Symbole parfait de la défaite française de 1940, Maurice GAMELIN reste pourtant le parent plus que pauvre de l’historiographie consacrée à cette période de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il faut attendre plus de quatre-vingts ans après le traumatisme des faits qui aboutissent à la poche de Dunkerque puis à l’Armistice pour qu’enfin le public puisse bénéficier d’une biographie solide et profonde (après un premier essai paru en 1975 sous la plume de Pierre LE GOYET). Un laps de temps probablement nécessaire et qui en valait la peine vu le résultat.
Dans la continuité de ses portraits consacrés aux généraux français de l’époque (Les généraux français de 1940, Weygand l’intransigeant, Alphonse Georges, un destin inachevé, Les carnets secrets du général Huntziger, Corap, bouc émissaire de la défaite de 1940, Le général Vauthier, un officier visionnaire, un destin bouleversant) Max SCHIAVON s’attaque au sujet, peut-être l’aboutissement de ses écrits. De par ses recherches précédentes et ses ouvrages, il est probablement l »historien français le plus à même à s’y atteler. Et sans surprise, le livre regorge de détails et de sources. L’exercice biographique est parfaitement maîtrisé.