La bataille de Caen (OREP, 2019)

Caen, 1944… Ville emblématique de la bataille de Normandie pour la souffrance des civils et des errements stratégiques des deux camps (voir par exemple 2e Guerre Mondiale hors-série n°42). Un nom flotte au-dessus des ruines : Bernard MONTGOMERY. Soixante-quinze après, les débats font toujours rages…

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Recension

Conçu pour le grand public, ce livre réussit à faire une synthèse des enjeux et des événements qui entourent Caen, mais pas seulement… En effet, son auteur, Yann MAGDELAINE, prend position dans le débat et propose une lecture qui rétablit quelque peu Bernard MONTGOMERY dans ses choix.

Tout d’abord, après être revenu sur le long chemin qui sépare le rembarquement de Dunkerque et l’assaut sur les plages normandes, le livre insiste sur l’impact du vainqueur d’El Alamein sur la conception même de la phase d’assaut. C’est lui qui exige d’étendre la zone d’assaut et muscler la phase initiale en dépit des contraintes de transport qui nécessitent un report de l’opération Overlord. Même si le succès du Débarquement parait relativement facilement acquis au soir du 6 juin 1944, nombre de détails montrent que la victoire n’est pas pour autant assurée sur tapis vert. Les jours qui suivent montrent la justesse des vues de MONTGOMERY, notamment la victoire américaine dans le Cotentin et à Cherbourg grâce à Utah Beach et à la tête de pont aéroportée américaine (cf. Mook 1944 n°2/2019).

A regarder de plus près la carte du plan allié, Caen représente à l’évidence un pivot. Le retard de la progression alliée se situe davantage en secteur américain, et ce jusqu’au succès de l’opération Cobra.

Caen n’étant pas été pris au soir du 6 juin 1944 (l’objectif est mine de rien particulièrement ambitieux) compte tenu à la fois de la résistance allemande en quelques points clefs et de d’une attitude parfois timorée des troupes alliées qui ne savent pas saisir les occasions de percée. La ville reste donc dans les mains allemandes et son positionnement géographique en fait une place tournante pour toute contre-attaque menée sur le flanc de la tête de pont alliée et une voie d’accès privilégiée pour les renforts germaniques. Oui, la volonté alliée de détruire les ponts et de rendre impraticable la ville se comprend… pour le plus grand malheur des civils.

Aussi, le livre n’évoque pas seulement les combats et les aspects militaires, les civils ont toute leur place. Les chapitres qui les concernent sont imprimés sur des pages noirs pour les différencier de ceux qui traitent de la bataille imprimés sur fond blanc.

Le chapitre traitant de la reconstruction est tout aussi intéressant. Trop souvent, les parutions stoppent leurs propos à la fin des combats oubliant de traiter la suite. Partant de l’occupation allemande aux enjeux de l’après-bataille, ce livre offre donc une vision complète.

Une bonne petite synthèse introductive, utile pour son volet sur les civils et pour le panorama de la succession des combats pour Caen, pierre angulaire de la bataille de Normandie. Ceux qui veulent en savoir plus sur ces combats ont à disposition de très nombreux ouvrages entrant plus ou moins dans le détail pour poursuivre leur exploration historique.

Sommaire

Introduction

  • Caen, objectif du Jour-J
  • 6 juin, Caen hors d’atteinte
  • Un mois de guerre de position
  • Caen enfin libérée
  • Conclusion
  • Bibliographie

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