Fontenay-Rauray, la 49th Division et la 8th Brigade face à la Panzer-Lehr et la Hitlerjugend, 13.6 – 1.7.1944 (Maranes, 2020)

Six ans après l’incomparable Hold the OAK Line, Frederick JEANNE (lire son interview) récidive avec ce gros, beau et très original livre édité chez Maranes. De quoi regarder les combats pour Fontenay-le-Pesnel et Rauray avec un autre œil et surtout réaliser le travail d’exploration possible pour appréhender correctement les combats dans le secteur anglo-canadien de la bataille de Normandie. Bref, tout aussi inédit et indispensable que Hold the OAK Line.

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Pour bien comprendre les combats pour Rauray et Fontenay-le-Pesnel dont l’apothéose se déroule au moment de l’opération Martlet et dans les jours qui suivent immédiatement, l’auteur revient sur le cheminement depuis l’Angleterre de la 49th (West Riding) Infantry Division et de la 8th Armoured Division. C’est déjà une autre facette des combats qui apparaît…

De façon très inhabituelle dans l’historiographie de la bataille de Normandie, les sources britanniques sont véritablement exploitées et de façon extensive : journaux d’unités, croquis d’époque, clichés officiels et privés, témoignages… Il faut lire la liste des sources et de témoignages pour réaliser l’ampleur du travail de recherche accompli. C’est un véritable trésor qui surgit ainsi devant les lecteurs. Et une belle preuve qu’il est aussi possible de proposer de très beaux livres qui ne soient pas uniquement concentrés sur telle ou telle division blindée allemande.

Sur le fond, les combats pour le secteur de Fontenay-le-Pesnel et Rauray apparaissent comme beaucoup plus complexes et vastes qu’au premier abord. Ce qui étonne, c’est également la diversité et l’éclatement des unités allemandes qui s’opposent aux Britanniques au cours des trois semaines de combat décrites dont la dynamique est parfaitement retranscrite. Le lecteur retient alors plus l’échec allemand de réduire le saillant anglais malgré les moyens employés que l’avance difficile des Britanniques. De quoi percevoir différemment leur contribution dans la victoire alliée en Normandie, bien plus active et dynamique que ne laissent supposer les échecs apparents des opérations successivement lancées sans percée décisive.

Pour l’anecdote, une belle légende de la bataille de Normandie s’effondre également : celle qui voit s’affronter un Sherman et un Panther qui se détruisent mutuellement. Et une petite découverte sur l’engagement de la schwere SS-Panzer-Abteilung 101 dans les secteur.

Tout comme les gros pavés de Stephan CAZENAVE chez Maranes, il y a de multiples façons de rentrer dans ce livre : classiquement par le corps du texte, par les photos, par les encarts… En fait, c’est un nouveau livre que le lecteur découvre à chaque fois qu’il l’ouvre tellement il est riche en contenu. C’est le genre de livre qu’il est impossible d’appréhender d’un seul coup. Il faut s’y replonger plusieurs fois, ce qui lui donne une longévité sans pareil.

Avec près de 450 pages, des centaines de photos et son approche anglo-centrée qui s’appuie aussi sur une connaissance très fine des unités allemandes opposées, ce livre est absolument indispensable. A noter plus de dix pages sur les marquages et insignes des unités britanniques engagées. Malgré un titre très similaire avec Fontenay-Rauray, autopsie d’une bataille, c’est un livre bien différent et surtout bien plus exhaustif.

Sommaire :

  • Introduction
  • Remerciements
  • Sources
  • Entrainement en Angleterre et arrivée en Normandie
  • 13 au 24 juin, premières armes
  • 25 juin, D-Day, opération Dauntless
  • 26 juin, continuité et exploitation
  • 27 juin au 1er juillet, consolidation

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