Assez peu connue du grand public, la bataille de La Horgne représente un haut fait d’arme de l’armée française en mai 1940. L’une de ces pierres d’achoppement qui mises bout à bout peuvent faire dérailler le déroulement de Fall Gelb. La résistance reste finalement sans lendemain. Ils symbolisent cependant l’esprit de sacrifice et la volonté de combattre des unités françaises, métropolitaines et coloniales durant les opérations à l’Ouest en mai et juin 1940.
Recension
La Horgne, c’est un petit îlot de résistance tenu par les restes de la 3ème Brigade de Spahis devant l’avance de la 1. Panzer-Division débouchant de la tête de pont de Sedan. Les contre-attaques françaises menées dès le lendemain du franchissement de la Meuse par les Allemands ne parviennent pas à résorber la tête de pont. L’aviation alliée se sacrifie une nouvelle fois pour tenter les points de passage protégés par une intense défense antiaérienne (Flak). En vain.
Progressivement, le sort de la bataille tourne inexorablement en faveur des Allemands et le 15 mai 1940, le XIX. Armee-Korps (mot.) peut progressivement sortir de la tête de pont de Sedan. Contrairement aux idées reçues, l’armée française entreprend de nombreuses contre-attaques et cherche à tenir ses positions. La bataille reste ainsi indécise plus de deux jours.
Après avoir été engagée dans les Ardennes au même titre que les Divisions Légères de Cavalerie pour des actions de couverture, la 3ème Brigade de Spahis repasse rapidement derrière les lignes françaises. Elle reçoit la mission de tenir La Horgne pour permettre la reconstitution d’un front sur l’Aisne à Rethel. Face à un ennemi supérieur et doté de chars, elle ralentit ainsi pendant plusieurs heures la 1. Panzer-Division avant de succomber.
Superbe travail de mémoire
Ce livre broché d’une centaine de pages décrit bien entendu dans le détail de ces combats sacrificiels. Mais pas seulement.
D’abord, il présente en détail l’organisation de l’unité et évoque ses origines. Ensuite, il décrit en fait l’ensemble des engagements de la brigade au cours de mai et juin 1940.
Ses très nombreuses cartes donnent une compréhension immédiate des combats au niveau tactique mais également au niveau stratégique, telle celle synthétisant l’ensemble des opérations de mai et juin en France.
En complément de quelques photos d’époque, plusieurs témoignages de vétérans apportent une vision plus humaine des événements et moins froide que la seule description des actions de combat. La vue du village après la bataille témoigne de la violence du choc.
Un superbe travail de mémoire permis la collaboration des collectivités, du Souvenir français et bien sûr l’Association Le Burnous qui fait perdurer les traditions des Spahis avec le musée de Senlis !