Une nouvelle fois, le Tiger sert de rampe de lancement éditoriale ! Cette fois, il s’agit ici de la collection Chars de combat & engins blindés proposée en quatre-vingt volumes et éditée par Hachette avec le soutien du Musée des Blindés de Saumur. Comme de coutume également, ce numéro inaugural bénéficie également d’un prix unitaire imbattable…
Présentation
Tiger, toujours en tête de gondole !
Destiné au grand public, le livre allie texte clair, présentation soignée et agréable aux yeux, iconographie avec des photos en grand format, des profils couleurs et surtout un volet central qui s’étale sur l’équivalent de quatre pages mêlant dessin vue de 3/4 et informations techniques.
Pour ne pas décevoir les afficionados, le contenu éditorial n’hésite pas à surfer sur la légende de la bête, à l’instar justement du dépliant central qui représente la monture de Michael WTTMANN à Villers-Bocage.
Un texte bien plus subtile que la grosse ficelle pourrait laisser penser
Fort logiquement, l’auteur présente dans son chapitre introductif la genèse de l’engin. Première bonne surprise, il insiste sur le défi que pose la motorisation d’un tel engin durant l’Entre-deux-guerres. Au point d’en devenir un point bloquant. Les projets plus ou moins aboutis de la fin des années 1930 représentent cependant des petits cailloux qui vont techniquement permettre au projet de subitement accélérer en 1941 et 1942.
Le premier coup de semonce vient de la confrontation avec les chars français durant les opérations de 1940 mais aussi de l’apparition du KV-1 durant l’agression de la Finlande par l’URSS alors que le Troisième Reich prépare de son côté l’opération Barbarossa pour envahir son ancien allié.
La découverte du T-34 une fois l’invasion de l’URSS déclenchée et le nombre de chars dont dispose l’Armée rouge renforcent l’urgence de disposer d’un char plus lourd capable de surclasser ses adversaires.
Le second chapitre se concentre davantage sur les aspects techniques, sans oublier d’évoquer les déclinaisons que sont le Jagdtiger et le Sturmtiger ainsi que la version de commandement. Le troisième se penche sur les enjeux industriels. Si la montée en production est bien réelle, elle se trouve provisoirement perturbée par le bombardement des usines qui affectent soit l’assemblage, soit la fabrication d’éléments critiques comme le moteur, même si des mesures de dispersion permettent d’en atténuer les effets. L’iconographie n’oublie d’ailleurs pas de présenter quelques vues des lignes d’assemblage.
Le texte insiste également sur la relative facilité de conduite du char lourd, mais également sur l’entretien qu’il nécessite ou les contraintes en termes de transport stratégique. Ainsi, est évoqué le convoi ferroviaire de la schwere SS-Panzer-Abteilung 503 dans les dernières semaines de la guerre qui provoque plusieurs collisions avec d’autres trains avant de terminer bloquer.
Viennent ensuite un survol des principaux engagements opérationnels, en URSS d’abord puis face aux Alliés occidentaux (Afrique du Nord, Sicile, Italie, Ouest). Un chapitre entier étudie l’épisode de Villers-Bocage. S’il reconnait l’importance de l’action de Michael WITTMANN dans l’arrêt de la conne britannique, il souligne également l’aveuglement de l’officier qui engage son engin dans un dédale de rues sans soutien d’infanterie.
Enfin, le “manuel technique” donne l’occasion de fournir un bilan qui insiste sur les contraintes d’entretien et de maintenance en condition opérationnelle. Ces dernières sont telles, que combinées avec une cadence de production trop faible, le char lourd n’est finalement engagé qu’au sein de bataillons indépendants et non endivisionné dans les Panzer-Divisionen.
Conclusion
Pour un prix de 2,50 €, il serait dommage de ne pas en profiter, ne serait-ce que pour les larges profils couleurs et le dépliant central.
Le livre convient aussi bien à un public averti que débutant. Ce dernier y trouvera d’ailleurs une synthèse assez équilibrée, bien moins dithyrambique que proposaient certaines parutions similaires dans les années 1970 et 1980. Voilà de quoi bien lancer la collection Chars de combat & engins blindés !
Il faut cependant prendre soin de ne pas retourner le balancier trop loin sans comparer les contraintes techniques et logistiques du Tiger avec ses congénères et adversaires. Mais là, il faut entrer davantage dans le détail et s’éloigner quelque peu des exigences d’une publication grand public.
Les passionnés ont de leur côté un livre que peut les interroger, mais aussi leur apprendre quelques détails comme sur les épisode de la schwere SS-Panzer-Abteilung 503 et la schwere Panzer-Abteilung 503 à Tcherkassy. Ceux qui veulent en savoir en plus sur les unités qui emploient le Tiger peuvent se rabattre sur les volumes 1 et 2 d’Achtung Tiger paru chez Caraktère, mais à un prix tout autre…
Dommage par contre de ne pas proposer quelques références et pistes de lecture, ni même de préciser l’auteur en charge spécifiquement de l’ouvrage.
Sommaire


Thèmes abordés
Panzer VI Ausf. E Tiger, Sturmtiger, Jagdtiger, Befehlspanzer VI Befehlstiger, Villers-Bocage 1944, Ouest 1944/1945, Michael WITTMANN, Tunisie 1942/1943, Italie 1943/1945, URSS 1941/1945, Koursk 1943, schwere SS-Panzer-Abteilung 101/501, schwere SS-Panzer-Abteilung 103/503, schwere Panzer-Abteilung 503, Tcherkassy/Korsun 1944.
Caractéristiques
- ISBN : N/A
- Nombre de pages : 62
- Langue : Français
- Couverture : cartonnée
- Reliure : collée
- Dimensions : 23,5 x 29 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : 2,50 € TTC
Historique de la page
- Création : 06/08/2023