Après avoir étudié dans le numéro introductif de la collection le Tiger qui symbolise la puissance technologique germanique, Chars de combat & blindés aborde ici le Sherman américain, figure de proue de la victoire alliée avec le T-34 soviétique. Souvent décrié pour des qualités perçues inférieures à ses contemporains du Troisième Reich, son bilan est en fait bien loin d’être si négatif et mérite d’être réévalué.
Présentation
Une gestation dans l’urgence
Quand la Seconde Guerre mondiale se déclenche en Europe, elle cueille à froid les Etats-Unis qui possèdent alors un important retard doctrinal et technique d’un point de vue armement. La démonstration de force de la Panzerwaffe en Pologne mais surtout à l’Ouest en mai et juin 1940 sonne comme un électrochoc.
Dans l’urgence, ils prennent leur dernier prototype en date pour en faire le Medium Tank M2 puis du M3. Ceux-ci jouent un peu le rôle qu’ont joué les Panzer I et Panzer II côté allemand pour commencer à penser différemment l’engagement blindé au combat mais surtout mettre au point les premières orientations techniques modernes.
Les premières pages expliquent ce cheminement avec un encart très intéressant sur les arbitrages effectués en amont qui peuvent ensuite poser des difficultés lors de son engagement au combat. Un peu plus loin, le livre précise les quatre contraintes qui guident la conception du char : production de masse, capacité de projection à travers les océans (que ce l’Atlantique ou le Pacifique), fiabilité, prise en compte des besoins immédiats des combattants.
Une plateforme à tout faire
La plateforme s’avère cependant adaptable et exploitable pour en réaliser plusieurs dérivés (notamment les canons automoteurs M7 et M40, le Tank Destroyer M10 ainsi que de nombreuses versions spécialisées pour l’appui feu et le génie), là aussi un parfait miroir du Panzer IV qui devient le cheval de bataille de la Panzerwaffe et bien plus encore.
La présentation de ses engagements à partir de la bataille d’El Alamein jusqu’à la victoire sur le Troisième Reich puis le Japon montre un char souvent en difficulté face à des adversaires allemands plus puissants et mieux protégés mais en nombre insuffisants. Le texte n’insiste cependant pas sur certains combats où le Sherman se trouve à son avantage face aux chars plus lourds qui lui font face. Il peut mieux se mouvoir dans le bocage normand tout comme il peut manœuvrer plus facilement dans les Ardennes.
Le chapitre “Combattre dans un Sherman” souligne ainsi les difficultés rencontrées lors de rencontres face à leurs adversaires allemands mais également l’avantage de sa fiabilité. Les Allemands perdent un nombre plus important de chars sur panne et sabordage que les Américains.
Conclusion
Difficile de traiter dans un format aussi réduit le Sherman et toutes ses variantes à la différences des deux premiers volumes qui concernent des chars finalement assez homogènes dans leur propre famille (Tiger et Leclerc). Car comme le Panzer IV, le Sherman des premières versions n’a plus grand chose à voir avec celui des dernières, sans parler des dérivés sur la base du châssis. Les dernières évolutions rivalisent d’ailleurs avec leurs adversaires sans concéder trop de leurs avantages initiaux.
Outre ses qualités logistiques et de fiabilité, le Sherman possède également un autre avantage qu’aucun autre belligérant ne réalise alors. Le char américain intègre à la fois les divisions blindées et la multitude des bataillons indépendants de chars chargés de procurer l’appui feu aux divisions d’infanterie. Cette dualité, ni les Français, ni les Allemands ne sont capables de trouver la bonne formule qui le permette. Ces derniers doivent ainsi composer avec leurs canons d’assaut, pourtant performants, mais qui multiplient les contraintes industriels et logistiques.
L’ouvrage égrène de nombreux points pertinents, mais parfois de façon un peu décousue et qui risque de passer inaperçu du lecteur qui peut rester sur une vision plus superficielle très classique.
Le Sherman est suffisamment armé et protégé pour la majeure des missions qu’il doit assumer, à commencer par le combat interarmes avec l’infanterie. La lutte contre les chars allemands n’est pas sa priorité mais celles des chasseurs de chars ou de l’aviation. Et s’il doit affronter les Tiger ou les Panther, ce n’est jamais seul mais en tant qu’élément d’un ensemble d’armes se combinant.
Sommaire


Thèmes abordés
Caractéristiques
- ISBN : N/A
- Nombre de pages : 62
- Langue : Français
- Couverture : cartonnée
- Reliure : collée
- Dimensions : 23,5 x 29 cm
- Prix conseillé France à la date de parution : 12,99€ TTC
Historique de la page
- Création : 23/09/2023