Ce livre est la suite de l’étude de l’engagement des unités du II. Fallschirm-Korps en Normandie. Le premier tome se concentre sur les prémices puis le flanc est de l’opération Cobra. Le deuxième volet est tout aussi intéressant puisqu’il entre dans le détail des combats pour protéger le repli allemand, la sortie de la poche de Falaise/Trun/Chambois et le passage de la Seine. Une plongée dans des combats intense mais méconnus malgré leur importance opérationnelle. Le rôle des unités au fond de la poche est tout aussi important que celui de celles qui tiennent les mâchoires ouvertes bien souvent davantage mises en avant. Sans oublier que les restes du II. Fallschirm-Korps jouent un rôle prépondérant dans la percée de Saint-Lambert-sur-Dives.
La narration continue de dérouler les événements jour après jour. En lien avec la 363. Infanterie-Division, la 3. Fallschirmjäger-Division ainsi que les restes des 243. Infanterie-Division et 353. Infanterie-Division tentent de contenir la poussée américaine sur Vire et l’empêcher de déboucher sur Sourdeval afin de protéger la mise en place de l’opération Lüttich.
Après l’échec de celle-ci, le II. Fallschirm-Korps doit également faire face à la menace britannique liée à l’exploitation de l’opération Bluecoat. Les combats se déplacent progressivement vers l’Est, à Tinchebray et à Flers. Les Allemands s’opposent notamment aux 2nd US Infantry Division et 741st US Tank Battalion.
Les combats et la percée des 353. Infanterie-Division, 363. Infanterie-Division et 3. Fallschirmjäger-Division pour sortir de la poche de Falaise/Trun/Chambois notamment à Saint-Lambert-sur-Dives sont abondamment décrits ainsi que le repli vers la Seine. Le lecteur y croise Eugen MEINDL, Augustin DETTLING, Richard SCHIMPF, Paul MAHLMANN et Paul HAUSSER.
Cet ouvrage livre donc de très intéressants détails sur ces journées critiques d’août 1944. Ils permettent de comprendre comment la 7. Armee a pu globalement sortir de la poche et se replier vers la Seine. Les Alliés ne réussissent pas à anéantir toutes les forces allemandes engagées en Normandie pour deux raisons : des erreurs opérationnelles qui ne permettent pas de boucler hermétiquement la poche à temps et le maintien d’une bonne cohésion dans les rangs allemands qui permet de tenir suffisamment de temps les points stratégiques et de forcer le verrou qui ferme l’encerclement. Loin des projecteurs de la propagande et de l’Histoire, les divisions d’infanterie allemandes sont en grande partie responsables de ce succès défensif qui n’en reste pas moins une défaite. Faute d’avoir pu repousser les Alliés à la mer, le III. Reich est désormais pressé à ses frontières des deux côtés (à l’Est en Prusse Orientale, en Pologne et en Hongrie ainsi qu’à l’Ouest).
Les trois annexes méritent également le détour. La première est une biographie d’Eugen MEINDL rédigée par sa fille (voir ses mémoires également publiées par Didier LODIEU) qui permet de mieux appréhender l’homme en tant que tel. La seconde concerne les unités sanitaires du II. Fallschirm-Korps et la troisième le franchissement de la Seine à Grand-Couronne. Un petit historique du II./Fallschirmjäger-Lehr-Regiment 21 complète le tout.
Compte tenu de la disparition de nombreuses archives dans la retraite, l’auteur Didier LODIEU permet de reconstituer le fil de l’histoire grâce à plusieurs témoignages et l’exploitation de toutes les sources disponibles, également alliées, les films et les photos d’époque. Il s’appuie sur les éléments recueillis après-guerre après des principaux généraux ayant participé aux combats, mais plus rarement repris que ceux issus des grandes unités blindées.
En conclusion, un livre qui éclaire des combats méconnus d’août 1944 en Normandie et qui permet de comprendre les événements à l’intérieur même de la poche de Falaise. Les nombreux paragraphes consacrés également aux 353. Infanterie-Division et 363. Infanterie-Division permettent de sortir de l’ombre ces combattants qui jouent un rôle crucial dans la bataille. Enfin, au travers des écrits et des photos, c’est toute l’horreur de la guerre qui ressort. Histoire de bien comprendre que ce n’est pas un jeu vidéo…
Sommaire :
- Du 24 juillet au 30 août 1944 (2ème partie)
- Annexe 1 : Eugen MEINDL par sa fille Ursula Meindl et Didier Lodieu
- Annexe 2 : Essai sur les unités sanitaires du II. Fallschirmjäger-Korps
- Annexe 3 : Le passage de la Seine à Grand-Couronne
- Le II./Fallschirmjäger-Lehr-Regiment 21