Ce dictionnaire propose à tous les amateurs de l’armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale une notice de chaque grande unité de l’armée de terre du III. Reich (Heer), du groupe d’armée (Heeresgruppe) à la division en passant par l’armée (Armee) et le corps d’armée (Armee-Korps).
Un bref historique de chaque unité est proposé accompagné de quelques références comme ses composantes et ses commandants. Seules les unités dépendant directement de l’armée de terre sont incluses (les grandes unités de la Luftwaffe et de la Waffen-SS sont recensées et présentées dans un second ouvrage construit sur le même principe).
– Vincent BERNARD, Un chiffre, une lettre : 26 G comme Generalfeldmarschall
Recension :
Ce numéro est particulièrement riche d’analyses et de réflexions.
Le Débarquement en Normandie de juin 1944 est souvent décrit comme un tournant majeur, indispensable, de la Seconde Guerre mondiale. Et si pourtant, il avait été inutile ? C’est la question que pose en effet 2e Guerre mondiale. Et la réponse permet de mieux comprendre aussi les tergiversations qui ont agité les décideurs alliés à l’époque. Le III. Reich est alors sous pression, l’URSS n’a plus besoin d’être militairement soulagée. Pourtant les Alliés occidentaux prennent le risque d’une opération majeure alors que le dénouement de la guerre ne fut plus guère de doute. En fait, l’opération Overlord n’a pas de sens si on occulte les conséquences de l’après-guerre et l’opposition Est / Ouest à venir. Et là, la clairvoyance de Winston CHURCHILL a toute sa place…
Dans le camp d’en face, quid du Mur de l’Atlantique censé être un glacis infranchissable ? La aussi, la revue met en avant les options stratégiques qui s’offrent alors au III. Reich et le rôle que la fortification du littoral est amenée à jouer. L’utilité du Mur de l’Atlantique est indissociable de la stratégie à adopter pour repousser le Débarquement allié à venir. Débat qui ne sera jamais tranché par les contemporains.
Autre sujet revisité, celui de l’as allemand des chars Otto CARIUS. Carrière, exploits, opinions politiques, personnalité… Au-delà de la légende formatée par la propagande du III. Reich et les mémoires de l’intéressé, se cache la réalité d’un homme avec ses forces et ses faiblesses plongé dans le marasme d’une guerre idéologique. L’article est aussi l’occasion de revenir largement sur les combats autour de Dünaburg mi 1944 ou la Wehrmacht donne encore du fil à retordre à une Armée Rouge possédant pourtant une supériorité numérique écrasante dans tous les domaines.
Autre article intéressant, celui consacré à l’éphémère République de Salo, Etat fantoche résidu du fascisme italien dans les toutes dernières années de la guerre.
A noter également une courte analyse de l’estimation par les Allemands des forces de l’Armée Rouge à la veille de l’opération Barbarossa. Le nombre total de divisions est minoré d’un tiers par rapport à la réalité avec une carence particulièrement prononcée sur l’arme blindée soviétique. Au-delà des matériels inconnus (T-34 par exemple), le nombre d’unités blindées et motorisées est totalement minoré.
En conclusion, un numéro qui met en valeur la réflexion de l’historien et qui suscite le questionnement du lecteur sur des sujets pourtant éminemment connus pour certains.
Sur la même étagère… :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !
Avec ce numéro, et en attendant une formule entièrement nouvelle, le magazine Batailles revient à son positionnement de ses tous débuts, à savoir « l’histoire militaire du XXème siècle ». Le sommaire reste encore exclusivement consacré à la Seconde Guerre mondiale mais dépasse le strict cadre du Jour-J à la Victoire. La maquette est celle inaugurée lors du transfert du magazine des Editions Histoire & Collections à Ysec Médias. Toujours très classique, épurée et très aérée.
Le menu allie sujets classiques et aspects inédits ou peu connus.
Dans le domaine ultra classique, ce numéro de Batailles passe en revue les Panzer de l’automne 1944, à savoir Le PzKpfw VI Ausf. B Tiger II, le PzKpfw V Panther, le PzKpfw IV, le PzKpfw IV/70 (A), les différentes versions de chasseurs de chars, de chars antiaériens (Flakpanzer) et les blindés d’accompagnement comme les SdKfz 250 et 251 ainsi que SdKfz 234/2 Puma. Rien de bien nouveau dans l’article qui décrit les principaux matériels mais ne fait qu’effleurer les contraintes industrielles, technologiques et opérationnelles.
Tout aussi classique, mais bien moins abordé quand même dans la presse, un article présente six des plus grands as de la U-Bootwaffe, l’arme sous-marine allemande. Les informations sont cependant désormais assez accessibles sur le Web.
Idem pour l’article sur la bataille de la libération de Saint-Malo.
Plus originaux, trois articles abordent les armées françaises, soviétiques et américaines. Le premier est le second volet sur la renaissance des forces tricolores après la défaite de 1940 et la montée en puissance de FFL. A noter le chiffre des 33 000 évadés par l’Espagne, dont les deux tiers s’engagent et plus de 40% donnent leur vie pour la Patrie au cours des combats de la Libération. Le second article balaye les principales caractéristiques de l’Armée Rouge et son évolution des purges staliniennes à la victoire : concept de bataille en profondeur, pragmatisme, attaque, forcement des rivières, infanterie, chars et artillerie. Le contenu demeure très général, basé sur des notes alliées de 1944. Le sujet mériterait d’être creusé, car l’Armée Rouge reste encore un sujet à découvrir. Le troisième se concentre sur l’appui tactique aérien de la 3rd US Army de Patton au débouché de la Normandie en août 1944. A une présentation raide succède une chronologie des principaux évènements qui lie à la fois les opérations terrestres, aériennes et logistiques.
Bien plus originale, une étude sur la T Force britannique présente cette unité ad hoc, contribution de la Grande-Bretagne à la récupération du savoir-faire et des technologies mises en oeuvre par le III. Reich. Créée tardivement, les prises n’ont pas été aussi célèbres que celles de leurs homologues américains. Mais cette initiative méritait d’être mise en lumière !
Le numéro contient quelques profils couleurs et un organigramme sommaire des chars d’un régiment d’une brigade blindée indépendante de l’Armée Rouge.
Sur la même étagère… :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !
Faisant suite aux deux précédents numéros ayant pour objet l’arme blindée allemande lors des combats de mai et juin 1940 (voir 39/45 Magazine hors-série Historica n° 70 et 71), ce numéro introduit cette fois l’étude encyclopédique de toutes les unités blindées françaises ayant participé aux combats. Après une revue succincte des engins engagés et des uniformes, ce numéro a l’immense avantage de présenter une rapide note descriptive de chacune des unités blindées françaises (divisions, groupements, bataillons et compagnies autonomes de chars de combat). Cela en fait une référence unique !
– Philippe FABREGUES, XL et VBCI en Pologne !, in Batailles & Blindés n°67, Editions Caraktère, juin 2015, texte, photos couleurs [Armée française, OTAN, Manoeuvres, Exercice Puma 15]
– Laurent TOUCHARD, Hasta la victoria sempre ! Les combats blindés durant l’affaire de la baie des cochons, in Batailles & Blindés n°67, Editions Caraktère, juin 2015, texte, photos N&B, profils couleurs, cartes [Cuba 1961, Baie des cochons 1961, Opération Zapata 1961]
– Laurent TIRONE, Le matériel moderne de l’amrée russe, in Batailles & Blindés n°67, Editions Caraktère, juin 2015, texte, photos couleurs [Armée russe]
– François VAUVILLIER, Stéphane Ferrard, une vie dévouée à 1940… et à la suite, in GBM n°112, Editions Histoire & Collections, avril 2015, texte, photos couleurs [Stéphane FERRARD]