé à la guerre et gomme les difficultés rencontrées en Hollande au même moment par les parachutistes allemands. Le succès remporté par des petits groupes d’hommes très spécialisés est supérieur aux largages plus massifs. C’est une caractéristique qui se retrouvera à plusieurs reprises au cours de la Seconde Guerre mondiale (cf. le succès britannique sur Pegasus Bridge le 6 juin 1944 vs. le demi-succès de l’opération Market-Garden en septembre 1944 en Hollande).

Bibliographie

Livres

Magazines et périodiques