Pour ce troisième numéro de l’année 2023, GBM propose un nouveau numéro passionnant qui explore les prémices des transmissions militaires, les moyens de locomotion et de franchissement des coupures humides !
Recension et présentation :
Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale
Après deux années de disette (2020 et 2021), la Collection Vauvillier voit enfin la parution d’un quatrième titre consacré cette fois-ci aux Panhard militaires.
Une histoire d’amour, de conviction, de professionnalisme et de travail acharné… Voilà comment pourrait se résumer le parcours de François VAUVILLIER que ce numéro de GBM interroge pour un échange savoureux. Assurément, l’homme est pétri de conviction et le fait savoir. Ses éditoriaux en témoignent. Assez lyriques, toujours bien écrits, ils interrogent toujours, dérangent et agacent parfois. Le lien avec l’objet de la revue peut sembler parfois bien éloigné !
Et pourtant, que le lecteur soit d’accord ou pas avec lui, cette audace et parfois cet amusement à provoquer font partie du personnage. Et sans ces traits de caractère, sans cette sorte de panache, GBM n’existerait pas. La collection Vauvilier n’existerait pas. L’automobile sous l’uniforme n’existerait pas. L’encyclopédie de l’armée française au fameux ruban tricolore n’existerait pas. L’anthologie des blindés français de 1914 à 1940 n’existerait pas. Bref, l’image de l’armée française défaite en 1940 et de ses soldats serait figée dans tous ses préjugés condescendants depuis trente ou quarante ans.
L’actualité politique en vue de la campagne présidentielle de 2022 le montre, les interprétations historiques concernant la Seconde Guerre mondiale restent encore particulièrement sensibles, tant au niveau national français qu’international. Cela n’a rien d’étonnant compte tenu du retentissement de ce conflit qui reste particulièrement marqué du sceau des idéologies. Les écrits d’après-1945 façonnent la vision et formatte l’Histoire officielle. Côté français, le général en chef Maurice GAMELIN fait office de coupable idéal pour les affaires militaires sur lequel chaque camp se met d’accord, y compris le régime de Vichy. Si le personnage n’est pas exempt de reproche, loin de là, il est également le reflet des compromis de son époque. Alors que l’image de l’armée française commence à s’améliorer dans l’esprit du public un minimum documenté, n’est-il pas temps de revisiter le rôle et la responsabilité du chef suprême ?
Les légendes concernant la Seconde Guerre mondiale sont tenaces. Celles à propos de mai et juin 1940 encore plus ! Pourtant, il ne faut pas grand chose pour prendre du recul et analyser les événements. Non pas en buvant benoitement les écrits de quelques généraux tout à leur gloire, mais plutôt en se replongeant dans les faits. Nouvelle démonstration dans ce numéro de Histoire de Guerre, Blindés & Matériels (renommé ensuite GBM)…
Un numéro de GBM qui démontre encore une fois l’ampleur du travail de réécriture des événements de mai et juin 1940 tant l’historiographie s’en trouve encore biaisée. Non seulement l’armée française se bat du premier au dernier jour, mais elle réagit systématiquement. Bien sûr, tout n’est pas parfait, loin de là. Sinon, la défaite ne serait pas. Quand les Panzer de GUDERIAN franchissent la Meuse à et autour de Sedan le 13 mai 1940, tout n’est pas encore perdu. Quand le 15 mai 1940 la 6. Panzer-Division par un raid audacieux après avoir piétiné plusieurs jours à Monthermé leur ouvre la voie, tout n’est pas non plus perdu. Quand le front français s’ouvre à partir du 16 mai 1940, l’état-major français possède encore de nombreux atouts et tente de s’en servir…
Par son ampleur et sa rapidité de diffusion, la révolution technologique de l’arrivée de la motorisation dans les armées au début du XXème siècle est aussi spectaculaire que celle qui touche leurs contemporains cent ans plus tard avec la numérisation du champ de bataille. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à lire ce numéro de GBM. L’analyse historique ne peut se contenter ressasser le seul déroulé des opérations militaires mais doit bien bien comprendre et analyser comment l’innovation se diffuse et comment les doctrines évoluent en conséquence. Un nouveau numéro particulièrement bien réussi.
Précurseurs de la Collection Vauvillier qui en reprend exactement le même format, les monographies des matériels de l’armée française publiées par Histoire & Collections sont des ouvrages brochés d’un peu plus d’une soixantaine de pages largement pourvues en photos et profils couleurs. Le premier d’entre eux s’intéresse aux AMR 33 type VM, monture typique de la cavalerie blindée française de la fin de l’Entre-deux-guerres et surtout de mai et juin 1940.
Difficile de savoir par quoi commencer dans ce numéro de Ligne de Front exclusivement consacré à la Seconde Guerre mondiale en Europe mais avec une focale particulièrement large : France 1940, Grèce 1941 et Kurt MEYER, le raid de Saint-Nazaire en 1942, l’évolution des chars allemands de 1942 à 1945, sans parler de la Courlande 1944/1945 ! Bref, il y en a pour tous les goûts, à condition cependant de ne pas être trop rassasié par les sujets traitant de l’armée allemande.
Des Divisions Cuirassées pas si de réserve que cela ! C’est ce qui ressort de l’excellente étude de ces unités de l’armée française de 1940 parue dans ce numéro d’Histoire de Guerre Blindés & Matériel. Une dénomination erronée longtemps admise dans l’historiographie des combats de mai et juin 1940. Imaginées durant l’Entre-deux-guerres, mises sur pied durant la Drôle de guerre, elles sont pourtant de tous les combats. Emploi, matériels, transmission… De quoi revenir sur des décennies de légendes. Magnifiquement illustré avec une infographie qui complète parfaitement le texte.
Lire la suite “Histoire de Guerre Blindés & Matériels n°79 (Histoire & Collections, 2007)”