Batailles hors-série n°12 (Ysec, 2021)

L’engagement des blindés britanniques dans quelques grandes actions offensives (Perch, Goodwood, Totalize, etc.) ou celui des divisions blindées allemandes reste indubitablement attaché à l’image de la bataille de Normandie. La densité de chars présents au kilomètre de front atteint un niveau particulièrement élevé… Pourtant, les divisions d’infanterie représentent l’ossature de toutes les armées engagées ! Une réalité qu’invite à approfondir ce numéro de Batailles.

Publicités

Recension

Utilisant, complétant et synthétisant ses précédents travaux parus dans 2e Guerre Mondiale (notamment le n°35), Invasion !, Les divisions du Débarquement, Alarm !, Être soldat de Hitler et plus récemment Le soldat britannique, Benoît RONDEAU explore dans ce numéro de Batailles l’infanterie engagée en Normandie.

Dans un style qui lui est propre, il brosse d’abord un panorama qualitatif et quantitatif. Chaque nation possède en effet ses spécificités dans la composition des groupes de combat, l’articulation des différentes composantes et les doctrines d’engagement. La palme de l’hétérogénéité revient bien entendu à l’armée allemande qui à ce stade du conflit aligne des divisions d’infanterie bien différentes des unes et des autres. Contrairement à l’une des nombreuses idées reçues, les Allemands ne sont pas les seuls à avoir des effectifs tendus comme en témoigne la dissolution de la 59th (Staffordshire) Infantry Division cannibalisée pour compléter d’autres divisions.

La description de l’emploi de l’infanterie dans les actions offensives et défensives donne l’opportunité de tisser un fil chronologique de la bataille de Normandie et d’y découvrir des unités assez rarement évoquées :

Si la reine des batailles reste bien entendu le cœur du sujet, l’auteur n’oublie pas de donner un coup de projecteur sur les armes de soutien au premier rang desquels se trouvent les chars, les canons d’assaut, les chasseurs de chars et l’artillerie. De quoi mettre en avant des approches bien différentes d’une nation à une autre et la particularité américaine d’adjoindre extensivement de façon très flexible des unités d’appui aux divisions d’infanterie notamment en termes de bataillons de chars ou de Tank Destroyers.

Le chapitre consacré au quotidien du biffin est quant à lui davantage un recueil de photos qu’un texte rédigé.

Quelques classiques ordres de bataille et tables d’effectifs ainsi que douze profils couleurs complètent les habituelles photos des archives officielles. Des profils de soldats ou d’armes d’infanterie seraient cependant plus appropriés que des profils d’avions ou de chars appartenant à des divisions blindées compte tenu du thème retenu.

Les lecteurs tiennent donc dans leur main un numéro assez complet et original, sur un sujet pas complètement inédit, agréable à regarder et qui se lit avec facilité. Les novices y découvrent une vision de la bataille de Normandie assez éloignée des clichés historiographiques simplistes. De quoi inciter à creuser plus loin et à découvrir d’autres ouvrages mettant l’engagement des fantassins comme Hold the OAK Line, Le sacrifice des Fallschirmjäger, L’enfer au sud de Caen, 42 jours, etc.

Sommaire

  • Introduction
  • L’infanterie composante majeure des armées engagées dans la bataille de Normandie
  • L’infanterie dans les offensives sur le front normand
  • Le quotidien du biffin en Normandie
  • Combats défensifs de l’infanterie dans l’enfer normand
  • Bilan : la cheville ouvrière oubliée de la campagne

Liens externes

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.