Dans ce numéro de 2e Guerre Mondiale, Benoît RONDEAU propose un étonnant dossier sur la capacité de l’armée allemande à retraiter au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il est vrai que certains replis ont presque le goût de victoires tant la situation paraît désespérée. Au-delà des exemples qui illustrent le propos (hiver 1941/1942 en URSS, Afrique du Nord, Caucase après Stalingrad, Ouest à l’issue de la bataille de Normandie, Italie, Dniepr en 1943), ces pages ont le mérite de valoriser la retraite comme tout autre mouvement opérationnel. Une retraite correctement menée permet d’éviter un désastre et peut annoncer des succès futurs.
Au même titre de nombre de victoire allies sont gâchées par l’impossibilité de fermer hermétiquement les nasses à temps, nombre de retraites allemandes peuvent être bien mieux menées si davantage de latitude est laissée aux différents échelons de commandement. Combien d’hommes et de matériels pourraient être sauvés si les ordres de repli étaient donnés à temps ou plutôt si les ordres de tenir les positions sans esprit de recul étaient moins stricts ?
Alors que le III. Reich n’a les moyens ni humains, ni matériels de venir classiquement à bout de ses adversaires, chercher à préserver ses ressources tout en cherchant à maximiser les dégâts faits à l’ennemi est d’autant plus important. Cela nécessite une culture opérationnelle très souple et une délégation forte qu’Adolf HITLER acceptent de moins en moins au fur et à mesure que le conflit avance. Les commandements subalternes ne sont pas non plus exempts de reproches tant dans la prise de décision que dans l’exécution. La robustesse de la troupe permet de supporter de très graves revers et de compenser des erreurs de ses chefs.
Ce numéro revient aussi sur le siège de Leningrad en en donnant une vision globale. Toujours utile.
L’histoire de la relation ROOSEVELT / DE GAULLE montre elle aussi à quoi tiennent parfois les relations diplomatiques. A nos yeux français d’après-guerre, la défiance du Président américain est incompréhensible. Pourtant la question de la légitimité de qui représente la France après 1940 trouve une réponse Outre-Atlantique qui n’est pas tout à fait celle qui semble évidente près de quatre vingt ans après les faits… Les remous provoqués par la volonté absolue de DE GAULLE de s’imposer comme seul représentant légitime de la France sont loin d’être négligeables. Ici aussi, un réexamen des faits s’impose. Mais pas sûr qu’il puisse venir de France…
A retenir de l’article sur le Jagdtiger, le détail de son mécano industriel qui explique le défi que représente pour les Allemands la fabrication de tels véhicules de combat sous la menace permanente des bombardements aériens des sites industriels et des voies logistiques.
Comme toujours, une très bonne liste de recensions d’ouvrages à découvrir. Mais huit pages, cela fait peut-être un peu beaucoup quand on ajoute la double page de carte de situation et les nombreux encarts promotionnels (une dizaine de pages). Sur le total de la pagination, cela représente tout de même 20%…
Sommaire :
- Livres
- Carte de situation
- Nicolas PONTIC, Leningrad, pourquoi un siège sans assaut ?, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Benoît RONDEAU, La Wehrmacht et l’art de la retraite, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Benoît RONDEAU, Rückmarsch sur tous les fronts, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Benoît RONDEAU, Ostwall, le repli sur le Dniepr, exemple tactique, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Nicolas PONTIC, De Gaulle contre Roosevelt, “notre mal de tête commun”, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Nicolas PONTIC, Jagdtiger, le roi des chasseurs, in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
- Nicolas PONTIC, Nom de code, opération Freischütz (I), in 2e Guerre Mondiale n°85 (Mars & Clio, 2019)
Boutique :
www.3945km.com – Des origines aux conséquences de la Seconde Guerre mondiale, un siècle d’histoire militaire planétaire !
Bonjour,
Et merci pour votre recension.
Les 8 pages d’actualités des livres est une obligation légales. Par ailleurs, il y a quelques pages promotionnelles externes (des « pubs ») qui servent soit à faire rentrer un peu d’argent, soit des échanges de pubs pour avoir plus de visibilité (2 pages).
Enfin, les pubs internes sont en effet nombreuses, mais elles sont aussi intéressantes pour le lecteur qui souhaite compléter sa collection ou qui a laissé passer un numéro qui pouvait l’intéresser.
Bien cordialement,
N.P.