Panzer I (SdKfz 101)

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Secrètement développé par la Reichswehr, le Panzer I devient le premier char produit en grande quantité par l’armée allemande après les quelques exemplaires de l’A7V assemblés durant la Première Guerre mondiale. Il permet de roder le fonctionnement des premières divisions blindées et forme avec le Panzer II l’ossature principale de la Panzerwaffe lors de l’invasion de la Pologne puis des opérations à l’Ouest en 1940. Déjà en difficulté face aux chars français et britanniques, il apparait totalement déclassé lors de l’opération Barbarossa face aux chars soviétiques. En dépit de son potentiel limité, son châssis sert néanmoins de base à un canon automoteur (Sturmpanzer I) et à un canon antichar (Panzerjäger I).

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Historique

Il est directement issu des programmes secrets d’armement menés par la Reichswehr, l’armée allemande issue du Traité de Versailles, en partenariat avec les Soviétiques sur la base de Kazan et sous couvert d’un tracteur agricole. Sa suspension s’inspire du Carden-Loyd Mk. VI britannique dont les Allemands se sont procurés un exemplaire. L’engin est désigné « Kleintraktor » (petit tracteur) ou « Landwirtschaftlicher Schlepper (La.S) » (tracteur agricole) pour camoufler sa véritable destinations aux Alliés.

Le prototype est commandé en 1932, soit avant l’arrivée au pouvoir d’Adolf HITLER. Commandés en mars 1933, les cinq premiers châssis (un blindé et quatre en acier doux) sont testés sur le terrain de Kummersdorf. En juillet 1933, une première commande de cent cinquante exemplaires est passée. Le 1er novembre 1933, la première unité blindée (« Lehr-Kompanie ») est créée et s’implante à Zossen avec du personnel entraîné en URSS à Kazan. En février 1934, le concept avec tourelle est validé, la production en série est lancée en avril 1934. Une fois le Traité de Versailles officiellement dénoncé, sa désignation officielle est désormais Panzer I Ausf. A. Une version améliorée est développée en août 1935 (Panzer I Ausf. B). En septembre 1939, sa caisse est redessinée et dotée d’un blindage renforcé avec une suspension à roues entrelacées, qui préfigure le concept qui sera ultérieurement utilisé sur les Panzer VI Ausf. E Tiger et Panzer V Panther, sous la désignation de Panzer I Ausf. C. Malgré l’adjonction d’un canon de 2 cm au lieu de l’une des deux mitrailleuses qui équipent les versions de base, la production du Panzer I est définitivement arrêté.

Mille quatre-cent quarante-cinq Panzer I sont disponibles au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. dont mille vingt-six dans les unités de combat. Ils forment avec le Panzer II l’ossature des divisions blindées allemandes. Dès l’invasion de la Pologne en septembre 1939, ses carences en termes de puissance de feu et de protection sont criantes. Quelques exemplaires participent également à l’opération Weserübung en avril 1940. Faute de remplaçants en nombre suffisant, le Panzer I est encore engagé lors des opérations à l’Ouest en 1940. Mille soixante-dix sept sont encore comptabilisés dans les effectifs de la Wehrmacht au 1er mai 1940, dont cinq cent cinquante-quatre sont endivisionnés dans les dix divisions blindées qui participent à l’opération Fall Gelb. Plus d’un tiers des chars de la 3. Panzer-Division sont par exemple des Panzer I. Quelques exemplaires sont engagés dans les Balkans, principalement au sein de la 5. Panzer-Division, lors de l’opération Marita en avril 1941. Expédiées en Afrique du Nord, les 5. leichte Division et 15. Panzer-Division emportent avec elles également quelques Panzer I.

La carrière opérationnelle d’achève cependant en URSS lors de l’opération Barbarossa déclenchée en juin 1941. Les 9. Panzer-Division, 12. Panzer-Division, 17. Panzer-Division, 18. Panzer-Division, 19. Panzer-Division, 20. Panzer-Division possèdent encore des Panzer I dans leur dotation, illustration d’une préparation matérielle insuffisante pour la campagne qui s’ouvre. En 1942, les Panzer I disparaissent enfin totalement des effectifs engagés en première ligne.

Le châssis du Panzer I est utilisé pour servir de base à plusieurs déclinaisons. La première est un char de commandement, le Befehlpanzer I. La seconde est une version d’appui feu (Sturmpanzer I) tandis que la troisième voit l’installation d’un canon antichar pour donner le Panzerjäger I, première improvisation d’une longue série pour muscler les capacités antichars des unités de la Wehrmacht en recyclant des châssis obsolètes en tant que chars de combat.

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  • Dernière mise à jour : 14/10/2023