Ligne de Front n°52 (Caraktère, 2014)

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Il est parfois bon de rappeler que le résultat d’une guerre n’est pas que la conséquence d’une seule stratégie militaire et politique ou d’une succession d’engagements. La mobilisation du potentiel économique (et plus particulièrement industriel) et humain sont deux conditions essentielles notamment dans l’optique de conflits longs et totaux comme l’ont été les deux guerres mondiales. Ce numéro en donne deux exemples. Le premier concerne la mobilisation de l’industrie d’armement du III. Reich. Tout le monde ou presque connaît la progression spectaculaire des chiffres de production dans la deuxième partie du conflit. Pourtant, l’une des causes évidentes de la défaite allemande réside dans son impréparation économique, des choix matériels et industriels hasardeux. La technologie sans la production n’est rien. Et paradoxalement, la Wehrmacht a connu ses plus grands succès militaires quand son industrie était balbutiante. Les excellentes synthèses chiffrées données dans l’article sont évidentes : le Reich atteint son plein potentiel industriel en 1943 et 1944 quand la guerre est déjà perdue. Il manque malheureusement une facette à ces chiffres : celles des pertes. Car si l’industrie participe à l’expansion du potentiel militaire jusqu’en 1941, elle ne réussit pas à combler les pertes qui s’accumulent dès 1942 et qui cumulées à la multiplication des théâtres d’opérations conduisent à une défaite inéluctable malgré quelques coups défensifs et un mordant jusqu’au bout.

Le second exemple concerne la mobilisation humaine française au cours de la Première Guerre mondiale. Les chiffres donnent la mesure de l’effort accompli et du sacrifice consenti. Ils expliquent aussi en partie le poids qu’aura à supporter le pays pour s’occuper des blessés et le contrecoup moral qui touchera ensuite la France pour des années, voire plus…

Pour commémorer les 70 ans de l’opération « Market-Garden » ce numéro propose une vision allemande de la bataille d’Arnhem. C’est l’occasion de comprendre pourquoi il est fondamental pour les Allemands de reprendre le contrôle du pont d’Arnhem afin de convoyer renforts et ravitaillement vers Nimègue.

Deux études étudient plus spécifiquement deux batailles dont l’une a eu lieu et l’autre n’aura jamais lieu. La première décrit les affrontements autour de Gomel que la Panzergruppe Guderian, devant la résistance acharnée de l’Armée Rouge à Smolensk et à  Yelnia, glisse vers le Sud et rend possible le futur encerclement gigantesque autour de Kiev. Malgré une nouvelle victoire, les germes de la défaite allemande à l’Est apparaissent… La seconde compare les plans d’invasion américains et de défense nippons du Japon. Le largage des bombes atomiques précipitera de toute façon la fin de conflit et résumera l’invasion du Japon à un cas d’école dont les hypothèses de pertes des deux côtés ne pourront heureusement jamais être vérifiées…

Côté systèmes d’armes, ce numéro passe en revue les « Nebelwerfer » allemands avec un très bel organigramme théorique dessiné véhicule par véhicule.


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