GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)

Dunkerque, le blockbuster de Christopher NOLAN est l’événement cinématographique de l’année 2017 en ce qui concerne les films de guerre. GBM, la revue de l’armée française de 1914 à 1940 des Editions Histoire & Collections ne pouvait pas ne pas s’y pencher. Une critique d’une page seulement en dit beaucoup sur les points forts de l’oeuvre et sur ses carences. Et surtout sur l’art, so british, de vanter la gloire de ses héros, ce que la France ne sait plus faire.

Pourtant, c’est vrai, il y a encore tant à dire de nos anciens, que ce soit dans la victoire ou dans la défaite. Ce numéro, selon une habitude désormais bien ancrée, emmène ses lecteurs sur les terrains de la Première Guerre mondiale et des années 1939 et 1940 que les tristes mois de mai et juin viennent conclure de façon dramatique.

La rétrospective des initiatives tricolores dans le domaine des blindés se poursuit avec l’étonnante étude des appareils Boirault destinés à se déplacer en ligne droit pour écraser barbelés et tranchées ennemies. Si l’expérience peut faire désormais sourire, surtout comparée aux chars, elle rappelle cependant que l’innovation passe parfois par des idées farfelues à condition de différencier à temps les concepts qui font fausse route et ceux qui sont viables. Plus classique, ce numéro continue à explorer l’évolution de l’infanterie française en se penchant cette fois-ci sur le bataillon et le régiment de 1917. La mitrailleuse devient l’arme indispensable des unités de fantassins. Mais les unités au front réclament aussi un appui-feu à tir courbe type canon de tranchée et il faut se fournir auprès des Britanniques en mortiers Stokes. Mitrailleuses et mortiers deviennent ainsi les armes de soutien élémentaires de l’infanterie en attendant les fusils et pistolets mitrailleurs quelques années plus tard puis les missiles individuels bien des décennies après. Bien plus puissante, l’artillerie demeure le soutien le plus puissant sur lequel peuvent compter les hommes dans les tranchées. Cependant, les pièces sont peu mobiles puisqu’elles doivent être attelées et dételées de leurs chevaux. Le canon de 120 Saint-Chamond  sur chenilles annonce les futurs automoteurs d’artillerie qui un siècle plus tard sont toujours aussi indispensables aux troupes au sol malgré l’omniprésence du soutien aérien comme en témoignent les CAESAR et M109A6 Paladin en Irak.

L’article sur les automitrailleuses légères au Levant est passionnant avec en vedette les automitrailleuse légère du désert AMLD Chenard & Walcker, Hotchkiss AM 80 S, Hotchkiss 620, Hotchkiss 686 PN et automitrailleuses légères AML Panhard Zudel à tourelle blindée.

Deux articles historiques sur 1940 concluent ce numéro. Le premier relate l’histoire du 29ème Bataillon de Chars de Combat (BCC) équipé des vieux chars Renault FT de la Première Guerre mondiale. Le parcours de l’unité en mai et juin est suivi jour après jour. Le destin de chacun de ses chars également. Initialement destiné à défendre les espaces entre les ouvrages de la Ligne Maginot, le 29ème BCC se retrouve à partir du 13 juin 1940 sur les routes du fait de l’enveloppement du Groupe d’Armées 2 (GA2) pour éviter l’encerclement. Rattaché à la 51ème Division d’Infanterie, la 1ère Compagnie perd ses chars sur le chemin du repli ou par sabordage sans avoir véritablement combattu. Les deux autres compagnies se replient également mais font le coup de feu à Lure avant de connaître également une triste fin dans une situation totalement confuse qui est très bien décrite.

Le second article consacré à 1940 présente la reconstitution partielle du 4ème Régiment de cuirassiers de la 1ère division Légère Mécanique (DLM) après son évacuation par Dunkerque. Il permet de découvrir les faibles moyens dont disposent alors l’armée française qui met à disposition de ses vétérans des chars Hotchkiss H39 neufs alors qu’ils combattaient avec ds Hotchkiss H35 quelques jours auparavant. A Pacy-sur-Eure, ces faibles moyens sont jetés dans la bagarre à peine assemblés, les Allemands ayant déclenché la seconde partie de leur offensive (Fall Rot). Le front français s’écroule à nouveau et un long repli vers le Sud commence, mais en bon ordre. Les Allemands collent aux troupes françaises mais sont parfois trop confiants comme en témoignent le récit de de l’accrochage à Moncontour dans la Vienne.

Sommaire :

  • Le Manifeste français (vos réactions, vos questions, vos apports à GBM)
  • François VAUVILLIER, Dunkerque, ou filmer à l’anglaise, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Claude CHARET, Moto solo tous terrains Gnôme & Rhône D5A, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Paul MALMASSARI & François VAUVILLIER, Les appareils Boirault, Diplodocus Militaris, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Jean-Claude LATOUR, 1917, le bataillon et le régiment d’infanterie, toujours plus de mitrailleuses, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Guy FRANCOIS, L’obusier de 220 saint-Chamond sur affût-chenille, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Aimé SALLES, Chiens messagers, nos agents de liaison à quatre pattes, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Jacques SICARD, Jean TARTARE & François VAUVILLIER, Les AM Légères du Levant dans le désert et en localité, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Stéphane BONNAUD, Le 29ème BCC dans la tourmente, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)
  • Régis POTIE, Juin 40, l’escadron H 39 du 4ème cuirassiers, in GBM n°122 (Histoire & Collections, 2017)

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