A peine cinq mois après l’opération Cobra qui provoque la rupture du front allemand en Normandie pour entraîner finalement un repli généralisé de la Wehrmacht vers les frontières du Reich, l’heure est de nouveau à l’offensive sous l’impulsion d’Adolf HITLER.
Objectif : mettre fin à une série de défaites catastrophiques qui ont éliminé la majeure partie des conquêtes de mai et juin 1940 et ébranler les alliés occidentaux qui s’imaginent déjà la guerre finie afin de parvenir, pourquoi pas, à une paix séparée. Des opérations successives doivent s’enchaîner pour isoler et détruire les forces alliées avancées en Hollande, reprendre le contrôle du port d’Anvers (voir Mook 1944 hors-série n°1) afin de maintenir la pression sur leurs capacités logistiques, recouvrer l’intégralité du territoire perdu du III. Reich autour d’Aix-la-Chapelle et en Alsace.
Les erreurs alliées (voir et Batailles & Blindés hors-série n°25 et hors-série n°40) n’ont certes pas permis d’anéantir totalement l’armée allemande à l’Ouest. Cependant, les états-majors allemands réussissent un véritable tour de force en parvenant dans la plus totale discrétion à reconstituer une vraie force offensive avec assez de munitions et d’essence pour passer à l’attaque. En sacrifiant les autres fronts, le pari est réussi. Les unités et les réserves réunies pour l’offensive peuvent être préservées grâce à plusieurs succès défensifs. En parallèle, les Alliés n’interprètent pas correctement les signaux faibles qui, malgré les consignes draconiennes de secret, auraient pu les alerter.
Mais pour espérer parvenir à leurs fins, les Allemands doivent d’abord percer le front américain dans les Ardennes entre Monschau (Montjoie) et Echternach, soit sur plus de cent kilomètres, et franchir la Meuse qui est le premier objectif opérationnel de l’opération Herbstnebel (initialement appelée Wacht am Rhein).
Pour l’heure, les forces destinées à l’offensive se concentrent et rejoignent en toute discrétion leurs emplacements de départ. Pour les Américains, la surprise sera totale (voir les cartes publiées par Philippe GUILLEMOT dans La bataille des Ardennes, tome 1). Autre facteur positif, le temps est couvert et devrait permettre à l’aviation alliée de se tenir à l’écart.
L’optimise règne dans la troupe, moins dans les états-majors. En effet, les Allemands accumulent quelques déconvenues avant même le début de l’offensive. Les nécessaires reconnaissances sont sacrifiées au profit du secret, les unités de tête vont donc devoir s’avancer sans connaissance détaillée des positions de l’adversaire. Au nord de l’attaque, les trois divisions qui doivent ouvrir le passage aux unités blindées de la 6. SS-Panzer-Armee ont vu leurs préparatifs perturbés. Elles ont dû intervenir pour bloquer l’offensive de la 2nd US Infantry Division sur Kesternich. Destinée également à faciliter le passage des Hautes Fagnes, l’opération Stösser qui prévoit le largage préalable de parachutistes en arrière des lignes américaines est repoussé de vingt-quatre heures ; les camions destinés à les conduire à leurs points d’embarquement ne sont pas arriver à temps. Enfin, si le matériel est là, l’entrainement manque pour les unités fraîchement reconstituées en raclant les réserves…
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