En apparence, les opérations à l’Ouest comme celles de Pologne sont menées par es officiers supérieurs de l’armée allemande traditionnelle. Malgré les apparences, apparaissent déjà quelques tendances de fond qui caractérisent à la fois la Wehrmacht, la conduite hitlérienne des opérations militaires et la brutalité d’une armée nourrie de revanche et de sentiment de supériorité (voir par exemple les ouvrages de Benoît RONDEAU Être soldat de Hitler ou L’armée d’Hitler, ou encore La guerre du désert par Nicola LABANCA, David REYNOLDS et Olivier WIEVIORKA, sans parle d’Opération Barbarossa de Jean LOPEZ). En complément de la nazification de la caste militaire, par soumission, ambition personnelle ou par adhésion, l’émergence d’une force militaire inféodée au parti nazi à travers la Waffen-SS symbolise la main-mise totale d’Adolf HITLER sur les rouages de l’Etat. Relativement transparente en Pologne, la Waffen-SS gagne le droit d’être militairement acceptée lors des opérations à l’Ouest en mai et juin 1940. Ce livre est l’histoire de ces combats initiatiques.
Trois unités sont ainsi de la partie : la Leibstandarte, la SS-VT et la Totenkopf. La garde prétorienne du Führer, des adhérents au parti nazi et des gardiens de camps de concentration. Cela n’en fait pas des militaires, mais ils sont pétris d’idéalisme, ils ont la fougue (ou l’insouciance) de la jeunesse et ne demandent qu’à être reconnus pour leur bravoure et leurs exploits. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur la prise du Wattenberg en plein Haltbefehl devant Dunkerque.
Comme à son habitude, la plume de Jean MABIRE relate parfaitement cet état d’esprit et emmène ses lecteurs dans le bruit et la fureur de leurs combats. Un récit épique qui évoque aussi les débordements qui ne sont jamais loin avec quelques lourds crimes de guerre ponctuent cependant leur parcours. Quelques chefs imposent déjà leur personnalité : Sepp DIETRICH, Paul HAUSSER, Theodor EICKE en tête. Mais d’autres émergent déjà. Le sang remplace la formation, l’expérience et la compétence. Une sélection naturelle redoutable. Les combats aux Pays-Bas, en Belgique et en France permettent à la Waffen-SS d’exister et de se développer. L’invasion de l’URSS et les difficultés militaires du III. Reich lui donnent ensuite le droit de s’internationaliser et faire concurrence à l’armée traditionnelle.
De ce fait, les opération à l’Ouest en mai et juin 1940 confirment les prémices déjà vus en Pologne de ce que sera la Seconde Guerre mondiale en Europe : ce n’est plus une guerre entre Etats souverains, mais un conflit idéologique, racial et culturel.
Un double cahier photos complète cette édition. Un récit des opérations qui se lit comme un roman, un style qui a fait le succès de son auteur. Comme celui de Paul CARELL ou de Cornelius RYAN, il a fait aimer l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à des milliers de lecteurs. Une tradition qui mérite d’être redécouverte avec cependant davantage d’exigence sur le plan de l’accompagnement pédagogique et de l’analyse au-delà de la simple narration des faits et des récits individuels.
Sommaire :
- Avant-propos
- Première partie : la Leibstandarte Adolf Hitler
- Sepp Dietrich s’empare sans ordres du Wattenberg
- A l’assaut du vilalage flamand de Wormhoudt
- Le “Passe-partout” devient l’emblème de la Leibstandarte
- Un nouvel objectif pour les SS de la Garde : La MArne
- Dernier accrochage sanglant avant Saint-Etienne
- Deuxième partie : la SS-Verfügunsdivision
- Der Führer et Germania lancés dans la course à la mer
- Tête de pont au-delà du canal de La Bassée
- Attaques sous la pluie à la frontière franco-belge
- Durs combats au sud de la Somme pour Paul Hausser
- La grande avance à travers la France, cap au sud-est
- Deutschland se heurte à une ultime résistance
- Vers la frontière espagnole par Poitiers et Angoulême
- Troisième partie : la division SS “Totenkopf”
- La Totenkopf engagée en France
- Pour fermer la nasse entre Arras et Béthune
- Un crime de guerre : le massacre du Paradis
- Après Seine et Loire, Theodor Eicke aux portes de Lyon
- Annexes
- Bibliographie