Comme à son habitude, LOS ! présente un article d’actualité original et captivant. En l’occurrence, il nous entraine dans la lutte contre les sous-marins de poche version XXIème siècle, chargés non pas de combattre l’ennemi (pas encore du moins), mais de convoyer de la drogue. Initialement destinés au trafic côtier, ces submersibles d’un genre nouveau s’attaquent désormais à la traversée de l’Atlantique. Plus que jamais, la montée des tensions géopolitiques et la diffusion de technologies militaires rebattent les cartes d’un ordre militaire bien établi qui renforcent le besoin de comprendre l’évolution des armements de leur conception à leur emploi. Ce que parvient parfaitement à faire très bien ce magazine.
Catégorie : Recension
Ligne de Front hors-série n°44 (Caraktère, 2021)
Aussi “ancienne”, un peu plus d’un siècle, que les chars eux-mêmes, la lutte antichar reste souvent en retrait dans les études alors qu’elle demeure au premier plan dans la tête les états-majors et des soldats. Les conceptions françaises de l’emploi des chars, et celles de Maurice GAMELIN, sont ainsi fortement influencées par la perception de son efficacité (voir par exemple GBM n°139). Bien plus contemporaine, la livraison à un pays de missiles FGM-148 Javelin peut être un message fort d’appui ou ressenti comme une provocation comme le montre l’exemple ukrainien. Car le combat char contre char ne représente presqu’une exception tant les fantassins sont les premiers, et la plupart du temps, confrontés seuls à la terreur des blindés.
Ligne de Front se propose d’aborde le sujet en se concentrant sur le cas de l’armée allemande de la Première Guerre mondiale à la Seconde. En apparence, un classique qui pourrait ne pas être aussi classique que cela…
Hannut France 1940 (Decision Games, 2021)
Victoire ou défaite ? Jugement difficile à porter sur la bataille de Gembloux / Hannut qui oppose le Corps de Cavalerie au XVI. Armee-Korps (mot.) du 12 au 14 mai 1940.
En effet, le 10 mai 1940, le Troisième Reich met fin à la Drôle de guerre en déclenchant l’opération Fall Gelb. Pour s’affranchir de la contrainte imposée par la présence de la Ligne Maginot et du Rhin à la frontière franco-allemande, la Wehrmacht choisit de contourner l’obstacle en passant par les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Pas de panique côté allié, cette éventualité étant considérée comme une hypothèse plus que probable, les plans sont prêts. Maurice GAMELIN appuie sur le bouton pour déclencher la manœuvre Dyle-Breda. Le commandant-en-chef allié, hésitant généralement à imposer ses vues et à trancher, ne tremble pas cette fois-ci. Non seulement il active son plan, mais il ne s’est aménagé aucun filet au cas où les plans allemands ne seraient pas tout à fait ceux prévus ou si comme dans toute guerre, un certain nombre d’imprévus se produisaient.
Trucks & Tanks Magazine n°88 (Caraktère, 2021)
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le mythe de la supériorité absolue des Panzer irrigue en continu l’historiographie. Il débute grâce à l’ampleur et à l’impact sur les contemporains des victoires en Pologne mais surtout à l’Ouest en mai et juin 1940. Il se poursuit avec la course à la puissance qui donne naissance aux Tiger, Panther, Königstiger, Jagdtiger, Sturmtiger et autres projets de plus en plus démesurés. La publication de quelques autobiographies comme celle de Heinz GUDERIAN et des études, officielles ou non, réalisées avec d’anciens responsables militaires allemands parachèvent la légende, au sens propre comme au sens figuré.
Last Blitzkrieg (MMP The Gamers, 2016)
Premier jeu de simulation (wargame) sur carte avec hexagones et pions de la Battalion Combat Series de Multi-Man Publishing (MMP) The Gamers, Last Blitzkrieg permet de rejouer la contre-offensive allemande dans les Ardennes avec un niveau de réalisme rarement atteint. Comme son titre le laisse supposer, il se concentre uniquement sur la phase offensive allemande et n’aborde que la période du 16 au 31 décembre 1944. Les combats les plus denses autour de Bastogne ainsi que la contre-attaque généralisée alliée à partir du 3 janvier 1945 ne sont donc pas représentés ici.
Il existe déjà beaucoup de jeux qui simulent cette bataille, avec cependant des niveaux de détails très différents. Entre Battle Of the Bulge d’Avalon Hill et A Time for Trumpets de GMT, l’écart est déjà important. Mais entre Last Blitzkrieg et les autres, il est colossal ! Pas tellement au niveau de la finesse de représentation des unités, mais des mécanismes de jeu qui simulent à la fois les aléas (SNAFU) et une certaine inertie liée aux ordres reçus qui demandent du temps avant d’être modifiés.
Ligne de Front n°94 (Caraktère, 2021)
De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas… Ainsi peuvent se caractériser les relations entre Allemagne et Russie puis URSS dans la première moitié du XXème siècle. Ce numéro de Ligne de Front en fournit une belle illustration ! Après la Première Guerre mondiale, les deux pays nouent rapidement des relations privilégiées dans le domaine militaire. Le régime soviétique n’est pas pour rien dans le réarmement de l’armée allemande, qui n’attend pas non plus l’arrivée au pouvoir d’Adolf HITLER. Celui-ci trouve d’ailleurs dans les cartons de nombreux projets de matériels et doctrinaux testés sur les terrains mis à disposition des Allemands par l’Armée rouge.
La course à la Meuse, bataille des Ardennes, Bastogne (tome 2) (Weyrich, 2021)
Après avoir détaillé les combats sur l’Our durant les deux premiers jours de la contre-attaque allemande dans les Ardennes en décembre 1944, Hugues WENKIN continue de revisiter l’approche historique de cette bataille en se penchant cette fois-ci sur l’avance de la 5. Panzer-Armee, et plus particulièrement des 2. Panzer-Division et 130. Panzer-Lehr-Division, jusqu’en vue de la Meuse à Dinant. Les événements décrits couvrent la période du 18 au 24 décembre 1944.
Comme dans le premier volume, le lecteur voit quelques unes de ses certitudes parfois ébranlées s’il ne connait que la version officielle américaine aux accents hollywoodiens. Bastogne apparait comme jouant un indirect dans l’arrêt de l’offensive allemande tandis que les Britanniques y voient au contraire leur apport réévalué.
Autumn for Barbarossa (MMP The Gamers, 2021)
Initialement paru dans Special Ops Magazine en 2017, ce wargame sur carte avec hexagones pour deux joueurs simulent les combats pour et autour de Smolensk au cours de l’été 1941 lors de l’invasion de l’URSS par le Troisième Reich. Cette période représente une période charnière de l’opération Barbarossa que les travaux de David M. GLANTZ ont permis de mettre en valeur (cf. la trilogie de Barbarossa Derailed).
En effet, loin d’être une éclatante victoire après celle de Bialystok et de Minsk pour la Heeresgruppe Mitte comme l’historiographie d’après-guerre tend à le fire croire. Les difficultés rencontrées lors de l’avance vers Moscou entrainent le premier grand changement de plan de la campagne avec le détournement partiel de la Panzergruppe 2 vers Kiev. Attrition, manque d’effectifs, résistance soviétique, contre-attaques incessantes : l’avance allemande s’enlise et a du mal à trouver un second souffle. La SS-Division Das Reich doit même abandonner les positions conquises à Ielnia.
39/45 Magazine n°371 (Heimdal, 2022)
Tiger ! Et oui, ce numéro de 39/45 Magazine revient sur le char allemand mythique de la Seconde Guerre mondiale à travers deux articles dont l’un aiguise la curiosité des lecteurs puisqu’il annonce la parution d’un nouveau livre sur le sujet aux Editions Heimdal… Si le sujet peut être lassant à la longue, la prime inquiétude laisse vite place à de l’intérêt…
39/45 Magazine n°370 (Heimdal, 2021)
Dans la continuité des numéros précédents, 39/45 Magazine poursuit son étude des relations germano-soviétiques du Pacte de non agression à l’invasion de l’URSS avec l’opération Barbarossa. Cette fois-ci, Georges BERNAGE s’attarde sur la troisième bataille d’encerclement de la Heeresgruppe Mitte après Bialystok et Minsk : Smolensk. Loin d’être une nouvelle grande victoire allemande face à l’Armée rouge comme l’image en est longtemps restée, cette phase représente un moment particulièrement critique comme le démontre David M. GLANTZ dans sa trilogie consacrée au sujet. Les unités de pointe allemandes souffrent d’une forte attrition en raison de la résistance et des contre-attaques soviétiques. Malgré la profondeur de l’avance en termes de kilomètres, malgré les centaines de prisonniers amassés, malgré le matériel ennemi détruit et capturé, la Wehrmacht se retrouve déjà à bout de souffle moins d’un mois après le déclenchement de son attaque…