La première journée de l’offensive allemande dans les Ardennes est loin d’être satisfaisante pour les attaquants. L’infanterie échoue à ouvrir la voie au Panzer. Aucun gain significatif n’est enregistré et les pertes sont lourdes chez les fantassins. Pourtant, la situation américaine est loin d’être radieuse, certains secteurs étant particulièrement menacés. La faiblesse des effectifs et l’absence de réserves immédiatement disponibles en arrière de la ligne de front fait courir le risque d’un effondrement brutal de la défense en cas de percée. A l’aube du 17 décembre 1944, tout reste donc à faire pour les Allemands tandis que les Américains doivent encore éviter l’effondrement face à la concentration matérielle et humaine adverse dans les Ardennes en attendant que les renforts ordonnés le 16 décembre 1944 n’arrivent…
La journée commence par la dernière opération aéroportée allemande de la guerre, et la première de nuit. Les parachutistes de l’opération Stösser sont enfin largués sur les Hautes Fagnes. Mais le résultat est désastreux du fait de l’inexpérience des pilotes des avions de transport et des chefs de saut. La moitié des effectifs atterrit en territoire allemand, le reste est particulièrement dispersé. L’impact sur les événements sera quasi nul. Sur la ligne de front, la 2nd US Infantry Division et la 99th US Infantry Division bloquent toujours l’infanterie allemande des 272. Volksgrenadier-Division, 326. Volksgrendadier-Division et 277. Volksgrenadier-Division. La 12. SS-Panzer-Division tente donc de prendre la percée à son compte. Les pertes sont lourdes et l’attaque se meurt en lisière de Rocherath-Krinkelt (voir Bazooka vs Panzer).
Dans la trouée de Losheim, la 12. Volksgrenadier-Division ne s’empare du carrefour de Losheimgraben qu’en milieu d’après-midi. Mais l’arrivée d’éléments de la 2nd US Infantry Division bloque de nouveau la progression. De son côté, la Kampfgruppe Peiper avec des éléments de la 3. Fallschirmjäger-Division entre dans Honsfeld et met en déroute les éléments américains présents appartenant à la 99th US Infantry Division et au 14th US Cavalry Group. Ont lieu alors les premiers crimes de guerre. En quittant Honsfeld, elle choisit de prendre la direction de Bullange (Büllingen) pour s’emparer notamment du dépôt de carburant américain qui s’y trouve. Le temps se dégage et l’aviation américaine opère quelques passes au-dessus de la colonne. Bullange tombe, l’essence avec. Tout à son obsession de progresser vers la Meuse au lieu d’appuyer la 12. SS-Panzer-Division en difficulté dans son avance vers Rocherath-Krinkelt et de menacer les éléments avancés des 2nd US Infantry Division et 99th US Infantry Division, la Kampfgruppe Peiper prend la direction de Malmedy. Se produit alors un accrochage avec une colonne américaine à Baugnez. Quatre-vingt quatre prisonniers sont massacrés. Ligneuville tombe également : les prisonniers américains sont là aussi abattus. Quelques Américains parviennent à bloquer la Kampfgruppe Peiper en tendant une embuscade à la colonne allemande l’obligeant à s’arrêter sans avoir atteint Stavelot alors peu défendu (voir Stavelot La Gleize, le destin des Tiger de Peiper). Les Américains mettent à profit ces quelques heures de répit pour faire converger des renforts rassemblés à la hâte. Du fait des embouteillages et de l’absence de réelle percée, Otto SKORZENY annule l’action de la la Panzer-Brigade 150 équipée de matériels américains de prise ou simulés de s’infiltrer dans les lignes adverses. Un des commandos envoyés sur les arrières américains pour désorganiser les communications est démasqué et capturé. L’annonce fait l’effet d’une bombe chez les Alliés et une véritable phobie se répand sans commune mesure avec les effectifs réellement employés dans cette opération.
Sur le Schnee Eifel, l’encerclement de deux régiments de la 106th US Infantry Division par les 18. Volksgrenadier-Division et 62. Volksgrenadier-Division s’achève tandis que le 14th US Cavalry Group termine sa désintégration.
La 116. Panzer-Division s’empare d’Ouren et d’un pont intact. Sa poussée sépare du reste de la division l’un des régiments de la 28th US Infantry Division qui est repoussé vers Saint-Vith. La 2. Panzer-Division investit Clervaux défendu par des éléments de la 28th US Infantry Division, de la 9th US Armored Division et du 707th US Tank Battalion.
Sur le front de la 7. Armee, la timide avance des unités allemandes se poursuit.
Les Alliés prennent conscience de l’importance de l’offensive allemande. Les 82nd US Airborne Division All American et 101st US Airborne Division Screaming Eagles reçoivent l’ordre de rejoindre les Ardennes alors qu’elles sont au repos. L’arrêt de l’offensive américaine sur la Roer permet de libérer également la 1st US Infantry Division, la 30th US Infantry Division et la 2nd US Armored Division. Au bout de deux jours d’offensive, les Allemands sont encore très loin de la Meuse. Alors qu’aucune réelle percée n’est réalisée, plusieurs divisions alliées convergent déjà vers les Ardennes. Côté 6. SS-Panzer-Armee, le seul espoir de franchir la défense américaine repose sur la Kampfgruppe Peiper – c’est peu (voir Les Panzer de Peiper face à l’US Army). Côté 5. Panzer-Armee, la situation semble s’être éclaircie quelque peu sur l’Our, mais Saint-Vith est encore solidement dans les mains américaines malgré l’encerclement d’une partie de la 106th US Infantry Division.
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