Batterie Keringar Graf Spee

La batterie Graf Spee est une batterie d’artillerie côtière construite à proximité du village de Lochrist dans le Finistère par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du Mur de l’Atlantique (Atlantikwall) pour protéger le littoral de la pointe bretonne et plus particulièrement l’entrée du goulet de Brest.

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Cette batterie est composée de quatre canons Krupp de marine de 28 cm S.K.L./40 Modèle 1940 provenant de l’île allemande de Wangerooge dans la Mer du Nord au large de Wilhelmshaven qui sont démontées et acheminées jusqu’à la batterie Graf Spee. Elles ont une portée maximale de 29,5 km avec des obus de 283 kg.

Les pièces sont positionnées dans des encuvements construits en octobre 1940. Début 1944, la mise sous casemate des canons est rendue nécessaire compte tenu de la menace aérienne alliée. Mais au moment des combats d’août et de septembre 1944 pour la libération de Brest, seul une casemate est achevée, ce qui lui permet avec les trois autres de conserver une capacité de tir sur 360° qui sera bien utile le 25 août 1944.

Le complexe défensif s’étend sur 22 ha et possède de nombreuses défenses antiaériennes et terrestres ainsi que de toutes les facilités permettant de vivre en autarcie si nécessaire.

La batterie est opérée par la Marine-Artillerie-Abteilung 262 et a pour mission d’engager les navires ennemis au large de Brest grâce à la portée de ses canons et d’un poste de conduite de tir sur trois niveaux qui permet de voir jusqu’à Ouessant.

Le 25 août, en prélude à l’assaut américain sur Brest, le cuirassé britannique HMS Warspite ouvre le feu sur la batterie de ses canons de 381 mm. Les dégâts sont mineurs mais le cuirassé reste hors de vue de la conduite de tir principale empêchant l’acquisition de la cible par les artilleurs allemands. Il faut attendre deux heures avant le début des tirs britanniques pour que les Allemands parviennent à repérer le cuirassé qui navigue en limite de portée. La batterie Graf Spee encadre rapidement de ses tirs le cuirassé qui se replie rapidement hors de portée.

La batterie est neutralisée au cours des combats de la presqu’île du Conquet. Les Allemands finissent par se rendre le 9 septembre 1944. Dix jours plus tard, les combats cessent à Brest et dans la presqu’île du Crozon.

Bibliographie

  • Patrick ANDERSEN BÖ, Le Mur de l’Atlantique en Bretagne (Ouest-France, 2011)
  • Alain CHAZETTE, Les défenses de la pointe de saint-Mathieu du Mur de l’Atlantique (Batterie Graf Spee, batterie Holtzendorff, Le Conquet) (Histoire & Fortifications, 2017)
  • Alain CHAZETTE, Alain DESTOUCHES, Bernard PAICH, Atlantikwall, le Mur de l’Atlantique en France (Heimdal, 1995)
  • Henri FLOCH & Alain LE BERRE, L’enfer de Brest (Heimdal, 2001)

Historique de la page

  • Dernière mise à jour  04/01/2024