39/45 Magazine hors-série Historica n°102 (Heimdal, 2023)

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Dans la lignée des excellents n°98 et 99, 39/45 Magazine hors-série Historica continue la bonne idée de ressortir des textes inédits ou non datant de la Seconde Guerre mondiale. En l’occurrence, il s’agit de vingt-sept reportages rédigés par un correspondant de guerre allemande et publiés au moment des faits. L’auteur couvre ainsi les combats en Norvège, l’invasion de la France et la bataille d’Angleterre.

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Présentation

Information et propagande sans réseaux sociaux

Pour comprendre et apprécier le contenu, il faut se replacer dans le contexte des canaux d’information de l’époque qu passent principalement par la presse écrite et les actualités cinématographiques avec un inévitable décalage entre les faits et leur visibilité auprès du grand public. Nous sommes donc très loin d’un flux continu et direct de nouvelles essentiellement visuelles et faites de fils publiés sur les réseaux sociaux avec plus ou moins de bonheur rédactionnel. Il s’agit donc d’un reportage “à l’ancienne” où, comme le fait remarquer Georges BERNAGE, pointe “une réelle qualité littéraire”.

L’éditeur introduit l’ensemble de ces textes par un court résumé présentant l’opération Weserübung et l’action des parachutistes allemands au Danemark et en Norvège. On peut se demander pourquoi poser le cadre sur cette phase et pas sur les autres, le déroulé des opérations n’étant ni plus ni moins maîtrisé du grand public que celui de de la bataille d’Angleterre.

Le récit se veut “à hauteur d’homme” et fourmille d’anecdotes dont il faut cependant se méfier quelque peu, l’exercice journalistique n’étant ici pas neutre compte tenu de la nature du régime nazi et du contexte de guerre.

Un contenu assez exceptionnel mais pas assez contextualisé

L’héroïsation et la justification du combat se retrouvent en effet à chaque ligne ou presque au point de fournir un texte qui, s’il ne cache pas les pertes et les épreuves endurées, donne une vision particulièrement homérique. Au risque de faire perdurer le mythe et la fascination des combattants allemands de la Seconde Guerre mondiale (voir à ce propos, La Wehrmacht, la fin d’un mythe)… Le phrasé possède des ressemblances avec par exemple le style d’un Paul CARELL, ancien responsable de la propagande du ministère des affaires étrangères allemand sous le régime nazi, dans ses livres publiés après-guerre.

Une conclusion cherchant à capter les figures de style et les messages sous-jacents en les comparants à d’autres documents similaires d’époque aurait été non seulement historiquement passionnante, mais aussi particulièrement utile. Elle aurait permis de décrypter et de présenter les ressorts de l’information et de la propagande de l’époque, voire de ses prolongements après-guerre.

L’iconographie sélectionnée par l’éditeur pour illustrer le texte repose sur des photos de la propagande allemande avec de nombreux clichés couleurs ayant toute leur place dans Signal et de quelques uns issus de la collection personnelle d’un vétéran de la Luftwaffe. Quelques profils couleurs originaux complètent le tout à l’image, entre autres, d’un Breguet Bre 521 et d’un Bloch 200 aux couleurs allemandes, d’un Focke-Wulf Fw 200 Condor et d’un Junkers Ju 52 en livrée civile.

Conclusion

En conclusion, un document représentatif de son époque et de son camp, bien mis en valeur par sa traduction et les illustrations associées, mais qui nécessiterait un accompagnement éditorial bien plus approfondi pas tant sur les faits, mais sur la façon de les retranscrire.

Enfin, si la réédition commentée de documents de cette époque représente un intérêt et de l’originalité, il parait cependant dommage de ne se cantonner qu’aux seules sources allemandes. On imagine bien volontiers qu’il existe également une telle matière côté français, britannique, américain, russe, hongrois, roumain, italien, japonais, etc. Même s’il faut reconnaître aux officines germaniques de l’époque un savoir-faire assez efficace, y compris dans la postérité malgré la défaite et l’opprobre qui s’abat sur le Troisième Reich…

Voir aussi…

Sommaire

  • Introduction
  • Weserübung
  • Le dernier homme ou la fin du Blücher
  • Nous allons en Norvège
  • Arrivée à Trondheim
  • Des bombarders anglais attaquent l’aérodrome d’Oslo
  • Vol vers Andalsnes
  • 2 000 kilomètres à traver le terrain opérationnel norvégien
  • Vol vers l’ouest
  • Vers Boulogne-sur-Mer
  • Des bombes de Stuka sur les unités coloniales
  • Paris 1937 et 1940
  • Compiègne
  • Courte escapade vers l’Espagne
  • Pour la première fois, des bombes sur Londres
  • Nous traversons
  • Noir sur blanc, monsieur Churchill
  • Si je n’avais pas eu de tels hommes avec moi…
  • Pour nous, c’était tous les jours comme ça
  • Fidèle jusque dans la mort pour l’équipage et l’appareil
  • Attaque de nuit sur Coventry
  • … et revient avec un sol moteur d’un vol à l’ennemi
  • Un musicien de l’infanterie devient pilote chef de bord
  • Saut en parachute depuis un Ju 88
  • Grande attaque sur Liverpool
  • Sauter ? Non mon lieutenant !
  • Surprise du nouvel An
  • Nous filmons l’attaque
  • Le départ – une nouvelle expérience

Thèmes abordés

Caractéristiques

  • Nombre de pages : 128
  • Langue : Français
  • Couverture : souple
  • Reliure : collée
  • Dimensions : 21 x 29,7 cm
  • Prix conseillé France à la date de parution : 13 € TTC

Historique de la page

  • 11/03/2023 : création et publication

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