Présentation
Longtemps dominée par quelques mythes fondateurs nés immédiatement après-guerre, l’historiographie du Débarquement et plus généralement de la bataille de Normandie donne souvent une vision tronquée des événements en insistant outrageusement sur tel ou tel point, ou au contraire en négligeant tel ou tel autre. De la dispersion des parachutistes dans les marais du Cotentin aux premières vagues d’assaut sur Omaha Beach, il semble ainsi que l’opération Neptune ne soit qu’une formalité où seuls les Américains semblent connaître quelques difficultés tandis que les Britanniques après une mise à terre facile ne parviennent pas à s’emparer de Caen, figeant ainsi les combats durant de longues semaines. Côté allemand, toute réaction semble vaine puisque la stratégie préconisée par Erwin ROMMEL de positionner les divisions blindées près des côtes est restée lettre morte à l’exception de la 21. Panzer-Division.
Or, tout cela est bien parcellaire.
Le Débarquement n’est pas gagné par avance. Seule une longue et minutieuse préparation permet de donner cette impression de rouleau compresseur. L’absence de réaction allemande, ou trop tardive pour rejeter les Alliés à la mer est également une assertion fausse. Les contre-attaques de la 21. Panzer-Division dans la journée du 6 juin 1944 ne mettent nullement en danger les plages de Sword et Juno Beach, ni la tête de pont aéroportée britanniques, même si ces menaces ne sont pas pour rien dans le manque de témérité de la 3rd (United Kingdom) Infantry Division dans sa progression vers Caen.
Le choc et le danger se révèlent quelques heures plus tard avec l’arrivée des 12. SS-Panzer-Division puis 130. Panzer-Lehr-Division. Marc MILNER revient ici sur le rôle de la 3rd Canadian Infantry Division qui absorbe le choc en deux temps de la 12. SS-Panzer-Division. Le 7 juin 1944, la Hitlerjugend donne en effet un premier coup d’arrêt à Carpiquet, mais ne parvient pas à progresser davantage vers la côte. Le lendemain, c’est au tour de l’OAK Line de subir les assauts allemands. Là aussi, la défense canadienne tient.
Pour expliquer l’importance de ces combats, autre que par le fait d’être le baptême du feu de l’iconique 12. SS-Panzer-Division, l’auteur revient en point liminaire sur la géographie des lieux, sur ce couloir coincé entre l’Orne et Caen d’un côté, le bocage du Bessin de l’autre. Une zone plate, dégagée, coupée de petits villages qui sont autant de carrefours et de môles de résistance potentiels sur des routes qui convergent cependant toutes vers Juno Beach et Courseulles-sur-Mer…
Marc MILNER réussit à combiner une vision opérationnelle des combats des deux camps. On peut juste regretter l’utilisation assez extensive du témoignage de Kurt MEYER pour retranscrire le déroulement des combats vu du côté allemand, mais il est vrai que la disparition des journaux des unités impliquées ne favorise pas la recherche de sources primaires.
Son grand intérêt tient cependant dans la compréhension des événements antérieurs au Débarquement lui-même, et notamment la phase de préparation et de planification. Il apparait en effet que le risque de la contre-attaque allemande est parfaitement bien perçu et analysé par les états-majors qui se donnent les moyens de la contrer sur le terrain en plus de tous les efforts qui sont faits par ailleurs pour ralentir la progression des colonnes allemandes par les airs, ce qui aura d’ailleurs un certain succès côté 130. Panzer-Lehr-Division.
Il pose ainsi solidement le décor à ce qui devient l’un des affrontement un peu mythique des premiers jours de la bataille de Normandie. Le choc n’a rien d’un hasard et le succès défensif canadien tout comme l’échec offensif allemand permet de neutraliser la seule véritable contre-offensive qui peut être fatale à la tête de pont alliée.
Essentiellement littéraire, le livre propose quelques photos et cartes, même si l’iconographie n’est pas le point fort de l’ouvrage. Il faut pour cela se reporter sur des albums de type Hold the OAK Line ou les volumes 1.2 et 2 de l’historique de la 12. SS-Panzer-Division chez Maranes.
Thèmes abordés
Sommaire détaillé
- Intrroduction
- All Roads Lead to Courseulles
- Prelude to Battle
- The Assault, 6 June
- 9th Brogade Advances: The Morning of 7 June
- Death in the Afternoon: The 12th SS Attacks, 7 June
- According to Plan: The Advance of 7th Brigade, 7 June
- Putot, 8 June
- Bretteville and Cardonville, 8 June
- Norrey, 9-10 June
- Conclusion
- Notes
- Selected Bibliography
- Index
Caractéristiques
- ISBN : 9780700625246
- Nombre de pages : 376
- Langue : Anglais
- Couverture : souple
- Dimensions : 15,5 x 23,5 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : N/A
