Militaria n°423 (Histoire & Collections)

Les greniers et les archives familiales regorgent de trésors ignorés. Souvent considérés comme sans intérêt par nos contemporains, ils finissent dans une déchetterie (comme cela aurait pu être le cas pour la matière qui sert de base à Robert Thomas, résistant et cartographe du Mur de l’Atlantique) ou au fond d’une poubelle. Heureusement, quelques uns ont la chance d’être retrouvés par des amateurs ou tout simplement des personnes qui se posent la question de leur intérêt avant prendre une décision plus radicale. Ce numéro de Militaria en fournit un nouvelle preuve éclatante…

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Dans le cas présent, c’est une balise Eureka utilisée par une équipe du SOE larguée en Lot-et-Garonne. Non seulement l’objet lui-même possède l’ensemble de ses composants qui sont présentés en détail (y compris le casque écouteur, le voltmètre ainsi que le dispositif de destruction en cas de capture). Mais le souvenir ainsi resurgi des profondeurs de l’Histoire est l’occasion de raconter le parcours épique et tragique du trio polonais largué en France. Illustration concrète des risques, difficultés et intérêt de ce type de mission. Elle rappelle surtout le sacrifice consenti par ces anonymes. Sur les trois, un seul survit à la guerre après avoir été torturé et déporté…

Autre illustration de la valeur mémorielle des objets de famille, l’article sur le parcours d’un fils d’immigrés polonais qui rejoint les rangs de la Résistance et participe à la prise de Tulle par les FTP le 7 juin 1944, ville reprise ensuite par des éléments de la 2. SS-Panzer-Division qui y découvrent les corps sans vie d’une quarantaine de soldats allemands de la garnison initiale. Représailles assurées. Ce n’est que le début de semaines d’escarmouches et de massacres jusqu’au repli définitif des troupes allemandes pour éviter d’être prises au piège des Alliés qui remontent de Provence et qui se répandent sur tout le territoire à partir de la brèche ouverte en Normandie avec l’opération Cobra. C’est ensuite l’intégration dans l’armée française et de la 9ème Division d’Infanterie Coloniale (DIC) avec laquelle il combat en Allemagne avant de rejoindre le 2ème BPC et de s’embarquer pour l’Indochine. Ce conflit est également l’objet d’une étude sur les parachutistes vietnamiens engagés aux côtés de leurs frères d’arme métropolitains dont l’iconographie regorge de fanions et d’insignes accompagnées de clichés originaux. Magnifique.

Ce numéro comporte également des détails intéressants sur l’engagement de la 82nd US Airborne Division dans les Ardennes face à la Kampfgruppe Peiper à Cheneux. En complément des aspects purement militaires, l’article évoque l’hébergement chez les civils belges à Remouchamps et rappelle aussi l’importance de l’engagement de cette unité dans le blocage de la 6. (SS-)Panzer-Armee dans les premiers jours de l’opération Wacht am Rhein / Herbstnebel.

Dans les sujets qui sortent de l’ordinaire, l’article sur un vétéran de la compagnie de transmissions de la 100th US Infantry Division permet de présenter sa composition et son fonctionnement. Egalement à découvrir la première partie de l’étude des effets de couchage du poilu durant la Première Guerre mondiale. Certes les objets sont moins esthétiques et colorés que des pièces d’uniformes ou des décorations, mais ils illustrent le quotidien bien trop souvent ignoré des hommes à la guerre.

A noter que ce numéro comprend également un condensé du livre la Bataille de Montélimar paru de façon concomitante chez Histoire & Collections.

Dans l’actualité de l’histoire vivante, à noter un reportage de deux pages sur un groupe de reconstitution représentant un groupe de combat de la 2. Gebirgs-Division engagée en Alsace ainsi qu’une présentation des visites virtuelles proposées par les musées du Grand Blockhaus de Batz-sur-Mer, du Blockhaus hôpital des Sables d’Olonne et du Bunker de la Rochelle. A découvrir absolument, quelques clichés du 741st US Tank Battalion à Paris avec des Medium Tank M4 Sherman dotés de dispositifs coupe-haies montrant également des restes de barricades Boulevard Saint-Germain.

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