Premier jeu de simulation (wargame) sur carte avec hexagones et pions de la Battalion Combat Series de Multi-Man Publishing (MMP) The Gamers, Last Blitzkrieg permet de rejouer la contre-offensive allemande dans les Ardennes avec un niveau de réalisme rarement atteint. Comme son titre le laisse supposer, il se concentre uniquement sur la phase offensive allemande et n’aborde que la période du 16 au 31 décembre 1944. Les combats les plus denses autour de Bastogne ainsi que la contre-attaque généralisée alliée à partir du 3 janvier 1945 ne sont donc pas représentés ici.
Il existe déjà beaucoup de jeux qui simulent cette bataille, avec cependant des niveaux de détails très différents. Entre Battle Of the Bulge d’Avalon Hill et A Time for Trumpets de GMT, l’écart est déjà important. Mais entre Last Blitzkrieg et les autres, il est colossal ! Pas tellement au niveau de la finesse de représentation des unités, mais des mécanismes de jeu qui simulent à la fois les aléas (SNAFU) et une certaine inertie liée aux ordres reçus qui demandent du temps avant d’être modifiés.
Comme dans le premier volume, le lecteur voit quelques unes de ses certitudes parfois ébranlées s’il ne connait que la version officielle américaine aux accents hollywoodiens. Bastogne apparait comme jouant un indirect dans l’arrêt de l’offensive allemande tandis que les Britanniques y voient au contraire leur apport réévalué.
La bataille des Ardennes est comme celle de Normandie l’un des thèmes préférés de l’historiographie consacrée à la Seconde Guerre mondiale en Europe. La production littéraire est plus qu’abondante tant en livres qu’en articles de magazines. Pourtant, elle souffre de nombreux défauts. Des origines aux conséquences de la bataille, il existe ainsi de nombreux trous dans la raquette historiographique.
Un numéro à ne rater sous aucun prétexte pour tous les amateurs de la bataille des Ardennes ! En effet, l’historiographie classique de cet affrontement se concentre traditionnellement sur les dix premiers jours des combats en oubliant que le front ne revient à sa position initiale que fin janvier 1945.
Joueurs EISENHOWER et BRADLEY ? Ce n’est pourtant pas le qualificatif qui vient le plus immédiatement à l’esprit tant les deux se montrent prudents et peu habitués à improviser. A l’automne 1944, les efforts alliés pour défaire définitivement les Allemands sont bloqués : le massif des Vosges est verrouillé, PATTON est englué en Lorraine, de part et d’autre d’Aix-la-Chapelle, les Américains piétinent dans leur avance vers la Roer (dernière barrière naturelle avant le Rhin), les Britanniques se remettent progressivement de l’échec de Market-Garden et doivent nettoyer les accès d’Anvers et de l’Escaut ainsi que le Peel. Bref, une impression de déjà vu qui rappelle les moments difficiles de juillet 1944 durant la bataille des haies et les échec successifs pour s’emparer de Caen durant la bataille de Normandie…
Sur les Hautes Fagnes, la situation est définitivement figée. Plus aucune action n’est entreprise par les Allemands contre Bütgenbach ou Malmedy. Cette localité est malheureusement bombardée par erreur par l’aviation alliée bien qu’elle soit aux mains des Américains. La Kampfgruppe Peiper est encerclée à La Gleize et n’a plus une goutte d’essence : l’ordre de repli est donné, mais seuls les hommes valides peuvent espérer percer vers les lignes allemandes. Après avoir effectué un crochet par la zone de la 5. Panzeer-Armee, la 2. SS-Panzer-Division relève la 560. Volksgrenadier-Division et prend d’assaut Barraque Fraiture. Dans le même temps, les unités américaines qui tenaient le saillant de Saint-Vith, notamment la 7th US Armored Division, s’échappe par Vielsalm avant de faire sauter le pont. Lire la suite “Ardennes 1944/1945 – samedi 23 décembre 1944”→
A 5h30, la ligne de front s’enflamme dans les Ardennes. Dans la nuit, éclairés par des projecteurs de défense antiaérienne, les Allemands viennent de déclencher le premier acte d’un vast plan de la dernière chance pour tenter de renverser la situation à l’Ouest. Encore faut-il déjà percer les premières lignes américaines pour traverser les Ardennes, atteindre et franchir la Meuse… Lire la suite “Ardennes 1944/1945 – samedi 16 décembre 1944”→
Les amateurs de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement du conflit en Europe avec en son centre l’Allemagne, seront particulièrement comblés par ce numéro de 39/45 Magazine proposé par les Editions Heimdal qui n’oublie pas non plus le Pacifique et les Harley-Davidson des soldats américains. Bref, un sommaire riche et un contenu de grande qualité…
Il est coutume de considérer que les Alliés ont été totalement pris par surprise par l’offensive allemande dans les Ardennes le 16 décembre 1944 et que leurs services de renseignements avaient failli dans leur mission. Pourtant, grâce aux interceptions réalisées par ULTRA, ils sont capables de lire à livre ouvert dans les communications des forces armées du III. Reich. A croire que le secret aurait été particulièrement bien tenu et que les Allemands n’auraient aucunement transmis d’ordres ou de consignes via leur système de transmission codé ENIGMA que les Alliés décryptent. Or, il n’en est rien, comme le prouve l’excellent article de Hugues WENKIN concernant l’échec du renseignement allié qui rétablit quelques vérités. Tout d’abord, si les Allemands ont tout particulièrement soigné le secret de leurs préparatifs, ils ont bien utilisé leurs habituels systèmes de transmissions. Mais des raisons techniques expliquent que tous les messages n’ont pas été captés. La somme des interceptions est également telle qu’il est difficile de trier entre l’important et le bruit de fond – un problème qui existe toujours dans le domaine des interceptions électroniques qui font l’objet de tris automatiques avant d’être examinés par des cerveaux humains. Ensuite, les interprétations des élément captés sont défaillantes. Par ailleurs, toutes les sources habituelles de renseignement sont aveugles, même les plus rudimentaires (interrogatoires des prisonniers, reconnaissances aériennes). En cette fin d’année 1944, l’échec allié de voir clair dans le jeu adverse et l’exploit allemand de reconstituer une force de manœuvre en toute confidentialité sont les deux faces d’un même acte qui se conclura par un réveil douloureux au petit matin du 16 décembre. Lire la suite “39/45 Magazine n°347 (Heimdal, 2018)”→