39/45 Magazine n°370 (Heimdal, 2021)

Dans la continuité des numéros précédents, 39/45 Magazine poursuit son étude des relations germano-soviétiques du Pacte de non agression à l’invasion de l’URSS avec l’opération Barbarossa. Cette fois-ci, Georges BERNAGE s’attarde sur la troisième bataille d’encerclement de la Heeresgruppe Mitte après Bialystok et Minsk : Smolensk. Loin d’être une nouvelle grande victoire allemande face à l’Armée rouge comme l’image en est longtemps restée, cette phase représente un moment particulièrement critique comme le démontre David M. GLANTZ dans sa trilogie consacrée au sujet. Les unités de pointe allemandes souffrent d’une forte attrition en raison de la résistance et des contre-attaques soviétiques. Malgré la profondeur de l’avance en termes de kilomètres, malgré les centaines de prisonniers amassés, malgré le matériel ennemi détruit et capturé, la Wehrmacht se retrouve déjà à bout de souffle moins d’un mois après le déclenchement de son attaque…

Publicités

Dans le droit fil de son ouvrage Les Chasseurs ardennais à Bodange, Hugues WENKIN relate les difficultés rencontrées par le XIX. Armee-Korps (mot.) de Heinz GUDERIAN le premier jour de l’opération Fall Gelb. Contrairement à une légende bien établie, la traversée des Ardennes en mai 1940 manque de tourner à la catastrophe. Les points de résistance, pourtant bien faibles, de la 1ère Division de Chasseurs Ardennais (DChA) compromettent le bon déroulement de l’avance. Heureusement, les plans belges ne prévoient pas une résistance sur place, mais seulement des actions de retardement. Alors que les conditions climatiques sont favorables, la leçon ne sera pas correctement analysée quatre ans plus tard quand il s’agira de retraverser le massif en hiver face à un ennemi en infériorité numérique et surpris, mais dont les ordres ne prévoient pas de ne se limiter qu’à des actions défensives.

Les Chasseurs ardennais à Bodange (Weyrich, 2021)

L’étude sur Hans SIPTROTT commence à devenir plus intéressante et à dépasser la simple narration des actions de combat de la Leibstandarte SS Adolf Hitler. En effet, cette quatrième partie permet de plonger dans le détail de la formation de la première unité de chars qui d’Abteilung à régiment permet à la désormais SS-Panzergrenadier-Division Leibstandarte SS Adolf Hitler de devenir en fait une véritable division blindée.

Dans le récit des parcours originaux, il faut noter celui de Joseph BEUYS, opérateur radio à bord de Junkers Ju 87 Stuka en Crimée en 1944. Le plus intéressant reste probablement la légende qu’il se construit autour de ses aventures et qui servent sa carrière d’artiste d’après-guerre. Bref toute une époque à observer et à comprendre, sans juger avec les yeux du présent.

Sujet assez classique mais toujours aussi étonnant, celui des comanches utilisés par l’US Army afin de coder leurs transmissions. Encore mieux qu’ULTRA, cette astuce est utilisée dans plusieurs unités , notamment au sein de la 4th US Infantry Division lors de son débarquement à Utah Beach.

Un numéro à nouveau bien dense et très bien illustré grâce aux clichés des objets proposés à la vente par Hermann Historica.

Sommaire

Georges BERNAGE, 1939, opération allemande en Afghanistan ?
Hugues WENKIN, Faux départ pour Guderian
Georges BERNAGE, Bataille d’anéantissement à Smolensk
Matthieu LONGUE, SS-Hauptscharführer Hans Siptrott (4ème partie), sous-officier tankiste de la Leibsandarte SS Adolf Hitler (1942)
Frédéric DEPRUN, Joseph Beuys 1921-1986, la vie mythifiée d’un Fliegerschütze de Stuka
Stéphane JACQUET, Les Code Talkers amérindiens, l’arme ultime de l’Armée américaine sur tous les fronts (1ère partie)
Alain TAUGOURDEAU, Les insignes du DLV et du NSFK (2ème partie)
Georges BERNAGE, Les rendez-vous de l’Histoire
Bibliothèque (Tous drogués ?, La Première Armée française)