Batailles & Blindés n°109 (Caraktère, 2022)

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Présentation

Poussées par la guerre en Ukraine déclenchée par l’invasion de la Russie à partir du 24 février 2022, les équipes éditoriales des magazines spécialisés dans les armées du XXème siècle et plus particulièrement de la Seconde Guerre mondiale se retrouvent au pied du mur. Elles sont en effet coincées entre une inflation des matières premières (papier) et des coûts de production tandis que les lecteurs s’évaporent un peu plus dans la nature.

Ce numéro de Batailles & Blindés témoigne ainsi de l’évolution indispensable pour continuer à attirer des lecteurs et donc se donner une chance de survivre.

Le conflit en Ukraine donne l’occasion d’introduire de nouvelles plumes dans l’équipe éditoriale et surtout de commencer à bâtir des ponts. Le premier article tente ainsi de proposer un panorama de la guerre urbaine. L’idée est excellente et peut être élargie à bien d’autres domaines. Même si dans le cas présent, le texte reste un peu confus entre tentatives de perspectives historiques, focus sur le détachement français en Roumanie et ses exigences en termes de préparation opérationnelle. Il n’empêche, la voie est la bonne et promet de bons dossiers qui permettraient également de mettre en avant des affrontements et des conflits quasiment jamais traités dans la presse spécialisée.

Le second article proposé par Benjamin GRAVISSE, qui contribue également à DSI et anime le site internet Red Samovar, se penche sur les chars russes en Ukraine, en particulier les familles des T-72, T-80 et T-90. On apprécie la partie introductive et conclusive qui donnent d’intéressantes perspectives opérationnelles sans se limiter à une simple description technique davantage l’apanage de Trucks & Tanks Magazine (voir le hors-série n°41 consacrés aux matériels russes et ukrainiens).

La guerre en Ukraine tend un peu plus la situation de la presse spécialisée dans les conflits du XXème siècle et plus particulièrement de la Seconde Guerre mondiale. Elle peut néanmoins être une opportunité de renouveler des dynamiques éditoriales en voie d’essoufflement, voire d’épuisement, grâce à des perspectives historiques plus larges. A condition bien entendu de ne pas que reproduire sous forme de brèves ou de compilation ce qui est quotidiennement déversé sur les réseaux sociaux.

Dans les conflits de l’après 1945, celui du Vietnam reste l’un de ceux qui est le moins oublié, mais sans faire réellement l’objet d’études, notamment dans la presse francophone. Pourtant son intérêt est double. D’un côté il revêt des aspects propres aux conflits asymétriques de la guerre contre le terrorisme menée après le 11 septembre 2001, mais également de ceux de plus haute intensité avec l’engagement massif de matériels lourds sans parler de l’utilisation extensive de l’aéromobilité et de l’appui aérien. L’article relatif aux chars de l’USMC donne donc lui aussi l’occasion de parler de combat urbain, d’adaptation au terrain et du rôle des chars même quand il n’y a pas ou peu d’adversaires similaires. Dans ce cadre, il retrouve son emploi d’appui au profit de l’infanterie quel que soit le type de terrain. Bref, toujours indispensable à condition d’adapter son utilisation à l’environnement dans lequel il évolue.

La Seconde Guerre mondiale reste toujours très présente dans le sommaire. Aux côtés de trois articles de facture relativement classiques relatifs aux affrontements d’Arras en 1940, d’Arracourt en 1944 et de Noville durant la bataille des Ardennes, l’étude du raid allemand sur Moguilev-Podolski sur le Dniestr au profit de la 11. Armee mérite particulièrement l’attention. Malgré son échec, il permet de rappeler l’utilisation extensive que font les Allemands d’actions dans la profondeur mêlant commandos, détachements de reconnaissance au cours des premières années du conflit, introduisant par là-même une dimension particulièrement moderne de l’action militaire. La prise d’Eben Emael en 1940 et celle du pont du Daugavpils (Dünaburg) en 1941 ne sont pas des cas isolés, mais une véritable habitude opérationnelle.

Pourtant, de façon très étonnante, l’article sur le raid sur Moguilev-Podolski n’apparait même pas sur la couverture qui fait la part belle à la bataille d’Arracourt. Pas certain que ce soit le meilleur choix pour attirer le chaland…

L’article sur le raid de cent kilomètres entre le Prut et le Dniestr lors de l’opération Barbarossa est l’un des points forts de ce numéro de Batailles & Blindés. Pour comprendre encore davantage l’utilisation de ce type d’actions au cours des premières années de la Seconde Guerre mondiale, il faut lire Les commandos du Reich, tome 1 !

Thèmes abordés

Sommaire détaillé

  • Jordan PROUST, Le combat urbain d’hier à demain
  • Camille VARGAS, Journées internationales du maquettisme à Saumur, 4 et 5 juin 2022
  • Benjamin GRAVISSE, Les chars russes en Ukraine, une diversité de matériels
  • Loïc BECKER, La bataille qui a sauvé Bastogne, Noville 1944
  • Loïc BONAL & Hubert de VILLEPIN, Moguilev-Podolski, “un pont trop loin” pour les Brandebourgeois
  • Loïc BECKER, Déluge de feu à Réchicourt, Arracourt 1944
  • Sylvain FERREIRA, Les chars du corps des Marines au Vienam, Shock, Mobility, Firepower !
  • Loïc BECKER, Rommel au bord du gouffre, la bataille d’Arras, 1940

Caractéristiques

  • Nombre de pages : 82
  • Langue : Français
  • Couverture : souple
  • Reliure : agrafée
  • Dimensions : 21 x 29,7 cm
  • Prix conseillé France à la date de parution : 7,50 € TTC

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