39/45 Magazine n°382 (Heimdal, 2023)

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Un numéro de 39/45 Magazine fidèle à sa ligne éditoriale et à sa marque de fabrique qui vaut surtout le détour pour les six pages consacrée à la Slovaquie durant la Seconde Guerre mondiale et à l’éphémère Ukraine carpathique qui voit le jour après les accords de Munich

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Présentation

Ukraine, le retour vers le futur continue !

Assez rapidement après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie à partir du 24 février 2022, 39/45 Magazine propose une série d’articles rétrospectifs sur le rôle de cette région dans les combats en URSS au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette saga débute avec le n°373 et un aperçu des affrontements pour la Crimée lors de l’opération Barbarossa.

Si certains articles restent très convenus avec la reprise de récits piochés dans les mémoires hagiographiques d’un Kurt MEYER par exemple et une iconographie assez classique, d’autres sont en revanche beaucoup plus intéressants car n’hésitant pas à plonger dans les méandres méconnus de l’histoire de ces contrées (en remontant même jusqu’à l’Antiquité) ou à ouvrir le chapitre de l’occupation allemande, de la collaboration des territoires occupés qui espèrent pour certains obtenir une certaine liberté et voient initialement d’un bon œil les Soviétiques chassés.

Ce numéro replonge cette fois dans les combats pour la Crimée et plus particulièrement ceux pour la péninsule de Kertch en 1941 et 1942 ainsi que ceux pour la conquête de la forteresse de Sébastopol en juin et juillet 1942 (opération Störfang). Pour les connaisseurs, le principal point d’intérêt de ce long article se situe au début avec le rappel des flux migratoires en Crimée au fil des siècles, et donc sur le débat quant à son appartenance “historique”, un encart d’une page sur les Tatars dans la Waffen-SS ainsi que le récit de la façon de l’opportunité de recruter des locaux remonte à travers toute la hiérarchie de la SS via les correspondants de guerre. C’est ainsi l’occasion de survoler le parcours de ces Tatars, supplétifs de la 11. Armee (et plus particulièrement au sein de la 72. Infanterie-Division) et dans la Einsatzgruppe D, puis regroupés au sein de Freiwilliger-Gebirgsjäger-Regiment der Waffen-SS puis d’une Waffen-Gebirgs-Brigade der SS avec de terminer comme Waffengruppe Krim au sein de l’Osttürkischer Waffen-Verband der SS (pour davantage de détail, voir le Dictionnaire de la Waffen-SS, volume 4).

Plusieurs autres encarts traitent de quelques personnalités (Ion ANTONESCU, Friedrich-Wilhelm MÜLLER, Hubertus-Maria von HEIGL, Franz MATTENKLOTT, Otto HITZFELD, Nikolai Alekseievitch OSTRYAKOV – un personnage à découvrir avec ses multiples vies militaires -, Mihail LASCAR) ainsi que de la 46. Infanterie-Division et Krimschild.

Le tout est servi par une iconographie qui fait la part belle aux reproductions d’objets et de documents d’époque toujours grâce au partenariat établi entre la revue et la maison de vente aux enchères Hermann Historica ce qui relève le niveau des habituels clichés des fonds officiels allemands et soviétiques. A noter la présence également de sept cartes, qui si elles ne sont pas récentes, ont l’avantage de visualiser les lieux dont il est fait mention dans l’article, ainsi que la reproduction sur deux pages d’une carte des défenses soviétiques de Sébastopol établie par les renseignements allemands avec en appui une photographie aérienne de la même zone.

Au fond du saillant des Ardennes

Hugues WENKIN revient sur un sujet qui lui est cher avec la suite des aventures des SAS belges dans les Ardennes dans cet article qui fait la suite de celui paru dans le n°378. Il débute son propos sur l’erreur d’interprétation de Bernard MONTGOMERY qui fin décembre 1944 s’attend à une nouvelle poussée de la 6. Panzer-Armee et de la 5. Panzer-Armee en direction de la Meuse et plus particulièrement de Liège, et non un regroupement des forces allemandes pour tenter de venir à bout de Bastogne. De fait, il réorganise son dispositif et ne laisse devant Givet qu’un mince rideau constitué de la 6th Airborne Division appuyée par la 29th Armoured Brigade et le Belgian SAS Squadron. Alors que les intentions allemandes pour Bastogne sont désormais claires, les Alliés et plus particulièrement le maréchal britannique en charge du front au nord du saillant allemand préparent la grande attaque du 3 janvier 1945 qui doit définitivement éliminée la menace adverses dans les Ardennes.

Les Belges participent donc aux missions préalables de reconnaissance en vue d’avoir une idée précise du dispositif adverse composé dans le secteur d’éléments de la 2. Panzer-Division.

L’article décrit ensuite plus particulièrement les accrochages dans le secteur de Bure au tournant des années 1944 et 1945.

L’article comprend plusieurs beaux profils couleurs signés Nicholas GOHIN représentant les Jeeps modifiées utilisées alors pour les missions de reconnaissance dans la profondeur du dispositif ennemi.

Des Panzer de plus en plus gros et puissants

Dans la continuité du précédent numéro, Hugues WENKIN poursuit son exploration des projets allemandes d’armement menés à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Là encore, la question n’est pas de balayer les caractéristiques de chaque engin ou de chaque nouvelle arme, mais d’essayer de poser une vue d’ensemble en prenant soin d’intégrer des considérations R&D (donc technologiques), industrielles et opérationnelles.

Cela permet de comprendre un peu mieux certains choix et surtout de démystifier un peu l’état réel d’avancement de tous ces projets, loin de représenter une “Wehrmacht 46” transformée et révolutionnaire.

L’auteur décortique ainsi la fameuse série des Panzer “E” pour préciser ce qu’elle n’est pas et surtout ses quatre grandes caractéristiques techniques (suspension, galets non cerclés de caoutchouc, boîte de vitesse, système de contrôle de tir stabilisé). Hugues WENKIN réfute l’appartenance du Rutscher à la gamme, et donc sa désignation E-5, en analysant ses principes de conception et ses armes embarquées par rapport à l’objet de la série E.

Ces quelques positions qui ne manqueront certainement pas de faire réagir, n’empêchent pas de poser le regard sur quelques autres projets alors à des degré de développement divers comme l’infrarouge sur le champ de bataille.

Sur les sentiers des états croupions

Cyril LE TALLEC poursuit sa longue exploration des territoires occupés ou soumis par le Troisième Reich avec dans ce numéro un focus sur la Slovaquie. Là encore, la géographie des lieux se croisent avec les populations et les traditions. On y découvre la courte histoire de l’Ukraine carpathique et de sa milice Karpatska Sich avant l’annexion de ce territoire par la Hongrie. Suit l’historique de la nouvelle république slovaque de Jozef TISO, de ses milices paramilitaires soutenues pour certaines par la SS, puis de son armée (dont notamment sa brigade rapide) qui participe également à la mise à mort de la Pologne afin de prévenir toute tentative de la Hongrie de s’emparer des territoires que cette dernière convoite également.

L’ensemble bénéficie d’une iconographie rarement présentée avec de nombreuses reproductions de documents d’époque et quelques clichés d’archive.

Conclusion

Ce numéro comprend également une galerie de portraits d’officiers allemands ayant une ascendance française. Quelques uns sont plus ou moins connus, d’autres pas du tout.

Georges JERÔME brosse également un long portrait d’Herbert Otto GILLE, célèbre pour son rôle à la tête de la 5. SS-Panzer-Division Wiking, notamment à Tcherkassy/Korsun et à Kovel, avant de prendre la tête du IV. SS-Panzer-Korps où il combat en Hongrie et participe aux tentatives de dégagement de Budapest. Son rôle après-guerre parmi les vétérans et l’hommage qui lui est rendu à ses obsèques illustrent les ambiguïtés de cette époque. Plutôt classique.

C’est donc encore un numéro bien rempli, dense en termes de texte et illustré de façon assez originale grâce à une certain nombre de thèmes peu abordés dans la littérature spécialisée.

A noter également que la rubrique bibliothèque propose deux très longues recensions.

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Sommaire

  • Georges BERNAGE, Guerre en Crimée (2ème partie) (34 pages)
  • Hugues WENKIN, SAS en Ardennes (2ème partie), Opération “Regent”, prélude de la bataille de Bure (18 pages)
  • Hugues WENKIN, La Götterdämmerung des ingénieurs du Reich (2ème partie), quand la Panzerwaffe prend ses rêves pour de la réalité (20 pages)
  • François de LANNOY, Les généraux du Heer d’origine française (10 pages)
  • Cyril LE TALLEC, Slowakische Republik (6 pages)
  • Georges JERÔME, SS-Obergruppenführer und General der Waffen-SS Herbert Otto Gille (1897-1966) (12 pages)
  • Alain TAUGOURDEAU, Les distinctions du travail sous le IIIe Reich (2ème partie) (5 pages)
  • Bibliothèque 39/45 (Jusqu’à la chute, mémoires du majordome d’Hitler, Opération Vésuve, l’histoire très secrète de la Libération de la Corse)

Caractéristiques

  • Nombre de pages : 112
  • Langue : Français
  • Couverture : souple
  • Reliure : collée
  • Dimensions : 21 x 29,7 cm
  • Prix conseillé France à la date de parution : 12 € TTC

Historique de la page

  • Dernière mise à jour : 04/11/2023
  • Création : 25/10/2023

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