Ardennes 1944/1945 – mardi 19 décembre 1944

Le troisième jour d’offensive est marqué par de profondes avancées vers Houffalize et Bastogne par les divisions blindées de la 5. Panzer-Armee qui ont percé la 28th US Infantry Division de toutes parts. Mais plusieurs hésitations et erreur ont fait perdre du temps alors que les renforts américains envoyés dès les 16 et 17 décembre 1944 commencent à rejoindre les Ardennes. Alors que deux régiments de la 106th US Infantry Division sont encerclés dans la Schnee Eifel, la 7th US Armored Division commence à prendre position autour de Saint-Vith, créant un important abcès en plein centre du dispositif allemand. La 6. SS-Panzer-Armee est toujours tenue en échec devant les Hautes Fagnes et la Kampfgruppe Peiper est isolé autour de La Gleize (voir Les Panzer de Peiper face à l’US Army) alors que les Américains ont sur ses arrières déjà réinvestis une partie de Stavelot.

Le 19 décembre 1944, la 12. SS-Panzer-Division essaye une dernière fois d’emporter Rocherath-Krinkelt avant de laisser la place à la 3. Panzergrenadier-Division. Toujours en vain. Cependant, les hommes de la 2nd US Infantry Division qui défendent héroïquement le secteur reçoivent l’ordre d’évacuer les deux localités en fin de journée sur de nouvelles positions défensives. Bref, le chemin à travers les Hautes Fagnes est toujours solidement verrouillé par les Américains. L’effort de la 12. SS-Panzer-Division se décale et s’appuie sur les positions tenues désormais autour de Bullange par la 12. Volksgrenadier-Division. Butgenbach est le prochain objectif. Mais le redéploiement de la division prend du temps et aucune action d’envergure ne peut être lancée avant le lendemain (voir La bataille des Ardennes, tome 2).

Des éléments de la 1. SS-Panzer-Division appuyés par quelques chars de la schwere SS-Panzer-Abteilung 501 tentent de reprendre le contrôle du pont de Stavelot mais les Américains résistent. Stavelot ne sera pas recapturé par les Allemands.

Caraktere_2015_WENKIN_Hugues_DUJARDIN_Christian_Stavelot_La_GleizeLa Kampfgruppe Peiper reçoit dans la nuit un peu de ravitaillement qui a pu contourner Stavelot (voir  Stavelot, La Gleize, le destin des Tiger de Peiper). Le danger qui pèse sur ses arrières n’empêche pas son, Joachim PEIPER, de vouloir pousser plus avant le long de la vallée de l’Amblève en poussant vers Stoumont à partir de La Gleize. La défense est assurée par des hommes de la 30th US Infantry Division qui vient de rejoindre le secteur. La Kampfgruppe Peiper les repousse facilement, entre dans Stoumont mais butte sur des chars du 740th US Tank Battalion. La pression américaine venant de toutes parts oblige les Allemands à se replier sur La Gleize. Le seul fer de lance de la 6. SS-Panzer-Armee est définitivement bloqué, pire il est coincé dans une nasse et cerné de toute part. Les civils payent un lourd tribut, la 1. SS-Panzer-Division se rendant coupable encore de plusieurs crimes de guerre et massacres.

Dans la Schnee Eifel, les deux régiments de la 106th US Infantry Division tentent une nouvelle percée, mais sans succès. Mais le passage est verrouillé par la Führer-Begleit-Brigade. Minés moralement, sept mille Américains capitulent dans l’après-midi… (39/45 Magazine n°354) La 9. SS-Panzer-Division Hohenstaufen monte au front et perturbe la circulation de la 18. Volksgrenadier-Division la retardant dans son avance vers Saint-Vith alors que les éléments de la 7th US Armored Division ne cessent d’arriver et peuvent s’appuyer sur le régiment de la 28th US Infantry Division séparé le 17 décembre 1944 du reste de son unité par l’avance de la 116. Panzer-Division (voir Batailles & Blindés n°81).

Celle-ci continue son avance le long de l’Ourthe et s’empare de Houffalize. La 560. Volksgrendier-Division progresse également bien à ses côtés profitant de la faiblesse des forces américaines dans ce secteur.

La 2. Panzer-Division avance aussi et rencontre les premiers éléments de la 10th US Armored Division qui arrive dans les Ardennes pour couvrir Bastogne. La Task Force Desobry arrête sèchement la progression allemande à Noville et reçoit en appui des hommes de la 101st US Airborne Division qui arrive également. Les combats font rage. Le point d’appui américain est encerclé avec la prise de Foy, mais ses hommes parviennent à se dégager. Obsédé par la Meuse, Hasso von MANTEUFFEL ordonne à la 2. Panzer-Division de poursuivre son chemin sans chercher à prendre Bastogne. Nouvelle erreur de jugement, nouvelle occasion perdue. Ce n’est pas la seule puisque la 130. Panzer-Lehr-Division qui rencontre elle aussi des éléments de la 10th US Armored Division continue de se fourvoyer en portant son attention sur Longvilly en appui de la 26. Volksgrenadier-Division plutôt que de foncer sur Bastogne (voir Mook 1944 n°01/2019).

La 7. Armee s’empare de Wiltz par une action conjuguée de la 26. Volksgrenadier-Division et de la 5. Fallschirmjäger-Division. La 352. Infanterie-Division ne parvient pas à enlever Diekirch tandis que la 276. Volksgrenadier-Division ne se remet pas de la mort de son commandant la veille.

Le 19 décembre 1944 voit enfin une progression intéressante de la 5. Panzer-Armee, mais la situation ne s’améliore pas, au contraire, du côté de la 6. SS-Panzer-Armee. Les renforts américains parviennent désormais en nombre sur le champ de bataille. Bastogne qui n’était pas défendue réellement jusqu’à ce jour bénéficie désormais d’un écran de protection bien plus solide.

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