Méconnue, parfois décriée, l’armée belge se bat dix-huit jours face à l’invasion allemande de mai 1940. Ses combats ne se résument pas à la chute du fort d’Eben-Emael ou aux actions des Chasseurs ardennais dans les Ardennes. Totalement déstabilisée par le franchissement du canal Albert au sud de Maastricht dès les premières heures du 10 mai 1940, l’armée belge se reprend et parvient à reconstituer un front défensif. L’effondrement du front français au débouché des Ardennes et l’impossibilité de stopper les divisions blindées allemandes sur la Sambre scellent indirectement le sort de la Belgique. Sa capitulation est vécue comme une trahison par ses alliées qui ne peuvent cependant plus rien pour elle. La British Expeditionary Force (BEF) ne pense plus qu’à s’échapper et les Français luttent pour leur survie en oubliant leurs alliés (cf. La défaite française, un désastre évitable, le 16 mai 1940, il fallait rester en Belgique). Un article qui redore quelque peu le blason de l’armée belge dont les combats méritent d’être mieux explorés par l’historiographie.
Vaste question que celle se savoir quelle est la meilleure armée entre la Wehrmacht et l’Armée Rouge durant la Seconde Guerre mondiale. Vincent BERNARD a le mérite de rétablir quelques vérités sur le début de l’opération Barbarossa. A la lecture de ces lignes, on ne peut s’empêcher de faire un comparatif avec les opérations à l’Ouest en mai 1940 lors du déclenchement de Fall Gelb. Sauf que la profondeur du terrain soviétique et le réservoir de ressources humaines et matérielles sont sans commune mesure. L’article sur le parcours de la 16. Infanterie-Division (mot.) entre Stalingrad et le Caucase démontre à merveille le point de rupture capacitaire atteint par les Allemands. Fall Blau et l’extension du front qu’elle génère est la goutte de trop. Si la Wehrmacht ne tire pas toutes les conclusions de sa victoire sur la France, l’Armée Rouge ne retient rien non plus de la défaite en quelques semaines des Pays-Bas, de la Belgique et de la France.
Enfin, le petit rappel sur l’occupation soviétique de la Pologne en 1939 et 1940 est salutaire.
Sommaire :
- Livres
- Actus
- Carte de situation
- Benoît RONDEAU, La 16. ID (mot.) dans le Caucase, l’unité da la Wehrmacht la plus à l’est du front, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Benoît RONDEAU, Ecrire l’Histoire, le soldat allemand au cinéma, de la caricature à la réalité, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Vincent BERNARD, Les faux semblants de l’avant-guerre, partenaires de circonstance, ennemis en puissance, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Vincent BERNARD, Wehrmacht vs RKKA : qui est la meilleure ? Le chien face à l’éléphant, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Vincent BERNARD, Quand l’Armée Rouge se réveille en guerre, témoignages, 22 juin 1941, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Stéphane MANTOUX, Cinéma, Okinawa, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Jean-Baptiste MUREZ, Face au raz-de-marée allemand, l’armée belge dans la tourmente, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Vincent BERNARD, Nicolaï Guerassimovitch Kouznetsov (1904-1974), ascension et disgrâce du maître de la Flotte rouge, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)
- Stéphane MANTOUX, L’Armée rouge envahit la Pologne, coup de poignard ou coup de grâce ?, in 2e Guerre Mondiale n°59 (Mars & Clio, 2015)