En 2019, Robin SCHÄFER lance avec Andy SAUNDERS et quelques autres un premier « OVNI » dans le monde des publications consacrées aux deux premiers conflits mondiaux et à l’armée allemande : Iron Cross. Ce titre regroupe de courts articles, originaux, avec une multitude de clefs d’entrée. Le tout relevé par les magnifiques illustrations de Dawn Monks Military Art.
Divorce éditorial malgré un lancement réussi
A bien des égards, par son spectre chronologique et sa thématique restreinte à une seule armée, ce magazine ressemble à GBM qui, lui, se concentre sur la seule armée française de 1914 à 1940.
Une rédaction en anglais, quelques belles plumes allemandes écrivant dans la langue de Shakespeare, un groupe de presse puissant assurent immédiatement à Iron Cross un beau succès éditorial. Pari gagné.
Pourtant, en 2021, révolution de palais et changement dans l’équipe éditoriale qui devient uniquement britannique avec toujours Andy SAUNDERS a sa tête… Robin SCHÄFER disparait de l’équipe.
Une vie après Iron Cross !
Ce départ donne l’opportunité de mieux revenir. D’abord avec la publication des carnets de souvenir d’un ancien officier de la Panzerwaffe au cours de la Seconde Guerre mondiale (Blood, Dust & Snow: Diaries of a Panzer Commander in Germany and on the Eastern Front) paru fin 2022. Ensuite avec le lancement d’un nouveau concept, Iron Time…
Contenu en ligne sur abonnement, la martingale pour les auteurs et les passionnés ?
Bien sûr, par son titre, il fait un clin d’œil à Iron Cross. Sur la forme, point de magazine, mais du contenu accessible en ligne avec des articles premium disponibles uniquement sur abonnement. Bref, du contenu uniquement digital, mais de grande qualité. L’auteur le reconnaît lui-même, cette indépendance l’autorise à aborder des sujets qui lui tiennent à cœur en dehors de toute contrainte éditoriale. Les photos mises à disposition sont de haute qualité et originales. Les sujets aussi.
Ce nouveau format semble à l’heure actuelle idéal et prometteur. D’une part, les lecteurs deviennent de plus en plus équipés d’un point de vue numérique et surtout habitués à les manipuler de façon relativement extensive. D’autre part, le prix des contenus sur papier (magazines et livres) deviennent de plus en plus prohibitifs en raison du renchérissement des coûts de matières premières, d’impression et de distribution. Une vraie difficulté pour les éditeurs qui doivent à la fois proposer des sujets originaux pour ne pas lasser leurs lecteurs, qui deviennent en même temps de plus en plus exigeants compte tenu des frais qu’ils doivent débourser, tout en essayant de maîtriser au mieux leurs coûts, quitte à réutiliser largement d’anciens textes ou des illustrations déjà publiées.
Pour les passionnés, mais pas seulement…
Lancé fin décembre 2022, le site est tout neuf. Présentation sobre, texte gris sur fond noir relevé parfois de rouge (pour les liens et les citations notamment). Idéal pour mettre en valeur les clichés en noir et blanc d’époque reproduits en grand format. Robin SCHÄFER propose quelques articles en libre accès, mais promet surtout des sujets originaux et de haute qualité pour les abonnés. Il peut ainsi traiter des thématiques qui ne peuvent voir le jour dans un format papier.
Sujets particulièrement originaux
Les premiers articles donnent le ton. A partir de la transcription d’un étonnant interrogatoire de deux parachutistes allemands souhaitant échapper à leurs obligations, pris par la police française et livré aux autorités militaires, il aborde la question du traitement des déserteurs allemands par leur propre camp durant la Seconde Guerre mondiale.
On notera également un excellent article sur les tireurs d’élite allemands de la Première Guerre mondiale. Là aussi, Robin SCHÄFER part d’une archive (en l’occurrence, une lettre d’un vétéran) pour tirer le fil et élargir le propos.
Le militaria et l’armement se trouvent aussi bien présent, en l’occurrence avec une étude sur la baïonnette allemande. Avec en prime, la reproduction de quelques images de propagande alliée pour en décrire la barbarie ou la sauvagerie
Conclusion
Outre le contenu lui-même, l’intérêt d’une publication en ligne réside en la possibilité de la traduire instantanément dans toutes les langues. Voilà de quoi toucher un lectorat véritablement mondial. Un avantage que seul ce type de support permet et qui reste inaccessible aux parutions sur papier, sauf à présenter des versions multilingues ou à proposer plusieurs traductions, ce qui est économiquement impossible pour des diffusions qui restent malgré tout très limitées en comparaison aux best-sellers internationaux de littérature.
Bref, une expérience à observer de près, et surtout à soutenir sachant que le défi pour son auteur reste à alimenter en continu le contenu du site. Un exercice ardu et de longue haleine !
