Les troupes coloniales dans la campagne de France (Histoire & Collections, 2010)

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Présentation

Auteur bien connu des amateurs de l’armée française de la Seconde Guerre française, Paul GAUJAC se consacre ici aux troupes coloniales lors des opérations de mai et juin 1940. Un sujet ambitieux car il existe déjà peu d’ouvrages détaillant l’engagement des forces françaises mis à part quelques ceux dédiés aux quelques Divisions Cuirassées (DCR) ou Divisions Légères Mécaniques (DLM). Autant dire que les unités qui combattent essentiellement en juin 1940 restent encore plus que les autres dans l’obscurité dans la bibliographie traitant de cette époque.

Bien plus que des « massacrés »

Il existe cependant quelques ouvrages sur ces troupes coloniales dont plusieurs de leurs membres connaissent un sort peu enviable de la part des troupes allemandes, dont quelques uns parus à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire des combats. Mais ils abordent souvent le sujet sous langle de victimes de la cruauté de l’adversaire.

Dans cet album, l’auteur montre que ces unités représentent une vraie spécificité française avec leurs propres structures, leurs traditions. Un corps réellement à part, non isolé du reste, mais son identité propre comme peuvent l’avoir d’autres armes. Car la France se trouve être à l’époque bien plus qu’un pays, mais un Empire.

Au service de l’Empire colonial français, au secours de la métropole menacée

Pour bien montrer cette particularité, Paul GAUJAC choisit une approche par grande unité en commençant par l’impact de la mobilisation sur les troupes coloniales qui comprennent en fait des divisions « blanches » ou « mixtes » complétées de plusieurs unités non endivisionnées d’infanterie ou d’artillerie avec là aussi des effectifs venant des colonies. Parmi eux se trouvent les tirailleurs sénégalais, les plus nombreux et qui seront particulièrement victimes des Allemands, mais aussi des soldats d’origine malgache ou indochinoise.

Particulièrement intéressant, les premières pages relèvent également que plusieurs généraux occupant des responsabilités clefs proviennent des troupes coloniales (Gaston BILLOTTE, Charles HUNTZINGER, Maxime GERMAIN, Charles ARDANT du PICQ, Marcel DESLAURENS) dont deux meurent victimes directement des combats. Il existe également même un Corps d’Armée Colonial (CAC) !

Neuf divisions dans l’enfer

Après cette introduction conceptuelle et organisationnelle, Paul GAUJAC décrit l’engagement des neuf divisions en autant de chapitres.

De quoi illustrer le propos particulièrement de Max GALLO dans sa préface.

Cette bataille de France, qui dure à peine six semaines, voit tomber près de 100 000 hommes. Car l’armée française, débordée, s’est battue avec courage. Et dans cette armée de 94 divisions, les 8 divisions d’infanterie coloniale furent les plus héroïques. Elles perdirent à elles seules le quart des pertes totales. »

Max GALLO dans Les troupes coloniales dans la campagne de France (Histoire & Collections, 2010), page 3.

Chacun des récits comprend la description des engagements opérationnels, le tout accompagné de nombreuses illustrations dont des cartes particulièrement lisibles et explicites.

Suivre ces unités permet de se plonger également dans des secteurs et des combats très (trop) peu abordés dans la littérature consacrée à la bataille de France comme la Somme, la Lorraine, la Loire

Enfin, Paul GAUJAC n’oublie pas les plus « petites » unités qui combattent au sein de régiments non endivisionnés de tirailleurs sénégalais, de mitrailleurs coloniaux ou d’artillerie.

Une identité uniformologique propre

Les troupes coloniales de par leurs origines possèdent des identités propres que les tenues et uniformes illustrent. Dans la tradition des ouvrages des Editions Histoire & Collections qui possèdent un fond documentaires immense grâce à Militaria Magazine, ce livre comprend également de très nombreuses reproductions couleurs d’objets et de documents d’époque.

Tel le phénix…

Dans l’ultime chapitre, l’auteur rappelle que les troupes coloniales participent certes à la défense de la métropole en 1940, mais irriguent également l’armée française qui renaît de ses cendres, parfois dans la douleur et des drames, pour participer à la Libération et à la défaite finale du Troisième Reich. Après l’épreuve de la défaite vient la gloire de la victoire. Dans les deux cas, l’héroïsme des troupes coloniales n’est plus à démontrer. L’armée française y puise son honneur quelle que soit l’origine de ses hommes provenant de métropole ou des colonies.

Conclusion

En décrivant leurs combats, leur spécificité et en les considérant comme un tout, Paul GAUJAC rend un très bel hommage aux troupes coloniales loin des bisbilles historiques et des polémiques. A travers de nombreux exemples et le vécu de nombreux de ses chefs, l’armée française considère depuis déjà bien longtemps les soldats issus des colonies comme ses frères d’armes que rien ne peut séparer, même dans la mort. L’exemple de Jean MOULIN qui refuse de cautionner une manipulation allemande visant à accuser des tirailleurs sénégalais de la mort de civils et celui de bien des militaires méritent d’être rappelés encore et encore…

Thèmes abordés

Sommaire détaillé

  • Préface de Max GALLO
  • Avant-propos du général Pierre LANG
  • De la paix à la guerre
  • Le Corps d’Armée Colonial
  • La 1ère Division d’Infanterie Coloniale
  • La 3ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 6ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 4ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 7ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 2ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 8ème Division d’Infanterie Coloniale
  • La 9ème Division d’Infanterie Coloniale
  • Fantassins et pionniers
  • Artilleurs coloniaux et malgaches
  • La revanche
  • Annexes

Caractéristiques

  • ISBN : 9782352501565
  • Nombre de pages : 128
  • Langue : Français
  • Couverture : cartonnée
  • Reliure : cousue
  • Dimensions : 21 x 25,5 cm
  • Prix conseillé France à la date de parution : 34,95 € TTC

Historique de la page

  • 07/01/2023 : création

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