Ils en avaient pourrait-on dire presque vulgairement ! Pourtant, c’est une fresque peu connue du grand public que nous narre ici Jean-Louis PERQUIN avec son premier volume d’une étude consacrée aux opérations aériennes clandestines en France occupée au cours de la Seconde Guerre mondiale. Un histoire d’engagement, de conviction et de témérité ! Car les moyens paraissent plutôt spartiates… Suivez le guide !
Étiquette : Occupation allemande en France 1940/1945
La Luftwaffe en France 1939-1945, tome 1 (Arès, 2020)
Jean-Louis ROBA propose dans cette nouvelle fresque de couvrir l’histoire de la Luftwaffe en France au cours de la Seconde Guerre mondiale. L’angle d’approche se veut avant tout géographique, chronologique et global. Les deux cent pages de texte sont abondamment illustrées de clichés pris par les vétérans eux-mêmes, apportant ainsi une certaine vision intimiste du soldat et offrant des vues des installations sur le sol français que les clichés de propagande ne couvrent pas forcément. Sans oublier de multiples vues d’appareils (y compris de planeurs pour les troupes aéroportées).
Paris en guerre, 1939-1944 (Heimdal, 1994)
Cet album est absolument unique ! Il balaye en effet l’histoire de la capitale française de la déclaration de guerre en réaction de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne jusqu’à la libération après l’insurrection parisienne et la délivrance apportée par la 2ème Division Blindée (DB). Très largement illustré par plusieurs centaines de clichés, ce livre apporte une multitude d’informations sur la vie quotidienne durant l’Occupation, un sujet trop souvent absent de l’historiographie grand public de la Seconde Guerre mondiale.
Science & Vie Guerres & Histoire n°47 (Mondadori, 2019)
Pour tout amateur de Seconde Guerre mondiale et de conflits contemporains, le regard est de suite attiré dans ce numéro par l’article qui oppose Somua S35 à Panzer III. Malgré un entrefilet succinct sur la bataille de Hannut, l’intérêt du texte est de proposer une étude parallèle du développement et de la conception des deux engins avant le déclenchement du conflit. Dans les deux cas, les contraintes budgétaires et industrielles sont évidentes mais ont des conséquences différentes. Dans le deux cas cependant, la gestation est laborieuse et prend du retard au point de forcer les états-majors à trouver des expédients dans des solutions palliatives. Les différences résident dans les transmissions et surtout dans l’ergonomie du poste de combat. Ce à quoi ne répond pas l’article, est la question de savoir pourquoi les Allemands ont fait le choix d’un équipage à cinq hommes et d’une tourelle pour trois, concept pertinent qui perdure ensuite toute la durée du conflit. Le potentiel d’évolution des cellules montre également une différence notable. Résultat des expérimentations passées ? Et pourtant, si le constat est peu près unanime, comprendre la raison des choix d’un côté comme de l’autre est une autre histoire qui n’est pas encore vraiment éclairée. Lire la suite “Science & Vie Guerres & Histoire n°47 (Mondadori, 2019)”
Ligne de Front n°78 (Caraktère, 2019)
En plus de la grande qualité du sommaire de ce numéro de Ligne de Front, les premières pages d’actualités et de recensions méritent aussi une attention particulière. Deux musées de blindés retiennent l’attention : Saumur bien entendu (avec un descriptif de quelques lignes de chacune des salles) mais aussi l’inattendu de Padikovo en Russie avec une histoire étonnante d’un T-34/85 vétéran de la prise de Belgrade en 1945, transformé en monument et qui reprend du service en Yougoslavie en 1991 avant de trouver une place dans ce musée. Les quatre pages de recensions révèlent plusieurs pépites dont certaines sont aussi analysés sur ce site (Tous les Renault militaires, les camions, Tous les Laffly militaires, Les 2e et 3e Divisions Légères Mécaniques tome 2).
Les deux premiers articles révèlent un aspect peu connu de la France sous l’Occupation avec une Gestapo “française” et la Brigade Nord-Africaine engagée contre la Résistance au premier semestre 1944. Effroi, cruauté, crapules… Un cocktail explosif dont l’examen a le mérite de soulever légèrement un voile sur cet période française toujours aussi peu étudiée et par conséquent peu connue – fort heureusement, l’armée française et les combats de mai/juin 1940 font l’objet depuis le début des années 2000 d’un effort éditorial conséquent ! Lire la suite “Ligne de Front n°78 (Caraktère, 2019)”
The German Secret Field Police in Greece, 1941-1944 (McFarland, 2018)
S’il en était encore besoin, voici une nouvelle preuve qu’il reste encore beaucoup à explorer sur la Seconde Guerre mondiale ! Le titre de ce livre pourtant explicite est pourtant réducteur… Le contenu contient bien plus encore que la simple description des opérations de police en Grèce durant l’Occupation allemande entre 1941 et 1944.
Tout d’abord, l’auteur prend soin de rappeler le contexte et fait comprendre pourquoi des milliers d’Allemands sont devenus des criminels, et au-delà, pourquoi le nazisme a emmené une nation au désastre, à la folie meurtrière et finalement au déshonneur. Ne pas juger avec nos yeux contemporains permet de fournir une explication logique, implacable, à ce mouvement qui paraît folie. Pourtant, comprendre les ressorts de ces enchaînements qui possèdent leur propre logique, donne aussi un avertissement clair que l’actualité nous rappelle au quotidien : cette situation peut se reproduire et se reproduit d’ailleurs régulièrement, même si à des échelles moindres.
L’une des caractéristiques du III. Reich est le foisonnement des organisations paramilitaires, des services de sécurité et des officines diverses. C’est d’ailleurs l’une des marques de fabrique du régime pour à la fois embrigader et cadenasser tout un peuple et s’assurer qu’il existe suffisamment de concurrence interne pour neutraliser toute ambition ou contestation.
Parmi les services de sécurité, la Geheime Feldpolizei, est en effet peu connue du grand public et ne doit pas être confondue avec la Geheime Staatspolizei (Gestapo). Lire la suite “The German Secret Field Police in Greece, 1941-1944 (McFarland, 2018)”