2ème Division Légère (DL) / 2ème Division Légère de Cavalerie (DLC)

Au cours de la Drôle de Guerre durant la Seconde Guerre mondiale en Europe, la 2ème Division Légère (DL) est formée le 10 février 1940 à partir de la 2ème Division de Cavalerie (DC). Elle prend enfin la désignation de 2ème Division Légère de Cavalerie (DLC) le 3 mars 1940. Elle disparaît le 12 juin 1940 à Saint-Valéry-en-Caux.

Organisation

Comme toutes les divisions légères de cavalerie, la 2ème DLC s’articule autour d’une brigade de cavalerie et d’une brigade mécanique, mêlant unités à cheval et unités motorisées.

  • 3ème Brigade de Cavalerie (18ème Régiment de Chasseurs et 5ème Régiment de Cuirassiers)
  • 12ème Brigade Légère Mécanique (2ème Régiment d’Auto-Mitrailleuses et 3ème Régiment de Dragons Portés)
  • 73ème Régiment d’Artillerie de Division Légère de Cavalerie

Fin mai 1940, pour pallier aux insuffisances de ces unités mixtes, une transformation en Divisions Légères Mécaniques se précise. La 2ème Division Légère de Cavalerie doit ainsi devenir une nouvelle 5ème Division Légère Mécanique (DLM) mais le projet n’a pas le temps d’aboutir en raison du déclenchement de l’opération Fall Rot qui bouscule la Ligne Weygand sur la Somme dès le 5 juin 1940.

Commandants

André BERNIQUET (1878-1940) : de sa création à sa mort le 12 juin 1940 à Saint-Valéry-en-Caux

Opérations

Mission de couverture et de retardement dans les Ardennes

Conformément aux instructions et à la manœuvre Dyle-Breda, la 2ème Division Légère de Cavalerie qui dépend de la 2ème Armée pénètre le 10 mai 1940 en Belgique en réaction de l’invasion du Luxembourg, de la Belgique et des Pays-Bas, alors tous trois neutres, par les Allemands (opération Fall Gelb). Son objectif est de couvrir la frontière entre la Belgique et la France en retardant l’avance allemande à travers les Ardennes en se portant en direction du Luxembourg et en couvrant la Ligne Maginot au sud-est de Sedan. Dans la matinée, elle est déjà au contact de la 10. Panzer-Division et de l’Infanterie-Regiment (mot.) Großdeutschland à Arlon, Vance, Etalle, Landin et Poncel. En se repliant, la 2ème Division Légère de Cavalerie (DLC) se retire de l’axe principal d’effort allemand. Le 12 mai 1940, elle abandonne Jamoigne à la 36. Infanterie-Division qui progresse pour couvrir le flanc sud des blindés allemands. Elle se replie derrière la ligne principale de défense

Offensive sur Stonne et protection de l’Aisne

Le 13 mai 1940, le XIX. Armee-Korps (mot.) franchit la Meuse à Sedan, créant une brèche dans le dispositif français. La 2ème Division Légère de Cavalerie alors placée à l’arrière revient au front et participe le 16 mai 1940 aux combats de Stonne avant d’être relevée par la 6ème Division d’Infanterie Coloniale (DIC). Elle reste ensuite sur la défensive. Le 20 mai 1940, les Allemands s’emparent d’Abbeville et atteignent la Manche : les armées alliées au Nord se retrouvent encerclées. Il faut donc recréer une ligne de défense le long de la Somme et tenter de rétablir la jonction avec les armées encerclées.

Contre la tête de pont allemande d’Abbeville

A partir du 23 mai 1940, elle prend la route en direction de l’ouest pour se positionner entre Amiens et Abbeville à partir du 25 mai 1940. Le lendemain, elle tâte la résistance allemande à Pont-Rémy, franchit la Somme mais doit se replier sur la rive sud. Avec la 1st Armoured Division et la 5ème Division Légère de Cavalerie, elle participe le 27 mai 1940 à la première grande contre-attaque alliée sur la tête de pont allemande d’Abbeville alors tenue par des éléments de la 2. Infanterie-Division (mot.). Celle-ci est vite arrêtée. Les jours qui suivent, elle soutient les attaques menées par la 4ème Division Cuirassée, cette fois-ci contre la 57. Infanterie-Division qui vient d’arriver dans la tête de pont. Si celle-ci est bien réduite, les Allemands ont toujours un pied sur la rive sud de la Somme.

Sur la Ligne Weygand

Dans le cadre de l’établissement de la Ligne Weygand sur la Somme et l’Aisne, la 2ème Division Légère de Cavalerie se positionne défensivement entre Condé-Folie et Abbeville. Faute d’effectif, ses lignes sont particulièrement distendues.

Elle reçoit le choc du premier volet de l’opération Fall Rot le 5 juin 1940. La 5. Panzer-Division constitue une tête de pont à Pont-Rémy tandis que la 2. Infanterie-Division (mot.) s’infiltre au milieu de ses positions. Les pertes sont lourdes et la division doit reculer, tout comme ses unités voisines assaillies elles aussi par les Allemands qui franchissent la Somme et attaquent à partir de la tête de pont d’Abbeville. Le lendemain, elle conserve sa cohésion mais le contact est perdu avec les unités voisines, notamment la 51st (Highland) Infantry Division qui s’est profondément retirée.

Repli et destruction

Du fait de la situation générale, les unités françaises du secteur reçoivent le 8 juin 1940 l’ordre de retraiter sur la Seine. La 2ème Division Légère de Cavalerie doit assurer la couverture des unités d’infanterie. Mais le 9 juin 1940, la 5. Panzer-Division s’empare de Rouen. Si elle ne réussit pas à s’emparer des ponts intacts, elle reçoit ordre de remonter la Seine vers l’aval pour encercler les unités encore au nord du fleuve. Celles-ci se dirigent vers le Havre. Mais le 10 juin 1940, la 7. Panzer-Division atteint la côte entre Fécamp et Veulettes. Les 51st (Highland) Infantry Division, 2ème et 5ème Divisions Légères de Cavalerie, 31ème et 40ème Divisions d’Infanterie sont encerclées autour de Saint-Valéry-en-Caux et Veules-les-Roses. Une évacuation par la mer n’est plus possible et les unités cessent le combat le 12 juin 1940 avec la capitulation du IXème Corps d’Armée. Le commandant de la 2ème Division Légère de Cavalerie est gravement blessé en fin de journée le 11 juin 1940 et meurt des suites de ses blessures le lendemain.

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Bibliographie :

L’histoire de la 2ème Division Légère de Cavalerie se suit essentiellement à travers celle des combats auxquels elle participe. Les ouvrages du Corridor et du Carrousel des Panzer ainsi que ceux du Mémorial de la bataille de France de Jean-Yves MARY fournissent une base documentaire indispensable. Concernant son engagement dans les Ardennes, le livre d’Yves CHARPY 10-11 mai 1940 une défaite annoncée comprend un certain nombre de détails. Sur sa participations aux opérations sur Abbeville, L’offensive blindée alliée d’Abbeville est incontournable.

39/45 Magazine hors-série Historica73 propose une notice de chaque grande unité blindée de l’armée française en 1940, dont la 2ème Division Légère de Cavalerie. Enfin, le très bon GBM hors-série n°5 apporte de nombreux détails sur l’organisation et l’évolution des unités de cavalerie françaises de 1919 à 1940. Indispensable aussi.