Trucks & Tanks Magazine n°102 : #lecture (1), Beute T-34 ou la réutilisation du matériel pris à l’adversaire, un sujet d’actualité !

Le conflit en Ukraine rappelle vigoureusement que le fait de récupérer des chars adverses sur le champ de bataille puis de les retourner contre leurs anciens propriétaires représente une belle aubaine pour compléter ses propres rangs. Surtout que sa propre base industrielle peine à fournir l’équipement nécessaire !

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L’Allemagne est probablement, avant l’Ukraine aujourd’hui, le pays qui s’est montré durant les deux conflits mondiaux du XXème siècle le plus avide de ce principe. Soit pour combler son retard technologique comme en témoigne la récupération extensive des chars britanniques au cours de la Première Guerre mondiale au point d’en devenir sa première force blindée, loin devant les quelques exemplaires du Sturmpanzerwagen A7V (voir l’excellent Deutsche Panzer, German Tanks in World War I (1917-1918)). Soit pour remplacer ses pertes ou les insuffisances de sa propre production durant la Seconde Guerre mondiale.

La récupération et l’utilisation des chars tchèques puis français sont bien connues, sans parler des transformations apportées pour en faire des chasseurs de chars ou des canons automoteurs.

L’invasion de l’URSS avec l’opération Barbarossa puis Fall Blau en 1942 permettent à la Wehrmacht de mettre la main sur une quantité très importante de matériels soviétiques. D’autant plus que les Allemands restent alors maîtres du champ de bataille, ce qui leur laisse le temps nécessaire pour récupérer et remettre en état leur butin.

La découverte du T-34 dans les rangs de l’Armée rouge représente une surprise particulièrement désagréable pour la Panzerwaffe. La réaction ne se fait pas attendre, et les chars capturés sont immédiatement étudiés et envoyés en Allemagne pour être testés et évalués en détail.

Paradoxalement, l’usage du T-34 dans les rangs allemands reste assez peu étudié et surtout pas mis en avant la propagande du Troisième Reich. Pourtant Przemyslaw SKULSKI montre que son emploi est relativement récurrent sur les arrières mais également dans les unités de premières lignes dont plusieurs divisions blindées et même la SS-Panzergrenadier-Division Totenkopf à Koursk. Il évoque également sa présence en Normandie.

L’intérêt de l’article repose également sur l’évocation des infrastructures utilisées pour reconditionner les engins ainsi que les questions de maintenance. Idem pour les questions de formation et d’entrainement des unités. Des sujets encore une fois dont l’actualité ukrainienne montre l’importance mais qui reste un trou noir dans l’historiographie…

Bref, une lecture bienvenue qui ouvre des développements complémentaires pouvant permettre de renouveler quelque peu les angles d’approche éditoriaux.

A suivre…

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