Un an après un opus consacré à Rjev lui-même venant après plusieurs autres ouvrages dédiés aux longues batailles en URSS entre Allemands et Soviétiques, toujours chez Osprey, Prit BUTTAR se penche cette fois-ci sur le siège de Leningrad, et plus particulièrement sur sa première année de fin 1941 à fin 1942. Un combat sur la durée dans des conditions extrêmes de part et d’autre qui rappelle que les guerres ne sont pas faites exclusivement de coups de main et de manœuvres rapides…
Présentation
Leningrad, l’une des batailles titanesques oubliées du conflit germano-soviétique
Avec Moscou et l’Ukraine, Leningrad représente l’un des trois objectifs principaux de l’opération Barbarossa. A l’instar des deux autres, il reste hors de portée des Allemands et de leurs alliés à l’automne 1941. Si le siège fait partie de l’histoire homérique de la Grande Guerre patriotique ciselée par le régime soviétique, les opérations militaires pour parvenir à encercler la ville puis tenir le siège restent relativement dans l’ombre.
Après un raid spectaculaire des troupes de von MANSTEIN sur Daugavpils dans les premiers jours de l’invasion de l’URSS par le Troisième Reich, l’avance s’enlise progressivement. Les distances sont trop importantes, la motorisation de la majeure partie du corps de bataille allemand est insuffisante. Bien que malmenée, l’Armée rouge ne s’avoue jamais vaincue, quand des unités disparaissent dans la fureur des combats, d’autres arrivent. Tout au long de l’été, tout comme sa voisine du centre dans les secteurs de Smolensk et de Ielnia, la Heeresgruppe Nord doit affronter plusieurs contre-attaques soviétiques qui perturbent son avance et prélèvent un lourd tribut sur les hommes ainsi que les matériels.
Alors que la résistance au centre entraine la décision de la lancer la Panzergruppe 2 vers le Sud pour réaliser l’encerclement dit de Kiev, les difficultés de la progression vers Leningrad entrainent également un changement de priorité dans la tête d’Adolf HITLER et de son état-major. Après avoir estimé initialement que la marche sur Moscou ne devait se produire qu’une fois la grande ville du Nord tombée et l’Ukraine conquise, l’offensive sur la capitale soviétique (opération Taïfun) prend finalement le pas et entraine même le transfert de la Panzergruppe 4 de la Heeresgruppe Nord à la Heeresgruppe Mitte.
Un encerclement complexe et imparfait
Ce qui n’empêche une poussée sur Leningrad et surtout une percée jusqu’au Lac Ladoga pour isoler la ville pressée également par les Finlandais au nord en Carélie. Le flanc allemand se retrouve dans la zone très inhospitalière du Volkhov. Ce n’est pas un hasard si les tentatives soviétiques de libérer la pression sur la ville se concentrent sur ce couloir qui mènent les Allemands jusqu’à Chlisselbourg. Ainsi, Siniavino, Tikhvine, Liouban, le Volkhov deviennent des enjeux majeurs pour les deux adversaires et concentrent logiquement l’attention du livre.
Car Prit BUTTAR se propose ici de retracer ces combats qui se poursuivent tout au de l’année 1942 alors que l’opération Fall Blau, le Caucase et Stalingrad attirent le regard des contemporains et des historiens. Comme Rjev, Leningrad devient alors un front quelque peu oublié alors même sur que Tiger y connait un délicat baptême du feu sur un terrain on ne peut moins approprié. Une initiative éditoriale bienvenue qui complète une littérature anglo-saxonne décidément très prolixe sur les opérations à l’Est.
A la différence d’Odessa et de Sébastopol, les deux autres grandes villes assiégées par les Allemands, Leningrad tient. Les assaillants ne souhaitent pas entrer de force dans la cité contrairement au grand port de Crimée ou à Stalingrad.
Mais à la différence des villes côtières, l’encerclement de l’ancienne capitale des Tsars est complexe surtout que les lignes finlandaises ne se trouvent pas en bordure immédiate de l’agglomération. Célébrissime, le Lac Ladoga gelé en hiver devient franchissable et les mâchoires de l’Axe trop distantes pour pouvoir empêcher les convois de passer.
Une belle collection d’ouvrages !
Sur la forme, To Besiege a City reste identique aux autres livres de l’auteur chez le même éditeur. Il fait avant tout la part belle au texte, seul un cahier photos permet d’apporter un peu de légèreté aux paragraphes qui se succèdent.
Les notes en fin d’ouvrage renvoient aux sources, archives, études et livres dont une liste bien fournie est proposée. Un index est également présent, ce qui facilite les recherches quand on veut retrouver un moment ou un lieu précis.
Le lecteur fidèle à l’auteur se retrouve donc dans un environnement dont les codes stylistiques et éditoriaux sont connus. Et au final, la petite collection qui s’agrandit année après année finit par représenter une belle suite de livres, toujours appréciable à regarder dans une bibliothèque !
To Besiege a City étant le premier livre de Prit BUTTAR sur la période initiale de la guerre entre le Troisième Reich et l’URSS, il peut ainsi passer globalement en revue les préparatifs des deux camps dans l’hypothèse d’un conflit armé.
Conclusion
Comme tous les autres ouvrages de l’hsitorien, il se lit facilement grâce à la dynamique de la narration qui alterne considérations opérationnelles et détails à hauteur d’homme. Surtout, l’auteur prend soin de se concentrer sur les points clefs de l’affrontement afin de ne pas noyer le lecteur sous un flot de détails tactiques qui lui ferait perdre de vue l’essentiel d’un point de vue opérationnel.
Leningrad revêt une importance à la fois politique, idéologique et opérationnelle compte tenu de son Histoire et de sa situation géographique. La mise en siège de la ville est déjà un échec pour la Allemands qui ne peuvent de ce fait faire la jonction avec leurs alliés finlandais. L’effort pour bloquer le ravitaillement soviétique en poussant jusqu’au Lac Ladoga étend les lignes de front et consomme des unités alors que les moyens manquent partout. Les affrontements sur le plan d’eau sont particulièrement intenses, même si peu connus, notamment en 1942.
Seul petit regret, les combats côté finlandais ne sont qu’accessoirement évoqués. Aucune carte ne présente ainsi l’ensemble du secteur, ni un chapitre ne leur est dédié. Par contre, le chapitre sur les partisans et bien sûr les lignes sur les conditions dantesques supportées par les civils et les militaires permettent de ne pas voir le sujet uniquement par les opérations militaires.
Voir aussi…
Sommaire



Thèmes abordés
URSS 1941/1945, Opération Barbarossa 1941, Leningrad 1941/1944, Lac Ladoga 1941/1944, Baltique 1939/1945, Heeresgruppe Nord, Heeresgruppe Mitte, Occupation allemande en URSS 1941/1945, Volkov 1941/1944, Neva 1941/1944, Louga 1941, Armée rouge, Front du Nord, Front du Nord-Ouest, 2ème Armée de Choc, 4ème Armée, 8ème Armée, 11ème Armée, 22ème Armée, 42ème Armée, 48ème Armée, 52ème Armée, 54ème Armée, 55ème Armée, 59ème Armée, 250. Infanterie-Division, Josef STALINE, Adolf HITLER, Opération Brasil 1942, Operation Bettelstab 1942, Opération Moorbrand 1942, Opération Nordlicht 1942, Demiansk 1941/1943, Opération Taïfun 1941, 11. Armee, 16. Armee, 18. Armee, Panzergruppe 4, 1. Panzer-Division, 3. Infanterie-Division (mot.), 6. Panzer-Division, 8. Panzer-Division, 12. Panzer-Division, 36. Infanterie-Division (mot.), 58. Infanterie-Division, 126. Infanterie-Division, 132. Infanterie-Division, SS-Totenkopf Division, Mga 1941/1944, Gueorgui JOUKOV,
Caractéristiques
- ISBN : 9781472856555
- Nombre de pages : 464
- Langue : Anglais
- Couverture : cartonnée
- Reliure : cousue
- Dimensions : 16 x 24 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : N/A
Historique de la page
- Création : 24/09/2023