Il représente l’un des sujets les plus rebattus de l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Il combine plusieurs centres d’intérêt des lecteurs : Panzerwaffe, Waffen-SS, la contre-attaque de Kharkiv au printemps 1943, Koursk, la Normandie, Market-Garden, les Ardennes… Bref une vache à lait éditorial quasi assurée. Qui ? Le SS-Panzer-Korps renommé ensuite II. SS-Panzer-Korps ! Batailles & Blindés lui consacre ainsi un numéro hors-série complet…
Étiquette : 12. SS-Panzer-Division Hitlerjugend
Normandie 1944 Magazine n°40 (Heimdal, 2021)
L’Histoire, un océan d’incertitudes… L’éditorial de ce quarantième numéro de Normandie 1944 Magazine rappelle fort à propos que dans ce domaine, la prudence est reine. Plus qu’abondamment documentée, l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale de ses origines à ses conséquences évolue constamment dès lors que la prise de recul permet de s’affranchir des clichés, de l’héritage des propagandes respectives, des mémoires pro domo d’un certain nombre de responsables, de découvrir de nouvelles archives publiques ou privées. Il est cependant nécessaire de toujours revenir aux faits, d’analyser les dits et les non-dits, et surtout d’être précautionneux quand il s’agit d’ébranler quelques certitudes. Ainsi, “l’implication pour la victoire alliée de nombreux généraux allemands” ne peut être donnée pour acquise (cf. Le Mur de l’Atlantique et le « complot pour la paix » in 39/45 Magazine n°355 et la rubrique “Bibliothèque” dans Normandie 1944 Magazine n°31). Des erreurs et des querelles d’ego ne peuvent s’apparenter à une volonté délibérée de favoriser la défaite de son propre camp. Idem pour la phrase “l’Allemand et l’Untermensch, encore un cliché : la Wehrmacht et la Waffen-SS ont largement ouvert le recrutement aux citoyens soviétiques”. La nécessité de trouver des hommes pour le front comme pour les usines afin d’alimenter la machine de guerre ne peut masquer le sentiment de supériorité qui anime globalement l’armée allemande de l’époque au niveau tant individuel que collectif (voir notamment Être soldat de Hitler). Au point de sous-estimer en permanence ses adversaires, d’être incapable de valoriser ses alliés et de rater bon nombre d’opportunités de “gagner les cœurs” auprès des populations dans les pays occupés. Sans parler d’une litanie d’atrocités. Bref, à tout point de vue, il faut se préserver de jugements binaires et provocants au risque d’occulter la subtile complexité du fond.
Theirs the Strife, the Forgotten Battles of British Second Army and Armeegruppe Blumentritt, April 1945 (Helion, 2021)
Batailles “oubliées”… en effet ! Alors que l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale a tendance à s’appesantir sur les mêmes batailles, les mêmes secteurs, les mêmes unités ou les mêmes personnages, de vastes terrains restent encore à défricher. Ce livre symbolise tout l’intérêt de sortir des habituels sujets et lève un voile sur l’engagement britannique en territoire allemand dans les dernières semaines du conflit. non, les Soviétiques et les Américains n’ont pas l’exclusivité des derniers combats !
SdKfz 250/9 and 251/22 Kanonenwagen German Army and Waffen-SS, Western and Eastern Fronts, 1944-1945 (Pen & Sword, 2020)
Dennis OLIVER décline désormais la collection Tank Craft en Land Craft pour couvrir également les véhicules blindés et non uniquement les chars. La recette reste identique. Elle permet de comprendre les raisons de la naissance de l’engin, de passer en détail les unités qui en sont dotées, de proposer quelques très beaux profils couleurs (vingt-quatre au total) et reproductions de maquettes tout en entrant dans le détail de certaines caractéristiques techniques. Au menu de ce volume, les versions d’appui antichars du SdKfz 251 au cours de la Seconde Guerre mondiale. Un exemple de recyclage et d’improvisation qui illustre la capacité allemande à trouver des expédients à son manque chronique de matériels sur tous les fronts.
Vernon tête de pont 1944, La Roche-Guyon Kommandantur (à compte d’auteur, 2019)
Pour les amateurs de la Seconde Guerre mondiale en Europe et plus particulièrement des opérations à l’Ouest en 1944, La Roche-Guyon renvoie invariablement au quartier-général d’Erwin ROMMEL. En charge de la Heeresgruppe B, la responsabilité d’affronter et de repousser le débarquement allié attendu lui appartient. Pourtant, hormis les textes liés à l’agenda du Maréchal lui-même, l’historiographie concernant La Roche-Guyon même durant l’été 1944 reste rare. D’autant plus que la ville se retrouve au centre de deux points de passage sur la Seine en août 1944 (Vétheuil et Vernon)… Voilà de quoi attiser la curiosité !
Bloody Vienna (PeKo Publishing, 2020)
Imprimé à l’italienne, plus de deux cent pages dont une très large majorité illustrée de photos imprimées en pleine page (le format le permet !), ce livre est cependant bien plus qu’un simple album. D’abord, ses photos sont particulièrement originales entre celles montrant des unités soviétiques en action, des matériels allemands réutilisés par les Bulgares (y compris une chenillette Renault UE) ou des clichés d’engins allemands en mouvement dans les rues de Vienne avant la défaite ! Les cimetières de véhicules à la fin des combats sont tout aussi impressionnants. Ensuite, ce sont près de soixante pages de textes qui permettent de découvrir les opérations de mi-mars 1945 à la capitulation allemande à l’ouest de la Hongrie et en Autriche. Jusqu’au bout, l’armée allemande résiste… C’est donc une contribution particulièrement originale et utile que propose ici Kamen NEVENKIN.
Sur les traces du I. SS-Panzerkorps de la Normandie aux Ardennes (Weyrich, 2020)
Le sujet est alléchant car il couvre un épisode assez peu traité par l’historiographie habituelle et pourtant crucial pour comprendre les conditions du repli allemand après la poche de Falaise/Trun/Chambois. Dans Mook 1944 hors-série n°1, un petit article entre-ouvre déjà une porte sur les combats menés par le I. SS.Panzer-Korps sur la Meuse lors du repli consécutif à la bataille de Normandie. Sur un peu plus de cent-vingt pages, Hugues WENKIN réussit à rendre vivant et intelligible cet épisode malgré des archives lacunaires compte tenu de la situation militaire des Allemands à ce moment-là.
Interview Frederick JEANNE à l’occasion de la parution de son livre Fontenay-Rauray, la 49th Division et la 8th Brigade face à la Panzer-Lehr et la Hitlerjugend, 13.6 – 1.7.1944 (Maranes, 2020)
A l’occasion de la parution de son livre chez Maranes sur les combats pour Fontenay-le-Pesnel et Rauray des 49th (West Riding) Infantry Division et 8th Armoured Brigade, Frederick JEANNE nous fait l’honneur de répondre longuement et dans le détail à quelques questions (grand merci à lui !). Un entretien essentiel pour comprendre les ressorts d’une passion et comment se construit un vrai travail historiographique. A découvrir…
Fontenay-Rauray, la 49th Division et la 8th Brigade face à la Panzer-Lehr et la Hitlerjugend, 13.6 – 1.7.1944 (Maranes, 2020)
Six ans après l’incomparable Hold the OAK Line, Frederick JEANNE (lire son interview) récidive avec ce gros, beau et très original livre édité chez Maranes. De quoi regarder les combats pour Fontenay-le-Pesnel et Rauray avec un autre œil et surtout réaliser le travail d’exploration possible pour appréhender correctement les combats dans le secteur anglo-canadien de la bataille de Normandie. Bref, tout aussi inédit et indispensable que Hold the OAK Line.
Bataille de Normandie 1944 Magazine n°1 (Maranes, 2020)
Le premier numéro d’un magazine consacré à la bataille de Normandie ! Conçu par Stephan CAZENAVE, les lecteurs ne seront pas surpris de constater la “patte” caractéristique de ses ouvrages publiés chez Maranes Editions, mais également de Normandie 1944 Magazine publié chez Heimdal et dont il fut à l’origine. Trimestriel avec à peine cent pages sur papier glacé. Du haut de gamme assurément…
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