Tessy-sur-Vire est un village de Normandie sur la Vire qui se situe à mi-chemin entre Saint-Lô et Villedieu-les-Poêles. Avec la prise de Saint-Lô par les Américains, la localité devient un carrefour important en arrière du front allemand car elle se trouve sur axe Ouest-Est allant de Caen à Granville en passant par Villers-Bocage sans compter le passage sur la Vire qui représente une coupure verticale à l’aplomb de la base du Cotentin.
Le 26 juillet 1944, les Américains déclenchent l’opération Cobra qui provoque en vingt-quatre heures l’effondrement du front allemand à l’Ouest de Saint-Lô. Dans les jours qui suivent, Tessy-sur-Vire représente un enjeu important pour les deux camps. Pour les Américains, il s’agit de s’en emparer pour élargir et sécurise la brèche qui se forme jusqu’à la côte Est du Cotentin. De leur côté, les Allemands souhaitent s’appuyer sur ce secteur pour contre-attaquer et rétablir le front. Sont ainsi successivement envoyés en renfort la 2. Panzer-Division puis la 116. Panzer-Division afin d’appuyer les éléments du II. Fallschirm-Korps qui tient le secteur.
Mais la poussée américaine est inéluctable malgré les efforts allemands. Les restes de la 352. Infanterie-Division et les éléments de la 2. Panzer-Division ne peuvent arrêter la progression des 4th US Infantry Division et 30th US Infantry Division qui sont appuyés également par des éléments de la 2nd US Armored Division. Les Américains de la 30th US Infantry Division s’emparent finalement de la localité le 1er août 1944 qui reste soumise à des tirs d’artillerie allemands jusqu’au lendemain.
Bibliographie :

Frédéric DEPRUN, Normandie 1944, 2. Panzer-Division, tome 2, Caen-Vire-Mortain, 1er juillet – 12 août 1944 (Heimdal, 2020) : livre de plus de trois cent trente pages sur les combats de la 2. Panzer-Division en Normandie (Gavrus, Baron-sur-Odon, Caumont-l’Eventé, Cahagnes, Saint-Germain-d’Ectot, Tessel, Noyers, Evrecy, Saint-André-sur-Orne, May-sur-Orne, Moyon, Tessy-sur-Vire, Saint-Martin-des-Besaces, Villebaudon, Troisgots, Pont-Farcy, Bellefontaine, Mesnil-Adelée, Mesnil-Tôve, Saint-Barthélemy et Sourdeval) durant la guerre des haies, les opérations Epsom, Atlantic, Spring, Cobra et Lüttich – Texte, cartes, photos, reproductions couleurs d’objets d’époque.

Frédéric DEPRUN, Panzer en Normandie, histoire des équipages de char de la 116. Panzerdivision (Ysec, 2011) : livre de plus de trois cent pages sur l’engagement des équipages de chars de la 116. Panzer-Division (dont la Panzer-Abteilung issue de la 24. Panzer-Division) en Normandie avec de nombreux détails tactiques et témoignages – arrivée précipitée dans le secteur de Percy et de Tessy-sur-Vire pour consolider le front allemand en train de s’effondrer avec le succès de l’opération Cobra, accrochage à Maupertuis, contre-offensive en direction de Cerisy-la-Salle, Le Mont-Robin, Villebaudon et Beaucoudray, passage à la défensive pour ralentir la progression américaine sur Brecey, Saint-Pois, Forêt de Saint-Sever, Mont Buon, Le Mesnil-Guilbert, Champ-du-Boult, Perriers-en-Beauficel, participation limitée à l’opération Lüttich(Chérencé-le-Roussel, Le Mesnil-Tôve, Le Mesnil-Adelée) menée en lien avec la 2. Panzer-Division, combats pour Barenton et Sourdeval avant de tenter à nouveau d’attaquer pour couper l’avance américaine du XV US Corps en direction de Sées, rôle clef joué dans l’évacuation de la poche de Falaise/Trun/Chambois et sortie proprement dite (défense d’Argentan, combats à Bourg-Saint-Léonard, Trun, Chambois, Saint-Lambert-sur-Dives), repli vers la Seine (Bernay, Le Neubourg, Iville, Amfreville-la-Campagne, Le Thuit-Signol), passage de la Seine à Rouen – Texte, photos, cartes.

Didier LODIEU, Le sacrifice des Fallschirmjäger, tome 1, du 26 juillet au 5 août 1944 (La Poche de Falaise – Chambois, 2019) : livre de plus de deux cent vingt pages sur les combats du II. Fallschirm-Korps d’Eugen MEINDL (3. Fallschirmjäger-Division et Fallschirmjäger-Regiment 15 de la 5. Fallschirmjäger-Division, 352. Infanterie-Division, 363. Infanterie-Division) lors du déclenchement de l’opération Cobra qui pulvérise les unités que se trouvent immédiatement à sa gauche (130. Panzer-Lehr-Division et 275. Infanterie-Division) et les deux semaines qui suivent durant lesquelles le corps parachutiste allemand doit également gérer le danger provoqué par l’opération Bluecoat et la capture d’un pont sur la Souleuvre, cette fois à sa droite, où il lutte contre des éléments de la 2nd US Armored Division et du V US Corps (2nd US Infantry Division, 5th US Infantry Division, 29th US Infantry Division, 35th US Infantry Division, appuyées par les 741st US Tank Battalion, 735th US Tank Battalion, 737th US Tank Battalion, 818th US Tank Destroyer Battalion) à Saint-Gilles, Canisy, Cote 183, Saint-Jean-des-Baisants, Vidouville, Mesnil-Harman, Planquais, Notre-Dame-d’Elle, Biéville (Manche), Saint-Amand, Torigni-sur-Vire, Tessy-sur-Vire, Guilberville, Mesnil-Robert et enfin Vire, tout en se coordonnant notamment avec la 2. Panzer-Division – Texte, photos, cartes.
Yann MAGDELEINE, Tessy-sur-Vire, in Dictionnaire du Débarquement (Ouest-France, 2011)