A la fin de la seconde journée de l’offensive, la situation est contrastée pour les Allemands. La 6. Panzer-Armee bute sur les Hautes Fagnes alors que des renforts américains arrivent déjà. L’opération aéroportée Stösser est un échec et les parachutistes ne seront d’aucune utilité pour faciliter la percée. La Kampfgruppe Peiper a pu progresser quelque peu, mais en ratant l’opportunité de soutenir la 12. SS-Panzer-Division après avoir pris Bullange, elle prend le risque de voir son flanc gauche s’étirer sans aucune protection. Reprenant sa route dans la vallée de l’Amblève, elle arrive en vue de Stavelot mais une embuscade l’empêche de s’en emparer dans la foulée. Les premiers crimes de guerre sont commis. Dans la Schnee Eifel, deux régiments de la 106th US Infantry Division sont encerclés. Au-delà de l’Our, la 28th US Infantry Division est bien trop étirée et craque de partout malgré la résistance de ses hommes.
En ce début de troisième journée d’offensive, la 12. SS-Panzer-Division reprend son attaque sur Rocherath-Krinkelt (voir Krinkelt-Rocherath, échec aux Panzer de la Hitlerjugend, in Batailles & Blindés n°85). La résistance américaine est héroïque, manque de vaciller à plusieurs reprises, mais tient finalement bon. Les Allemands ne passeront définitivement pas et la Hitlerjugend reçoit l’ordre de ne plus s’obstiner et de laisser la place à la 3. Panzergrenadier-Division.
Stavelot tombe rapidement aux mains de la Kampfgruppe Peiper (voir 39/45 Magazine n°348) qui continue ses exactions, cent trente civils sont massacrés. La colonne met le cap sur Trois-Ponts, mais l’ouvrage d’art sur l’Amblève est dynamité par le génie américain juste avant qu’il ne tombe aux mais des Allemands. Celui sur la Salm est également détruit à temps. Pour couronner le tout, l’aviation américaine fait son apparition alors que la Kampfgruppe Peiper atteint Cheneux et franchit le pont capturé intact cette fois-ci. L’unité se regroupe autour La Gleize mais la situation est critique.
Stavelot est même repris partiellement par les Américains (voir Stavelot, La Gleize, le destin des Tiger de Peiper) !
De son côté, la Kampfgruppe Hansen fait un carton à Poteau face au 14th US Cavalry Group (voir Carnage à Poteau, in Batailles & Blindés n°32). Là encore par manque de discernement, la Kampfgruppe Hansen reçoit l’ordre de ne pas poursuivre sur Vielsalm mais de s’orienter vers Recht au profit de la 9. SS-Panzer-Division Hohenstaufen. Poteau peut donc être repris par des éléments de la 7th US Armored Division qui arrive déjà pour se déployer autour de Saint-Vith. Cette division avait reçu l’ordre de rejoindre les Ardennes dès le 16 décembre 1944…
Dans la Schnee Eifel, la situation des unités encerclées de la 106th US Infantry Division est sans issue, la timide tentative de sortie est un échec. Mais elles bloquent l’avancée vers Saint-Vith (voir Saint-Vith, lever de rideau tragique, in 39/45 Magazine n°353).
Au-delà de l’Our, la 116. Panzer-Division peut enfin avancer vers Houffalize, mais elle souffre de problèmes de ravitaillement. La 2. Panzer-Division peut progresser à partir de Clervaux en direction de Bastogne. Les Américains ne peuvent opposer que deux groupements hâtivement constitués avec des éléments de la 9th US Armored Division (Task Force Rose et Task Force Harper) qui sont vite balayés. La 2. Panzer-Division ne cherche pas à prendre Bastogne, mais à contourner la ville. L’objectif est alors d’atteindre la Meuse le plus vite possible. La 130. Panzer-Lehr-Division entre dans la danse et fonce plus au sud sur Bastogne en dépassant la 26. Volksgrenadier-Division. Mais là aussi, des erreurs de commandement entraine des pertes de temps, laissant arriver juste à temps les premiers renforts de la 10th US Armored Division et de la 101st US Airborne Division (voir Mook 1944 n°01/2019). Côté 7. Armee, les 5. Fallschirmjäger-Division et 352. Volksgrenadier-Division peuvent enfin progresser significativement en profitant de l’effondrement de la 28th US Infantry-Division bien trop étirée pour s’opposer à l’assaut ainsi donné de la Schnee Eifel à la Sûre. Même la 276. Volksgrenadier-Division parvient à sécuriser la Sûre.
La journée est donc encore une fois contrastée. La 5. Panzer-Armee semble avoir créé une brèche mais renforts américains arrivent déjà. Il aurait fallu un sans-faute pour s’emparer de Bastogne, mais l’armée allemande n’a décidément plus la vista, même chez ses chefs expérimentés.
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