Historique
La 716. Infanterie-Division est une division d’infanterie allemande qui combat en Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est mise sur pied le 2 mai 1941 dans le Wehrkreis VI dans le cadre de la quinzième vague de mobilisation (15. Welle) en tant que division statique afin de servir de troupe d’occupation dans les pays occupés par le III. Reich. En juillet 1941, elle est transférée en Normandie dans la région de Rouen. Au premier semestre 1942, elle est positionnée vers Soissons puis en Belgique. Elle revient en Normandie dans la région de Caen en juin 1942. Elle y stationne jusqu’au Débarquement allié. Initialement positionnée entre la Dives à l’Est de Caen et la Vire à la base du Cotentin, la 352. Infanterie-Division prend en charge une partie de son secteur à partir de fin janvier 1944. Fin avril 1944, c’est la 21. Panzer-Division qui arrive de Rennes pour renforcer ses arrières immédiats dans le secteur de Caen.
En juin 1944, la 716. Infanterie-Division est composée de deux régiments d’infanterie (Infanterie-Regiment 726 et, Infanterie-Regiment 736), d’un régiment d’artillerie (Artillerie-Regiment 1716 doté de canons d’origine française et tchèque), d’un bataillon antichar (Panzerjäger-Abteilung 716), d’un bataillon de génie (Pionier-Bataillon 716). Elle ne possède pas de bataillon de remplacement mais bénéficie de l’apport de bataillons de volontaires de l’Est (Osttruppen) : Ost-Bataillon 439 (intégré dans l’Infanterie-Regiment 726), Ost-Bataillon 441, Ost-Bataillon 642 (intégré dans l’Infanterie-Regiment 736). La côte est sous la protection de la Heeres-Küsten-Artillerie-Abteilung (HKAA) 1260 et de la Marine-Artillerie-Abteilung (MAA) 262. La schwere Artillerie-Abteilung 689 est également positionnée au centre du dispositif de la 716. Infanterie-Division.
D’Est en Ouest, la 716. Infanterie est chargée des positions défensives de Franceville, Merville, Ouistreham, Riva-Bella, La Brèche, Hermanville, Colleville-sur-Orne, Lion-sur-Mer, Luc-sur-Mer, Langrune, Saint-Aubin-sur-Mer, Bernières, Courseulles-sur-Mer, Arromanches-les-Bains, Longues, Port-en-Bessin, Sainte-Honorine, Colleville-sur-Mer, Saint-Laurent-sur-Mer, Vierville-sur-Mer, Cricqueville-en-Bessin.
Son artillerie arme les batteries suivantes :
- Merville (1./Artillerie-Regiment 1716)
- Wn 16 Colleville-sur-Orne (2./Artillerie-Regiment 1716)
- Bréville (3./Artillerie-Regiment 1716)
- Wn 12 Ouistreham Château d’eau (4./Artillerie-Regiment 1716)
- Wn 35b Crépon (5./Artillerie-Regiment 1716)
- Mare-Fontaine (6./Artillerie-Regiment 1716)
- Vaux-sur-Aure (7./Artillerie-Regiment 1716)
Les trois batteries de sa III. Gruppe (8., 9. et 10./Artillerie-Regiment 1716) semblent être positionnées près de Maisy, mais il y a des différences et des incohérences en fonction des sources. Le calibre et le nombre de canons ne correspondent pas avec les tables de dotation.
Le 6 juin 1944, elle est immédiatement engagée face aux parachutistes britanniques, à Sword Beach, à Juno Beach, à Gold Beach, à Omaha Beach et à la Pointe du Hoc. Certaines de ses unités sont entremêlées avec celles de la 352. Infanterie-Division entre Bayeux et la Vire. Sur l’ensemble de se ligne de front, la 716. Infanterie-Division fait face au Débarquement dès la nuit du 5 au 6 juin 1944 et à l’aube. Très affaiblie dans les vingt-quatre premières heures, elle est retirée de la ligne de front dès le 15 juin 1944, mais si certains de ses éléments restent encore au combat sous le commandement d’autres grandes unités. En juillet, elle est finalement transférée dans le Sud de la France au sein de la 19. Armee. Elle est de nouveau confrontée aux Alliés qui débarquent en Provence le 15 août 1944 et se replie dans les Vosges puis Alsace en empruntant par le couloir rhodanien. La 716. Infanterie-Division est partiellement anéantie dans la poche de Colmar début 1945 et doit être de nouveau reconstituée. Elle se rend aux Américains à la fin de la guerre.
Bibliographie
Repères bibliographiques
Livres
- Georges BERNAGE & François de LANNOY, Dictionnaire historique de l’armée de terre allemande [Heimdal, 1997]
- Luc BOLLINGER & Xavier LEPLEY, Objectif Hillman, le Wn 17 face aux assauts du 1st Suffolk [Orep, 2017]
- Alain CHAZETTE, Le Mur de l’Atlantique en Normandie [Heimdal, 2000]
- Frederick JEANNE, Hold the OAK Line, histoire illustrée de la 7th Canadian Infantry Brigade [A compte d’auteur, 2014]
- Christophe PRIME, Omaha Beach, mardi 6 juin 1944 [OREP, 2018]
- Dennis OLIVER, Hetzer Jagdpanzer 38 Tank Destroyer, German Army and Waffen-SS, Western Front, 1944 – Tank Craft #29 [Pen & Sword, 2020]
- Benoît RONDEAU, Alarm ! Les Allemands face au Débarquement [Ouest-France, 2019]
- Benoît RONDEAU, L’armée d’Hitler [Ouest-France, 2017]
- Benoît RONDEAU, Les divisions du Débarquement [Ouest-France, 2014]
- Benoît RONDEAU, 716. Infanterie-Division [Dictionnaire du Débarquement (Ouest-France, 2011)]
- Niklas ZETTERLING, Normandy 1944, German Military Organization, Combat Power and Organizational Effectiveness [J.J. Fedorowicz Publishing, 2000]
Magazines et périodiques
- Georges BERNAGE, Des citoyens soviétiques face au débarquement secteur Gold Beach (1ère partie) [Normandie 1944 Magazine n°45 (Heimdal, 2022)]
- Georges BERNAGE, Sword, objectif Caen [39/45 Magazine hors-série Normandie 1944 Magazine n°2 (Heimdal, 2019)]
- Paul CHERRIER, Hauptmann Henry Kuhtz, un officier de la 716. Inf.-Div., vétéran de Russie sur la côte normande [Normandie 1944 Magazine n°20 (Heimdal, 2016)]
- Ludovic FORTIN, Faire du neuf avec du vieux, 15cm sFH13 sur chenillette Lorraine [Trucks & Tanks Magazine n°6 (Caraktère, 2008)]
- Hubert GROULT, Bataille pour la Pointe du Hoc, l’assaut des Rangers [39/45 Magazine hors-série Normandie 1944 n°20 (Heimdal, 2020)]
- Stéphane JACQUET, 14-30 octobre 1944, les US Niseï combattent et meurent dans les Vosges (1ère partie), la bataille de Bruyères [39/45 Magazine n°368 (Heimdal, 2021)]