Ligne de Front n°85 (Caraktère, 2020)

La poche de Falaise, succès défensif allemand, victoire totale alliée ou occasion manquée ? Depuis quelques décennies et plus particulièrement depuis la publication de The Battle of the Generals, the untold story of the Falaise pocket, the campaign that should have won World War II de Martin BLUMENSON, il est de bon ton de critiquer la victoire alliée. En fait, la poche de Falaise/Trun/Chambois est l’archétype d’une bataille qui peut être perçue différemment selon l’angle de vue adopté et la champ chronologique pris en compte. Surtout quand la suite est connue. Franck SEGRETAIN a donc le mérite de remettre quelque peu les pendules à l’heure…

Publicités

Il analyse en effet les décisions d’Omar BRADLEY en fonction des informations dont il dispose au moment des faits à propos des ordres donnés à Argentan et leurs conséquences positives sur le franchissement de la Seine à Mantes. D’ailleurs, l’apport d’ULTRA en permettant de lire dans les intentions de l’adversaire, même celles qui ne sont pas réalistes, influe largement sur les ordres. Plus que les Allemands qui peuvent s’échapper, ce sont les errements opérationnels de septembre (voir Mook 1944 hors-série n°1 et Batailles & Blindés hors-série n°25) qui sont préjudiciables aux Alliés et les pénalisant dans leurs discussions avec l’URSS quant au partage de l’Europe.

Dans les sujets particulièrement orignaux de ce numéro de Ligne de Front figurent également l’extraordinaire histoire de la Kalachnikov et de son inventeur, l’histoire des dix SAS originaires de Tahiti, le parcours étonnant d’un vétéran de la Hermann Göring en Afrique au parcours atypique aux Etats-Unis après-guerre et la suite de l’étude sur les combats méconnus dans le Grand Nord en mai 1942.

Un historique de l’engagement de la 97. Jäger-Division en URSS de l’opération Barbarossa au Kouban puis jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe a le mérite de mettre en avant le rôle essentiel des divisions d’infanterie allemandes en URSS comme sur les autres front où la Wehrmacht est engagée durant le conflit.

Plus classique, l’article sur le char B1-bis revient sur l’un des paradoxes de l’armée française de 1940 : matériel mieux protégé et plus puissant que ses adversaires, mais conception technique et ergonomique lourde de défauts rédhibitoires dans les engagements opérationnels.

Dans la rubrique des livres, à noter les recensions de von Rundstedt le maréchal oublié, J’étais le pilote de Hitler, Les cent derniers jours d’Hitler. Ainsi qu’un livre passionnant, La décision secrète d’Eisenhower, en Alsace et en Lorraine, la victoire sacrifiée.

Sommaire :

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.