Le Tigre de Saumur, la résurrection du fauve (Musée des Blindés, 2023)

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Après avoir retracé et décrit par le menu le parcours du Königstiger du Musée des blindés de Saumur (voir Bataille de Normandie 1944 Magazine n°2 et Tiger de la 503, Normandie, Vexin normand, juin – août 1944), Max STEIN s’attelle ici à son Tiger à l’occasion d’un projet fou de restauration qui consiste à lui redonner de la mobilité…

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Présentation

L’ouvrage s’articule en cinq parties. Les deux premières retracent l’histoire et décrivent les caractéristiques techniques du char. Les deux suivantes se concentrent sur l’exemplaire exposé au musée, son parcours mais aussi son démontage qui permet d’en découvrir les entrailles. La cinquième partie enfin évoque brièvement le mythe de la bête qui se forge dès son apparition sur les champs de bataille.

Bien plus qu’un énième livre sur le Tiger !

L’histoire du Tiger ne recèle plus vraiment de secret pour les passionnés et les amateurs qui ont accès à une abondante littérature. Pourtant, Max STEIN se différencie et sait encore une fois surprendre.

Tout d’abord, il faut apprécier, savourer même, l’extrême clarté du propos qui permet de faire le lien facilement en quelques mots, mais aussi en un schéma comparatif simple, des projets portés par les deux constructeurs alors en concurrence (Henschel et Porsche).

Ensuite, l’audace technologique du char lourd allemand ressort là où un lecteur averti ne l’attend pas forcément. Non seulement par la puissance de son canon ou l’épaisseur de son blindage, mais par une multitude de détails techniques qui font de l’engin un système de combat particulièrement en avance sur son temps. Pour parvenir à les exprimer, il est nécessaire de maîtriser quelques rudiments de technique. En effet, le bloc moteur, outre sa puissance, possède des dimensions finalement très raisonnables pour l’époque. Sa direction, sa boîte de vitesse, son train de roulement fournissent également des atouts qui peuvent s’avérer décisifs dans un combat alors que le facteur fait la différence entre donner la mort ou la recevoir. Evidemment, la puissance du canon, sa portée, la précision de ses coups, la qualité des optiques, l’équipement radio apportent également leur part dans la compétitivité de l’ensemble, mais cela ressemble davantage à la partie émergée de l’iceberg.

Comme à son habitude, l’auteur tient à préciser un certain de choses concernant la consommation. Certes, le char engloutit un volume de carburant assez gargantuesque, mais reste plutôt frugal par rapport à ses opposants, notamment le Sherman américain. Les contraintes logistiques ne s’arrêtent d’ailleurs à l’essence, mais également aux différents types d’huile et au liquide de refroidissement. On image le casse-tête des ateliers des unités blindées et on comprend mieux comment cette dimension est essentielle au maintien et à la disponibilités des capacités de combat, surtout des environnements particulièrement agressifs (désert, neige, gel, etc.). A noter également les précisions concernant les différents composants chimiques de synthèse produits par les Allemands pour un certain nombre de composants ou de produits indispensable au bon fonctionnement et à l’entretien de l’engin.

Le chapitre consacré au démontage du char permet de proposer de nombreux clichés en couleurs qui montre les détails de l’intérieur du compartiment de combat et des différents composants mécaniques.

Un histoire germano-française

Initialement issu de la schwere SS-Panzer-Abteilung 102 avec laquelle il combat en Normandie le Tiger « 114 » est abandonné le 19 août 1944 dans la poche de Falaise/Trun/Chambois alors qu’il se dirige avec d’autres engins vers la sortie. Max STEIN reconstitue ses dernières heures grâce à plusieurs témoignages allemands et britanniques.

Il rejoint ensuite le rang des forces françaises, cruellement en manque de matériels, comme le Königstiger du Musée, pour participer au siège de Saint-Nazaire.

Avec les Français, il rentre en Allemagne avec d’autres de ses congénères sous les couleurs françaises où ils subissent des essais avant de repartir pour la France et finalement atterrir à Saumur.

Comme pour le Tiger de Vimoutiers, l’histoire des reliques mérite d’être contée et connue !

Conclusion

Le Tigre de Saumur, la résurrection d’un fauve apporte un vent de fraîcheur à la la littérature consacré au Tiger. Loin de se contenter des habituelles ritournelles sur la puissance de son canon ou l’épaisseur de son blindage, Max STEIN parvient en quelques pages à rendre intelligible les caractéristiques et les atouts qui font du char lourd allemand une telle bête de combat à l’époque en étant un peu plus pédagogique que les livres de la série Tank Craft, néanmoins excellente (voir par exemple Tiger I and Tiger II Tanks, German Army and Waffen-SS, Normandy Campaign 1944).

Très appréciable, il faut également le prix assez modique du livre. Son seul défaut, mais qui lui permet une bien plus grande diffusion, réside à sa dimension bilingue. Ou plutôt au choix faite de diviser chaque page en deux colonnes avec à gauche le texte en français, à droite celui en anglais. Une fois pris la bonne habitude de lecture, cela n’empêche néanmoins pas d’en profiter à fond !

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Sommaire

Caractéristiques

  • ISBN : 9782958862404
  • Nombre de pages : 104
  • Langue : Français/Anglais
  • Couverture : souple
  • Reliure : colée
  • Dimensions : 21 x 27 cm
  • Prix conseillé France à la date de parution : 19,90 € TTC

Historique de la page

  • Dernière mise à jour : 02/08/2023
  • Création : 29/07/2023

1 réflexion sur « Le Tigre de Saumur, la résurrection du fauve (Musée des Blindés, 2023) »

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