Comme d’habitude, le socle de ce numéro repose sur le dossier de Frédéric DEPRUN qui retrace ici l’itinéraire de l’une des divisions d’infanterie allemandes jetées tardivement dans la bataille de Normandie. L’autre sujet principal concerne le rôle des bombardiers lourds dans le Débarquement du 6 juin 1944, parfois décrié pour son manque d’efficacité et les pertes causées aux populations civiles, mais finalement indissociable du succès allié…
Présentation
Une campagne aérienne résolument moderne
La Seconde Guerre mondiale façonne la stratégie aérienne occidentale pour les décennies suivantes et aboutit à la doctrine aujourd’hui employée au sein de l’OTAN. Le premier objectif consiste à obtenir à conquérir la supériorité aérienne au-dessus du champ de bataille pour pouvoir ensuite évoluer et mener de multiples missions au profit des troupes au sol, à côté d’engagements plus stratégiques.
Les opérations aériennes en Normandie illustrent parfaitement cela à la fois dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre (voir Normandy: A Modern Air Campaign? par Thomas Alexander HUGHES dans Air & Space Power Journal, Vol 17 Issue 4).
Hugues WENKIN décrit ainsi parfaitement dans son article concernant la 8th US Air Force, son emploi le Jour-J, de la planification (tenant compte également de possibles aléas) à l’exécution.
Evidemment, l’absence d’armes de précision à cette époque provoque inévitablement de lourds dégâts et des pertes importantes dans la population civile, sans compter un impact plus long terme sur les infrastructures (voir 39/45 Magazine hors-série Historica n°101 et 1944, l’été sanglant : 30 villes normandes sous les bombes).
La domination aérienne alliée n’empêche pas les pertes, soit par la Flak, la défense antiaérienne allemande, soit par les chasse de la Luftwaffe. En témoigne le second article consacré aux opérations aériennes lors du Débarquement avec le regard croisé sur la destinée funeste d’un Avro Lancaster du No. 97 RAF Squadron avec quelques Norvégiens “libres” dans son équipage. Un Focke-Wulf Fw 190 G-8 du Schnellkampfgeschwader (SKG) 10 l’abat dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 lors de sa mission de bombardement sur la Pointe du Hoc. De quoi tordre en effet le coup à la légende de Josef PRILLER dans le film Le jour le plus long qui aurait été soi-disant le premier pilote à survoler le secteur…
Gathemo, le saillant oublié
La suite de l’étude de Frédéric DEPRUN (voir Normandie 1944 Magazine n°46) sur la montée en ligne de la 84. Infanterie-Division entre l’opération Cobra et la contre-attaque de Mortain (opération Lüttich) fournit un éclairage très original sur les combats menés par cette unité fraîche avec les restes des 130. Panzer-Lehr-Division, 116. Panzer-Division et 353. Infanterie-Division pour stabiliser le flanc du front allemand en Normandie après la percée américaine.
L’échec de la tentative allemande et l’enfoncement des pointes américaines en direction de la Mayenne et de la Sarthe puis vers Alençon rendent le repli allemand inévitable à travers la poche de Falaise/Trun/Chambois où le commandant de la 84. Infanterie-Division doit finalement se rendre faute de parvenir à percer.
Le parcours de cette unité illustre cependant celui des divisions allemandes envoyées en Normandie après l’opération Cobra dans des conditions particulièrement défavorables. Bien peu d’entre elles en ressortent indemnes comme le montre le livre The Army that got away.
Gold Beach, Atlantikwall
De son côté, Georges BERNAGE poursuit sa longue étude sur Gold Beach en s’appesantissant sur les défense allemandes du Mur de l’Atlantique. Le contenu n’apporte rien de neuf aux lecteurs qui possèdent déjà l’album Gold, Juno, Sword ou le livre Gold Beach, Ver-sur-Mer, Arromanches, Port-en-Bessin. Du grand recyclage.
Voir aussi…
Sommaire
- Hugues WENKIN, La Mighty Eight appuie Overlord : opérations aériennes menées par la 8th US Air Force en appui du Débarquement allié en Normandie (opération Overlord) les 5 et 6 juin 1944 sur les nœuds de communication (routiers et ferroviaires) et contre les fortifications du littoral qui s’avèrent globalement réussis en raison des difficultés rencontrées par les renforts allemands pour arriver et le choc, plus que les coups au but directs, qui fait taire les défenses allemandes sur le littoral (18 pages)
- François ROBINARD, Le Lancaster d’Osmanville ou les premières pertes aériennes du 6 juin : histoire d’un équipage d’origine norvégienne sur Avro Lancaster du No. 97 RAF Squadron victime d’un Focke-Wulf Fw 190 G-8 du Schnellkampfgeschwader (SKG) 10 le 6 juin 1944 (18 pages)
- Frédéric DEPRUN, La 84. Infanterie-Division (2ème partie), le saillant de Gathemo, 3 – 12 août 1944 : transfert et arrivée en Normandie de la 84. Infanterie-Division début août 1944 qui renforce le LXXXIV. Armee-Korps après l’opération Cobra dans le secteur de Vire, Sourdeval, Champ-du-Boult afin de relever la 116. Panzer-Division devant la 4th US Infantry Division puis qui doit défendre Gathemo face aux 9th US Infantry Division et 28th US Infantry Division appuyées par le 803rd US Tank Destroyer Battalion et renforcées finalement par la 2nd US Armored Division qui contraint finalement les Allemands au repli par la poche de Falaise/Trun/Chambois où est fait prisonnier l’état-major de la division avec à sa tête son commandant, Erwin MENNY (46 pages)
- Georges BERNAGE, Secteur Gold Beach (3ème partie), les défenseurs en attente… : description des défenses allemandes du Mur de l’Atlantique (Atlantikwall) devant Gold Beach dans les secteurs de Ver-sur-Mer, d’Asnelles et d’Arromanches (Wn 35, Wn 36, Wn 37, Wn 38 et Wn 39) occupées par l’Ost-Bataillon 441 de la 716. Infanterie-Division (13 pages)

Caractéristiques
- Nombre de pages : 96
- Langue : Français
- Couverture : souple
- Reliure : collée
- Dimensions : 21 x 29,7 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : 12,50 € TTC
Historique de la page
- Dernière mise à jour : 08/07/2023
- Création : 13/05/2023